Nouveau roman : "Hors des apparences" à découvrir => ici !

dimanche 20 juillet 2025

L'instruction du cœur, Christelle Morize

Le cœur a ses raisons 

En entamant la lecture de ce Tome 1 de "L’instruction du cœur" de Christelle Morize, je suis happée par la dédicace en début d'ouvrage. L'auteur le dédie à son grand-père Roger, Charles, Bastien, prisonnier de guerre durant la Seconde Guerre mondiale. Pourquoi cette dédicace a planté une flèche dans mon cœur ? Deux similitudes, mon grand-père maternel se prénommait Roger également, et il avait été lui aussi prisonnier de guerre durant la Seconde Guerre mondiale.

Cette première accroche a, à mon avis, scellé mon envie de lire l'intégrale de L'instruction du cœur. Ici, je me concentrerai donc au Tome 1.

Taliah unit à Alan dans un mariage arrangé, et confrontée à des violences conjugales qui l’ont meurtrie profondément demande le divorce afin d’échapper aux brutalités de son époux. Un homme issu d’une famille puissante qui fait abstraction des exactions du fils dans le but de ne surtout pas ternir le nom de leur lignée. Il ne cesse d’être insupportable, de la harceler, et machiavélique, il cherche à l’intimider. Tous les moyens sont bons pour exercer son pouvoir sur la jeune femme. Les parents de Taliah, les Arsher « fermaient consciemment les yeux sur le désastre qu’était le mariage de leur fille, la dissuadant de demander le divorce pour la simple raison que Paul perdrait son travail ».

Espérant voir ce divorce rapidement réglé et  principalement pour fuir plus encore cet homme qu’elle avait pourtant tant aimé, la jeune femme souhaite s’engager dans l’armée, mais Alan ne le veut pas, pensant dur comme fer que la jeune femme lui appartient ad vitam æternam et que si elle lui échappe, personne ne pourra l’avoir. Les traces des coups reçus ne doivent pas avoir raison d’elle.


Pour un dépassement de soi

Dans cette résolution, elle croit que cette expérience lui permettra de retrouver sa confiance en elle et d’être plus à même ensuite de braver ou se défendre face à n’importe quel être s’opposant à elle. 

L’armée, c’est une implication où la place au laisser-aller n’existe pas. C’est la droiture, la fermeté, l’ordre, on n’y plaisante pas avec les règles établies et à respecter. Taliah découvre la vie militaire et avec elle, les rites et coutumes de cette institution rigide. 

Brad, sergent instructeur, est un homme d’une froideur sans nom au regard glacial qui semble avoir oublié comment on sourit. Sa réputation d’instructeur dur et intraitable le précède laissant planer la crainte chez certains : « Il mène les jeunes recrues jusqu’à l’épuisement, au bout de leurs extrêmes pour en faire de bons soldats, femme ou pas. »

Mais, Taliah est captivée tant par la posture de l’homme que par le charisme qu’il dégage. Son rôle est de donner des ordres à ces novices qui ne sont pas des amis et dont aucun passe-droit ne sera fait. C’est du moins ce qu’il veut montrer par sa rigidité.

 Mais...

Oui, mais... parce qu’il y a souvent un « mais » en toute chose !

Malgré les difficultés, la jeune femme de plus en plus charmée ne sait comment faire taire l’émotion qui la gagne ni comment éviter ce regard qui l’envoûte. Seulement, l’amour vient assez rapidement semer des émotions fortes pour les deux protagonistes avec une grande sincérité. Les vouant à une relation particulièrement belle, tout en douceur, mais intense. Ce qui mènera Brad à réagir face à la condition difficile de Taliah avec son ex-mari.

En conclusion :

"L'instruction du cœur" est une histoire touchante est joliment écrite tant sur le fond que dans la forme. On y trouve tout ce qui fait du bien où les sentiments comme les émotions ne manquent pas. On peut être chamboulé par la description des violences conjugales subies par Taliah. Le tout savamment orchestré par l’auteur dans une écriture fluide qui se laisse lire avec une facilité inattendue et nous tient en haleine de bout en bout.

Même si la fin, que d’aucuns pourraient trouver cruelle (d’après ce que j’ai pu lire ici et là), laisse un peu dubitatif si on ne sait pas qu’il y aura une continuité puisque 3 tomes forment l’intégrale de cette saga à enchaîner à loisir pour passer un véritable bon moment !

Comme en toute chose, il y a un temps pour tout et la lecture c’est aussi un instant de détente où la nécessité de réfléchir peut passer au second plan. 

Rendez-vous pour le Tome 2, et en attendant n'hésitez pas à partager votre avis en commentaire et même à partager le lien de cette chronique, ça a le mérite de faire plaisir !

Et pour ceux qui ne souhaitent pas s'arrêter là, sachez que l'auteur vous propose de nombreux titres qui pourraient bien vous tenter, sinon vous embarquer dans son monde que vous pouvez découvrir, ici : Christelle Morize.

Marie BARRILLON

Petites phrases relevées au cours de ma lecture : 

- La franchise est une qualité que j’apprécie beaucoup, qu’elle plaise ou non, je la préfère aux faux-semblants et aux réponses toutes faites.

Je déteste les hommes qui se croient irrésistibles et qui te mettent la main aux fesses comme si tu étais leur propriété.

S’en prendre à des personnes plus faibles, leur voler toute dignité, juste pour instaurer leur supériorité, c’est abject.

Pour la découverte, échantillon disponible sur Amazon : à lire ici 

 Quatrième de couverture : 

Taliah a vécu le calvaire avec un mari alcoolique et violent durant trois longues années, enduré coups et insultes sans qu’aucun membre de sa famille ne lui vienne en aide. Mais un évènement tragique va la faire réagir. Après une demande de divorce qui semble traîner en longueur plus que de raison, elle va prendre une décision draconienne pour changer de vie. Aussi séduisant qu'ombrageux, Brad n’en demeure pas moins impitoyable dans son travail de sergent instructeur. Il mène les jeunes recrues jusqu’à l’épuisement, au bout de leurs extrêmes pour en faire de bons soldats, femme ou pas. Ils n’étaient pas destinés à se rencontrer et pourtant… Sa décision de rentrer dans l’armée va la conduire face à cet homme aux allures rustres et autoritaires. Mais Taliah veut apprendre à se défendre, à gagner en assurance pour pouvoir affronter celui qui continue à détruire sa vie, même si elle se sait fragile autant émotionnellement que physiquement. A-t-elle fait le bon choix ? De cela, elle a de sérieux doutes. A l’intérieur de la caserne, elle doit faire ses preuves face à ce militaire qui la pousse dans ses retranchements. A l’extérieur, son mari refuse de signer l'accord du juge et chacune de leur rencontre se solde par des bleus qu’elle ne peut plus hélas dissimuler. Des questions se soulèvent et pas des moindres. Ce sergent aurait-il un cœur finalement ?


Informations sur le livre :


Titre : L’instruction du cœur

Auteur : Christelle Morize

Édition : Amazon KDP

ISBN : 9781291533347

Prix format broché : 16,99 €

Prix format Kindle : 2,99 €


lundi 26 mai 2025

Hors des apparences

 Hors des apparences chez TheBookEdition

« Hors des apparences » évoque divers thèmes de la quête spirituelle à l’introspection en passant par des questionnements et la réflexion sur soi. 

Clémence est, sans vraiment le savoir, en quête de vérité intérieure tout en cherchant à comprendre le sens profond de l’existence, notamment quant à sa propre vie. Dans un monde où la déconnexion pose problème, elle ouvre sa conscience à son moi profond. À force d’accorder trop d’importance pour les autres, on s’en oublie soi-même.

« Hors des apparences » 

Ce roman met en exergue certaines vérités, parfois oubliées ou laissées de côté, entravant les perceptions et la subjectivité de l’être. Cette histoire est polarisée sur une communication verbale entre soi et sa conscience qui se veut profondément introspective, révélatrice et regorge de dialogues intérieurs.

Comme souvent, ce roman est écrit avec émotions, explorant le bien ou non de la solitude et ses raisons pas toujours légitimes, l’importance de la résilience dans notre reconstruction personnelle après des bouleversements mal appréhendés, les relations humaines nécessaires, et même indispensables plutôt que l’isolement.

Tous les défis de la vie peuvent être surmontés, rien n’est figé.
 

Quand tout reste en ruine, c’est parce qu’on ne cherche pas comment faire pour (se) reconstruire. On ne reconstruit pas sur des cendres, mais tout peut être à rebâtir pour peu qu’on sache où regarder.

Si cet ouvrage peut aider quelqu’un à se reconnecter et à retrouver le sens de la vie, alors j’aurai réussi mon objectif !

© Marie BARRILLON




jeudi 24 avril 2025

Le tirailleur inconnu, Éric Revel

Éric REVEL, d’aucuns le connaissent comme journaliste aujourd’hui pour ses interventions à la télévision et à la radio. Mais, avant cela il a œuvré pour TF1, RTL, ancien directeur de LCI, Le Parisien, les Échos, la Tribune, et plus encore. Il a reçu la distinction de Chevalier de la Légion d'honneur en février 2008 des mains de la ministre des Finances de l’époque Christine Lagarde.

Outre le côté journalistique, Éric REVEL est auteur d’ouvrages entre essais, documents et romans, dont « Le tirailleur inconnu » est son dernier né publié, en décembre 2023. Il n’est pas « nouveau », mais il mérite qu’on en parle. 

Cette chronique n’est pas pour étaler le pédigrée de l’auteur, mais pour parler de son second roman « Le Tirailleur inconnu », tiré d’une histoire vraie dont on saluera l’authenticité.

Après avoir lu cet ouvrage, que peut-on en dire ?

Je tiens à attirer votre attention sur le fait qu’en ouvrant cet ouvrage, vous serez happé comme je l’ai été dès le début. Et, si je peux vous donner un conseil, n’hésitez pas à passer à l’acte en vous laissant couler dans cette lecture !

Ce témoignage tout aussi émouvant que touchant, prenant et captivant, rend hommage aux tirailleurs africains qui au cours de la Première Guerre mondiale y ont laissé leur vie. Je note avec délectation la dédicace tirée de « L’écume des jours » de Boris Vian (un titre à relire), « L’histoire est entièrement vraie puisque je l’ai imaginée d’un bout à l’autre ».

Puis, nous apprécierons l’hommage accordé à Roger BONIN qui nous est offert avec le poème « Le lierre » avant d’entrer dans le vif du sujet.

Illibouda surnommé « Ilboudo » raconte comment des hommes blancs sont venus les chercher, lui, Sako et d’autres, dans leur village de Tambago. Le jeune homme pense à sa terre natale dans la cale d’un navire, le Sequana, dans laquelle il est entassé avec les autres. C’est alors que le navire est torpillé au large de l’île d’Yeu par un sous-marin allemand. Cette attaque entraine sa mort tout comme celle de nombreux autres et le fait s’échouer en 1917 sur les plages des prises à la Couarde.

L’auteur nous fait vivre, entre autres, les derniers instants d’Illibouda à travers ses mots : « Le matin de mon dernier jour, on a entendu un énorme bruit comme un coup de tonnerre. L’eau est vite arrivée. Mais pas le ciel. D’ailleurs, le ciel on ne l’avait jamais vu depuis le départ du bateau. Dans la cale immense du Sequana, avec les autres. » Dans le fond de cette cale avec son ami Sako, ils rêvaient des « rayons du soleil et aux couleurs », de leurs villages, de leurs familles, des métiers des uns et des autres alors que l’eau montait jusqu’à atteindre leurs genoux.

Et la peur, ce méchant ressenti qui conduit à l’effroi, s’incrustant dans chacun des hommes présents provoquant hurlements des uns, colère des autres ou alors la rage la plus élémentaire. Pour tenter de dépasser cette peur grandissante, Illibouda et Sako se parlaient avec des mots comme par des gestes. 

Dans ce grand bateau en partance pour la France se trouvaient 400 noirs (des soldats indigènes) dans la cale. Illibouda se souvient de ces derniers instants et des mots dans une autre langue qui le percutèrent « Île d’Yeu, corbeau, corbeau, pointe des corbeaux... torpille, tor pille... [...] J’ai répété ces mots comme une prière, comme une supplique. »

À peine 30 minutes avaient suffi pour que le navire coule après avoir été « torpillé par tribord par un sous-marin allemand » emportant 665 victimes, dont 400 Sénégalais, des femmes, des enfants, nonobstant toute la cargaison contenue dans les soutes : sucre, café, blé, balle de tabac, etc. Face au tragique et effroyable incident, la commission d’enquête se réunit.

Sans spoiler ni tout révéler préférant laisser votre regard faire sa propre analyse, l’auteur exprime dans un style clair et poignant comme tristement dramatique ce que la guerre a d’absurde, mais aussi le sacrifice de certains, nombreux, trop nombreux. Il met l’accent sur l’importance que nous devrions tous avoir pour tous ces êtres, ces âmes qui ont sacrifié leur vie même pour des pays qui leur étaient inconnus.

Je vous invite à lire cet ouvrage historique tiré de faits véridiques qui incite à ne pas oublier et à faire honneur à tous ses tirailleurs africains disparus injustement, mais qui ont fait preuve d’un dévouement hors norme au détriment de leur vie. Ils ont marqué l’histoire, notre histoire, il faut leur laisser cette place qu’ils méritent. Plus qu’un hommage, c’est un devoir de mémoire que nous leur devons !

Marie BARRILLON


Petites phrases relevées au cours de ma lecture :

- « Quand on est petit, tout semble démesurément grand. » 

- « Fermer les yeux pour ouvrir sa mémoire. »

- « Se raccrocher à un seul souvenir pour avoir en tête le passé sans penser à demain. »

- « Un oncle lui avait dit que c’était « la mère patrie ». La patrie, lui non plus ne situait pas l’endroit. Mais, le mot « mère » le rassurait. »

- « La voix de maman s’est éteinte comme une petite bougie à la fin de nos veillées. »

- « Les brumes au-dessus de l’eau se confondent avec celles de son esprit chaviré par-dessus bord d’une vie désormais en pleine tempête. »

- « La terre est dure à faire chanter. »

- « La proximité murale des maisons rend plus difficile la préservation des secrets de famille ou de la vie privée. »

- « Tu m’as donné du courage en me donnant la main. »

- « Les arbustes de nos vies ne deviendront jamais de grands arbres, à l’ombre protectrice. Mais, même si nos souvenirs communs sont peu nombreux, ils sont forts et nos mémoires les ont partagés. »

- « Ces lignes sont taillées à l’émotion et à la sincérité. »


Détails sur le livre :

Titre : le tirailleur inconnu

Auteur : Éric Revel

Édition : ‎Éditions du Lizay  

ISBN : 978-2487112001

Prix : 15 €

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dimanche 13 avril 2025

1001 Rimes - Contes poétiques

 1001 Rimes - Contes poétiques, Karim BELLIL

Je vous parle aujourd’hui de « 1001 Rimes - Contes poétiques » de Karim BELLIL. Pour ceux qui ne le connaissent pas, mais qui souhaitent en découvrir plus sur cet auteur, je vous invite à parcourir mes chroniques dédiées à ces ouvrages précédents :

« Ailleurs et si près » en octobre 2009 ;

« Prête-moi ta rime » en octobre 2009 également ;

« Bureau des rimes » en décembre 2009 ;

« Un modèle de vie : La passionde Rocky et autres contes de fées modernes » en octobre 2024.

Dans l’ouvrage présent « 1001 Rimes - Contes poétiques », la quatrième de couverture est déjà une invitation à découvrir, ou redécouvrir, l’auteur. Il y est indiqué que « L’auteur partage son expérience personnelle afin de distraire les lecteurs et de les encourager à croire en eux et en leurs rêves ! » 

Avec de tels mots emplis de bienveillance, on ne peut que se laisser glisser en toute aisance dans les pages de ces contes poétiques. On appréciera la dédicace au début de l’ouvrage destiné à son père « L’homme le plus gentil du monde ».

La préface est de Valérie FOUSSIER, médecin spécialisée en endocrinologie et auteur d'ouvrages médicaux pour grand public.

De plus, l’avant propos nous indique que « Ce livre a une visée humanitaire : les fonds versés à un organisme solidaire ».

Karim BELLIL sait charmer les lecteurs adeptes de ces lectures avec sa plume poétique dont on ne se lasse pas. On pourrait le nommer « le petit poète » si cette appellation n’était pas déjà détenue par feu Roland BACRI, journaliste entre autres pour le Canard enchaîné et poète, féru de l'emploi de l'argot algérois, le pataouète, que j’ai bien connu en son temps.

Quel est le credo de Karim BELLIL ?

Le credo de Karim BELLIL est de poétiser, nous pourrions le nommer « le petit poétiseur » en inventant pour lui ce terme ou appellation qui n’existe pas encore, mais qui aurait toute sa place dans le dictionnaire. Il le mérite tant il embellit les mots et magnifie son phrasé.

Dans le poème « Le sacrifice d’une maman », nous ressentons avec force l’amour filial que l’auteur voue à sa mère qui n’est plus où il dit :

« Pourquoi suis-je le seul qui t’écrit ?

Entends-tu mes cris du paradis ?

Dans mes rêves, tu es bien en vie !

Reviendras-tu si je prie sans répit ? »

Questionnements et réflexions...

Des questionnements que nombre d’entre nous, ayant perdu notre mère, pensons plus ou moins intérieurement, plus ou moins douloureusement.

Nous aimerons également, et même nous validerons, des petits passages comme « Dans les contes, le cœur est universel, c’est la méchanceté qui divise les êtres » qui reflète les conflits presque permanents de notre époque perturbée.

Ce recueil nous emporte dans un voyage multidirectionnel tel qu’« Un miracle à la cour » à « L’étranger » ou « Un sage partage » en passant par « Des amis réunis », « Enfin une chance » ou encore « Le silence vaut de l’or » parmi les nombreux contes et poèmes qui composent cet ouvrage.

Comme ce livre, à mon sens, ne se lit pas comme un roman, on peut trouver tout autant de plaisir en piochant les textes au hasard au gré de notre envie, de notre besoin ou la nécessité qu’impose le moment sans obligation de le faire dans une continuité de rigueur. Le tout étant que les mots touchent votre cœur en effleurant au passage votre sensibilité.

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Marie Barrillon

Titre : 1001 Rimes - Contes poétiques

Auteur : Karim BELLIL

Éditions : Verte éditions

ISBN : 978 2492413377

Prix : 15 €


jeudi 9 janvier 2025

Carton rouge

Carton rouge, par un duo Dumont et Dupuis

L’un des auteurs de Carton Rouge m’avait transmis son roman, et je l’en remercie. J’ai mis longtemps à me pencher sur cette lecture par manque de temps d’une part, car le « travail alimentaire » est parfois assez lourd, puis suite à quelques aléas plus personnels d’autre part, je leur présente donc, aux auteurs ainsi qu’à leur éditeur « Noir Corbeau », toutes mes excuses pour avoir tardé.

Un duo pour une enquête...

Ceci dit, ce roman qui se déroule en Belgique dans l'univers de supporters de foot du Standard de Liège. Le contexte se montre dès les premières lignes avec Paul Ben Mimoun, un jeune agent et « Roger Staquet » un commissaire de police retraité « bien de sa personne, propriétaire, en bonne santé ». 

Il se retrouvait là « à quatre pattes dans une cuisine humide avec l’avant du corps coincé sous un évier ! » Et même si la retraite avait du bon, « toute cette effervescence liée au début d’une enquête lui plaisait ; le poids des responsabilités, les précieux indices à ne pas rater, ça lui avait manqué », la situation présente ne le faisait pas rire.

Beaucoup d’interrogations se posent...

Au fil de la lecture, bien des questions se posent. Qui a cherché à éliminer une jeune fille (Clarisse) et pour quelle raison ? Clarisse est une journaliste passionnée par son travail et quelque peu aventureuse, qui a qui plus est le don de se mettre dans des situations délicates. Quelle enquête mène-t-elle pour qu’on lui veuille du mal.

Qui est l’auteur du vol de son ordinateur où « la Police technique et scientifique avait démontré l’absence d’effraction au domicile de Clarisse [...] une perquisition complète de la maison avait rendu cette hypothèse caduque : aucun objet ne manquait à part l’ordinateur ».

Roger Staquet et Paul Ben Mimoun, le jeune agent amoureux transit et secret de la jeune femme, vont mener l’enquête de manière officieuse dans un duo improbable quant à « l’accident » qui aurait pu tuer Clarisse qui enquêtait sur le milieu du foot, et des femmes dans se sport en l’occurrence.  

Deux écrivains pour une enquête en duo...

Les deux écrivains ne manquent pas d'humour sans pour autant faire l’impasse sur l’angoisse provoquée chez les lecteurs dans une écriture habile, à la fois simple et travaillée entre humour et tensions, agrémentée de phrases parsemées de petits détails. Les personnages se révèlent être attachants avec une pointe d’originalité, les auteurs ont su les représenter de manière assez crédible proche de la réalité tout en rendant les recherches captivantes. On retiendra les expressions belges plaisantes et sympathiques.

Si vous n’êtes pas un amateur de foot, vous serez tout de même emballé par ce qui s’y déroule là où on ne va jamais, vous découvrirez quand même un duo d’auteurs (Agnès Dumont/Patrick Dupuis) très prenant qui avance remarquablement dans une construction simple et une narration au déroulement efficient. L’histoire se déroulant fin décembre offre un décor aux descriptions charmantes de l’environnement.

En trois mots, c’est carton plein plutôt qu’un carton rouge pour ce roman à l’intrigue aussi savoureuse que brillante qui comblera les lecteurs particulièrement adeptes du genre.

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Marie BARRILLON


Titre : Carton rouge

Auteurs : Dumont et Dupuis

Éditions : Noir Corbeau (Weyrichédition)

ISBN : 9782874899331

Prix : 20 €

samedi 28 décembre 2024

Noble successsion en famille(s), Lisa Giraud Taylor

Noble succession en famille(s), Lisa Giraud Taylor

Pour ceux qui ne connaîtraient pas Lisa Giraud Taylor, cette auteur (pas de e à auteur, de grâce ne m’en voulez pas, c’est un dilemme pour beaucoup de monde) voue une véritable admiration pour « Sa Majesté Élizabeth II » qu'elle nomme solennellement « The Queen », elle nous avait charmés avec son roman « Noble semaine(s) en famille(s) », il y a quelques années. Voilà qu'elle revient sur cette épopée familiale avec « Noble succession en famille(s) ». Et j'imagine pour lire assez régulièrement cet auteur, et pour la connaître personnellement depuis longtemps, que je vais passer un bon moment.

Indication de l'auteur...

L’auteur précise que « Les personnages et les situations de ce roman étant purement fictifs, toute ressemblance avec des personnes ou des situations existantes ou ayant existé ne saurait être que fortuite. » dans les premières pages. On se doute bien qu’il ne s’agit pas de la vraie famille royale, ici, mais... sait-on jamais, mieux vaut donc être clair.

Le ton est donné dès le départ avec la chute de cheval mortelle d'Alistair et l'appel paniqué de la Comtesse. Charlotte transmet toutes ses consignes « la liste de courses » à Élizabeth, bien que la suite ne s'annonce pas si simple quand on sait que cette famille sombre souvent dans des crises d’hystérie hallucinantes.

Tout ce beau monde va être amené à se retrouver au vu des circonstances ; Comte, Comtesse, Duchesse, Marquis, ainsi que tous les autres... et puis, Taggart, le notaire, ce qui n'est pas pour emballer la chère Charlotte qui ne mâche pas ses mots, car au fil des ans, il semble qu'elle ne se soit pas vraiment assagie sur ce point. Nous retrouvons son langage, châtié parfois, le ton acerbe souvent et elle garde même la pointe d'humour (sarcastique) qu'on lui connaissait déjà : « C'est un accident bête, mais bête » auquel Charlotte répond sur un ton plaisantin « Pour une chute de cheval, oui, c'est bête, en effet », ce qui fit souffler Philip peut enclin à partager ce genre de propos à l'endroit de son père.

Pauvre Alistair... quoi que...

Feu Alistair en prend plein pour son grade et régulièrement traité de « trou du cul ». Charlotte tire les vers du nez, y compris de Mary, la gouvernante, de tout ce petit monde de la famille Witman-Burke et la sienne qu’elle avait soigneusement évité durant dix ans. Monsieur le Comte débarquera avec la petite cousine de la Reine.

On découvre qu’au cours de ces années Charlotte est devenue une maman d’adoption d’un petit Sebastian plein de promesses et de qualités dont elle est particulièrement fière.

Les problèmes ne tardent pas à se montrer pour la succession, laquelle mettra en évidence des bizarreries, des cachoteries pour ne pas dire des mensonges comme il en existe dans de nombreuses familles. Les Witman-Burke ne font donc pas exception à la « règle ». Déjà la veille de l’ouverture de la succession, un dîner de famille turbulent avec des invectives acides en présence du notaire poussé au malaise. On assiste à des règlements de compte (comme sait les tourner l’auteur) pour le moins cinglants, mais drôles à lire tout comme à imaginer avec « un Taggart à la limite du cercueil ». Les efforts de Charlotte sont-ils sans arrière-pensées ?

De conflits en conflits...

Les uns se chamaillent quand d’autres se placent en entremetteurs. De règlements de compte en disputes et autres velléités ou insultes, de jalousies en colères non dissimulées, tout est ici réuni pour une succession et ses réunions familiales sans limites, le tout semant la zizanie dans la (les) famille(s) de manière générale et dans les couples en particulier, y compris dans celui de la « sublimissime » Charlotte qui à un moment perd ses nerfs face à son mari qu’elle fini par « souffleter » avant qu’il claque la porte.

Comme on ne change pas les bonnes habitudes, Lisa Giraud Taylor nous emporte une fois encore dans cette histoire au style toujours aussi tranchant, franc et direct, voire même acide. Cette auteur ne prend pas de gants, ne badine pas, laissant le verbe parfois cinglant à ses personnages invitant ainsi ses lecteurs à la suivre sans même qu'il soit nécessaire de les inviter ni de les prier.

Alistair avait pris soin, au vu de la succession, de faire en sorte que se déroule une véritable mascarade risible malgré le sérieux de la situation.

On appréciera les notes en bas de pages expliquant certains éléments pour gagner en connaissance, c’est toujours utile.

Ce roman garde son côté drôle, déjà présent dans le précédent, nous entraîne dans une épopée entre tragique et cocasseries, mais savamment contée et amusante, où l'on retrouve l’amour, la haine, la colère, l’humour… et la belle plume de Lisa Giraud Taylor.

À lire incontestablement pour tous les lecteurs qui cherchent à passer un bon moment.

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Marie Barrillon

Informations sur le livre :

Titre : Noble succession en famille(s)

Auteur : Lisa Giraud Taylor

Éditions : Thebookedition

Sortie le 2 février 2025

ISBN : 9791095081341

Prix : 17 €

dimanche 13 octobre 2024

Un modèle de vie : La passion de Rocky et autres contes de fées modernes

Un modèle de vie : La passion de Rocky et autres contes de fées modernes, Karim Bellil

Un boxeur en couverture et une paire de gants de boxe, voilà comment « Un modèle de vie : La passion de Rocky et autres contes de fées modernes » de Karim Bellil nous accueil.

Sur ce blog, nous avions découvert cet auteur dès 2009 avec « Ailleurs et si près » dans lequel il partageait de jolis vers sur le thème de l’amour. À cet ouvrage avait suivi « Prête-moi ta rime », là aussi, un recueil de poésies condensé en trois thèmes écrits avec une grande sensibilité.

Puis, nous avions eu le plaisir de parcourir « Bureau des rimes » qui nous faisait découvrir une plume un peu différente et, qui plus est, plus terre à terre, explorant le bien et le mal, l’amour et l’humour, mais aussi la colère et autres incompréhension, toujours en vers.

Il nous revient...

La poésie est si bien ancrée en Karim Bellil qu’il nous offre à présent ce nouvel ouvrage un peu décalé par rapport aux précédents. Les plus de 300 pages de poésies de ce nouvel ouvrage raviront forcément tous les lecteurs adeptes du genre.

La préface est rédigée par Arielle Adda et s’achève par ces mots « Par ses poèmes, Karim Bellil entrouvre une porte qui débouche sur un infini comme, seule, l’imagination peut en concevoir ». Le ton est donc donné !

Parfois, s’adressant au lecteur, l’auteur nous gratifie de quelques mots comme des clins d’œil au cours d’une poésie : « Trop tard, vous êtes mon lecteur à présent. Vous ne partirez pas vide de tout sentiment ».

Dès les premières pages, on retient l’attachement (profond) de l’auteur pour le célèbre personnage de Rocky auquel il voue une certaine, mais véritable admiration. Pas seulement pour l’image physique que renvoie le personnage, plus en ce que l’auteur perçoit sur le plan mental, et dans le même temps, il loue les qualités qu’il lui concède. On le constate notamment dans le titre « Laissé-pour-compte » où il déclare : 

« Rocky : le modèle de ma vie, 

Je me battrai jusqu’au bout »

Ou dans le poème suivant : « Pas de revanche » ou l’auteur déclare :

« Moi aussi, j’ai perdu mon Adrienne,

Et je me moque complètement de gagner,

Je cherche seulement une raison d’exister,

Plus forte que le souvenir de mes peines. »

À la réflexion, ne sommes-nous pas tous à la recherche d’une raison d’exister ? Qui n’a pas un jour, à un moment donné, effleuré cette interrogation ? D’ailleurs, cette raison d’exister peut différer d’un instant à un autre au fil des expériences vécues.

Un moment de réflexion...

Qu’on apprécie ou un peu moins la référence au personnage, force est de constater que certains passages (nombreux) pousse le lecteur à la réflexion. Selon chacun, il est fort à parier que tous trouveront un ou des passages qui les interpelleront en leur donnant matière à cogiter, qui les marqueront, les mèneront sur le chemin de la pensée sur leur propre condition. Et pourquoi pas ! Certains de ces passages permettront sûrement de : « Considérer les larmes des plus malheureux. Ce n’est pas un drame, de l’eau dans les yeux » (page 35).

Peut-être que vous, lecteur, vous vous surprendrez « à rêver au-delà des bornes définies » (page 39). Peut-être aussi comprendrez-vous qu’« il faut « juste » oublier la peur. Revenir à son identité intérieure » (page 41).

À travers cet ouvrage qui laissera assurément une trace dans votre esprit qu’« il est possible de rêver grâce à l’art ou les sonnets, de se retrouver, même après s’être perdu. Écoutez ceux qui souhaitent votre bonheur [...] et surtout cette flamme que vous avez à l’intérieur ». Peut-être que cet ouvrage vous permettra d’oser vous affronter vous-même !

Après cette escapade à la rencontre des pensées « intimes » de Karim Bellil, l’auteur nous invite à parcourir ses poèmes dans « Les bienfaiteurs : fées, anges, lutins et autres cœurs sur la main ». Il n’y a pas de discours qui soit nécessaire pour comprendre la teneur de cette deuxième partie de l’ouvrage tout aussi prenante.

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Marie Barrillon

Quelques phrases relevées au cours de ma lecture :

C’est un art de transformer un drame en poésie, aérienne, douce à l’oreille.

— Peu importe que j’aie une famille,

Des copains ou même des amis.

Grâce à vous aujourd’hui,

J’ai redécouvert le mot « gentil ».

— Quand on apporte aux autres,

On ajoute d’abord à soi.

— Elle ramasse les chagrins,

Oubliant qu’elle en a un.

Qu’il soit pauvre ou orphelin,

Peu importe d’où il vient

— une belle personne partage et donne.

On l’abandonne, mais elle pardonne.

Elle refuse les honneurs, et les couronnes.

Souvent, elle gomme ce que son cœur crayonne.


Titre : Un modèle de vie : La passion de Rocky et autres contes de fées modernes

Auteur : Karim Bellil

Éditeur : Verte Plume éditions

ISBN : 978-2492413063

Prix : 18 €

Disponible sur Amazon : Un modèle de vie : La passion de Rochy...


jeudi 25 avril 2024

Réapprendre à vivre, Marie Barrillon

Réapprendre à vivre, Marie Barrillon

Résumé de l'histoire :

Quand deux âmes blessées se retrouvent face à face, ici Laurinne et Gabriel, au lieu de rester dans le superficiel des relations et du monde qui les entoure, un lien invisible au premier abord les pousse à s’entraider. Il pourrait les mener à une guérison pour l’un comme pour l’autre.

Les thèmes évoqués :

Chaque rencontre dans l’existence émane d’une connexion, et parfois elle est si sincère qu’elle peut être un moteur pour faire face aux épreuves et autres aléas de la vie.   

J’ai opté pour une écriture sensible et introspective qui permet de mettre en lumière les émotions les plus importantes et les pensées intérieures les plus profondes de mes personnages. Tout en fluidité pour que les lecteurs puissent s'immerger pleinement dans l'univers émotionnel de l’histoire.

Résilience, reconstruction, profondeur des liens humains, guérison émotionnelle qui mettent en avant l’aptitude des personnages à se relever suite à des épreuves difficiles grâce à la bonne personne rencontrée. 

De cette rencontre peut en découler des liens forts, mais surtout authentiques qui conduisent à une réelle compréhension mutuelle où parfois même les mots ne sont pas nécessaires pour guérir les maux « Comme si un petit ange s’était placé au-dessus de leur âme pour orchestrer cette rencontre inattendue, puis les guidait l'un vers l'autre à travers les sinuosités de la vie. » 

Réapprendre à vivre est un roman poignant qui offre une réflexion profonde sur la capacité humaine à guérir et à se reconstruire grâce à des connexions sincères. 

Il séduira les lecteurs en quête d'histoires émouvantes et inspirantes sur la résilience et l'amour. Ce roman s’adresse à tous ceux qui ont un jour été brisés, et qui croient encore malgré tout à la magie des rencontres sincères.

MB

Informations sur l'ouvrage

Titre : Réapprendre à vivre

Auteur : Marie Barrillon

Édition : Thebookedition

ISBN : 9782954145082 

Prix : 17 €

Disponible en format numérique

Les premiers chapitres sur : Libres Écritures 



mardi 9 avril 2024

Vivre et renaître chaque jour

Vivre et renaître chaque jour, Patrick Sébastien

Ce livre marquant et saisissant est un partage personnel de l'auteur sur sa vision de la vie, de sa vie. Écrit à la première personne, il met en évidence sa résilience pour parvenir à transmettre ses émotions, ses expériences et finalement ses réflexions.

Dans cet ouvrage intense, Patrick Sébastien déroule avec une extrême honnêteté son chemin de vie brutalisé sans faire l'impasse sur les instants les plus tortueux et les plus gais qui ont entravé la route de son existence. Malgré tout, il demeure optimiste tout étant admirablement déterminé.

À travers les mots de « Vivre et renaître chaque jour », on capte des leçons de vie véritablement instructives entre force intérieure, résilience et joie malgré une certaine tristesse que l'on peut comprendre.

Si un message était à retenir de cet ouvrage, il serait à mon sens que, quoi qu'il advienne, il faut rester positif tout en gardant espoir face à l'adversité ou aux défis variés que la vie met sur notre chemin. En cela, je retrouve ce dont je parle dans mes romans.

Le style s'avère fluide et accessible, ce qui offre une belle aisance de lecture captant l'attention du lecteur pour le mener vers une réflexion. Sensibilité et empathie sont également perceptibles. Il aborde sans complexe, sans fard ni sans tabou ses vérités, la notoriété, la politique, la sexualité, l'amour, les médias, propres à la société, notamment actuelle.

En définitive, « Vivre et renaître chaque jour » est un livre à mettre entre toutes les mains, car il provoque sagesse et inspiration. L'homme de télévision montre un autre visage que celui répandu et reconnu qu'on lui connaît. On découvre donc un homme qui se confie sans filtre avec une sensibilité touchante loin de la fête, des confettis et des paillettes. Parce que le malheur touche également les célébrités qui ne sont pas préservées par les aléas incontournables de la vie.

Et malgré toutes les turpitudes liées à notre société, Patrick Sébastien demeure un homme de grande sensibilité qui continue à avancer, parce que ça ne peut pas être autrement. Un homme qui s'adapte clairement aux situations qu'il est amené à vivre, aux personnes connues ou non qu'il rencontre, aux vicissitudes de diverses couleurs que son destin place devant lui.

Je recommande ce livre sans la moindre hésitation ! Surtout qu'un extrait sur Amazon permet de découvrir un peu la plume de l'auteur.

Votre avis compte, même en anonyme ! Partagez votre avis ci-dessous en quelques secondes.

Marie BARRILLON


Titre : Vivre et renaître chaque jour

Auteur : Patrick Sébastien

Format papier : 19,90 €

Format Kindle : 12,99 €

lundi 8 avril 2024

Lettre au père

Lettre au père, Franz Kafka

Franz Kafka né à Prague en 1883 et mort en 1924 à Kierling est considéré comme l'un des écrivains majeurs du XXᵉ siècle. « Lettre au père » écrit en 1919 à l’âge de 36 ans et destiné à son père Hermann Kafka. Bien que publié tardivement, « Lettre au père » est perçue comme une clé essentielle à la compréhension de l'œuvre de l'écrivain, selon Wikipédia qui dévoile l’âme tourmentée de son auteur.

On y découvre une traversée particulièrement émouvante issue des Relations familiales.

"Lettre au père" est un ouvrage fortement introspectif qui emmène le lecteur dans les sinuosités complexes émergeant dans les relations familiales alliées à la psyché humaine. 

Ce qui s’avère particulièrement frappant dans cette œuvre, c’est la franchise farouche et brusque qu’à l’auteur résultant de sa relation avec son père.

Il exprime sans entraves et sans limites l'appréhension et l'inadéquation ainsi que les perceptions de peur qui l’ont envahi tout au long de son existence résultant de l'autorité étouffante de son père. Cette sincérité franche et authentique donne à l'écrit une force affective et émotionnelle qui bruisse fortement dans le cœur du lecteur.

Franz Kafka partage une écriture aussi bouleversante que concise sans le moindre embellissement qui serait pour le moins superflu. On sent que les mots n’ont pas chapitre au hasard, ils sont choisis avec une grande attention pour dévoiler de manière précise la confusion d’une part, et l’angoisse d’autre part qui inonde son auteur.

Bien qu’écrite à l’écorché, le style de « Lettre au père » montre la fragilité accompagnée de la consternation et la désespérance qui en ressort. Elle met d’ailleurs en exergue les difficultés de communication, quand il y en avait entre l’auteur et son père. Même si des efforts quant à l’expression de ses sentiments autant que ses frustrations, l’auteur se retrouve percuté par un mutisme cerné d’incompréhension. Cette impuissance à rester uni de manière émotionnelle avec son père amène à entretenir l’impression de solitude comme celui d’isolement de Franz Kafka. Comme un serpent qui se mort la queue dans un cycle infernal menant à une détresse psychologique.

En considérant les complexités familiales et les conflits générationnels, l’auteur offre un regard sur l’essence de l’expérience humaine. Cet ouvrage transpose une situation spécifique, mais néanmoins courante, pour en faire un dessein collectif ou unanime s’agissant des lignées entre elles. « Lettre au père » va au-delà d’un contexte spécifique pour se transformer en une méditation universelle sur les liens familiaux que nous avons tous, la place que nous avons en termes d’identité et la considération des perspectives sociales espérées.

La perception n’est que limitée dans la relation de l’un et de l’autre, ce qui n’ouvre pas nécessairement sur une compréhension totale des rapports familiaux. Chacun pourra y voir une perception personnelle en interprétant l’ensemble de manière partiale, ou pas.

« Lettre au père » est un ouvrage à découvrir, voire à relire, qui incite à avoir un regard sur certaines relations familiales compliquées générant des contrariétés et des souffrances, de la douleur et du désespoir au cœur de l’âme. Kafka dans une écriture vigoureuse, mais néanmoins bouleversante et perçante conduit le lecteur à explorer sa condition personnelle avec ses proches.

Cet ouvrage pourra être vu comme une participation ou un tribut inappréciable, voire inestimable pour chacun.

Marie BARRILLON



Auteur : Franz Kafka
Littérature : allemande
Éditions : Folio 
Format relié : 12,72 € 
Format poche occasion : 3,00 €  
Format Kindle : 0,99 €
ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2070422067