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mercredi 28 janvier 2009

On ne s'endort jamais seul, René Frégni

« J’ai essayé d’attendre près de mon téléphone comme me le demandait la police, je suis devenu à moitié fou. Une heure de sommeil c’est une heure de perdue pour ma fille. Si je dors, j’accepte sa mort. »
Extrait du livre

NOUS NE SOMMES A L’ABRI DE RIEN, FINALEMENT…

Antoine est facteur à Marseille. Il est veuf depuis cinq ans déjà. Il élève seul sa fille Marie, qui a sept ans. Elle fait son univers, son soleil, ses joies. Il ne voit qu’elle au jour le jour. Un amour passionnel et passionné les unit l’un à l’autre. Antoine est certain que sa vie ne pourrait plus avancer sans sa petite Marie. Son existence n’a plus d’autres horizons que cette enfant pour qui il ferait l’impossible. Il en oublie même « les femmes, celles que l’on étreint, pas celle avec qui on vit. » Sans sa fille, il ne tient pas en place, alors après sa tournée il va retrouver ses amis pour leurs parties de boules. Et c’est ce qu’il va faire lorsque Marie est kidnappée à la sortie de l’école. Il n’avait pas été en retard un seul jour en cinq ans. Pas un seul, jusqu’à ce 10 mai.

Dans un premier temps, celui où on n’imagine pas encore le pire, il va remuer toute l’école avec la maîtresse. Toutes les salles de classe sont visitées de fond en comble, puis la bibliothèque. Les couloirs passent au crible, jusqu’aux toilettes où chaque porte sera ouverte de la main d’Antoine puis l’intérieur inspecté de son regard. «  Si je ne voyais que son pied je le reconnaîtrais, je reconnaîtrais son souffle. Il y a sept ans que je la regarde vivre et que je l’écoute dormir. »  Mais aucune trace de Marie.

Antoine se jette alors sur le téléphone, appelle les parents de toutes les camarades de sa fille habituées à venir jouer chez lui. Chez eux. Rien, aucun résultat, Marie demeure introuvable.
Alors, il appelle la police. Les patrouilles entament une fouille minutieuse aux abords de l’école, puis aux jardins, aux rues, aux ruelles. Des hommes-grenouille sont dépêchés sur place pour plonger dans le canal non loin de là. Marie est nulle-part.

Marseille n’est pas une petite bourgade de province. C’est une grande ville, pleine de cachettes possibles. Les recherches officielles ne donnent aucun résultat.
Cependant, Antoine apprend que deux autres enfants ont disparus de la même manière en l’espace de quelques mois.

COMMENT PEUT-ON DISPARAITRE SANS LAISSER DE TRACE !


Antoine ne vit plus, c’est à peine s’il survit. Seul l’espoir le porte. Tout à basculé pour lui ce 10 mai. « Tout le monde connaissait cet homme hagard de douleur qui depuis trois jours marchait sans avaler la moindre miette, s’accroupissait entre les roues des camions en stationnement, entrait dans les couloirs, l’église, et repartait sous le silence de midi battre tous les chemins de campagne. » Il n’était pas question qu’il abandonne en se terrant dans l’attente, à végéter sur un hypothétique appel. Mais le téléphone ne sonnait pas.

Lorsque Jacky, l’ami d’enfance d’Antoine, revient à Marseille après dix de prison, il n’est pas encore au courant de ce qui est arrivé. Ils se retrouvent et Antoine lui explique.
Jacky va alors se démener pour aider Antoine.

Une longue enquête commence pour les deux hommes. Antoine va se retrouver dans les bas-fonds de Marseille, et côtoyer ce monde qui n’est pas le sien mais dont il a éperdument besoin de connaître. Il va y pénétrer sans relâche avec toute la hargne dont un homme est capable. Jacky c’est le caïd, il sait où il faut aller, ensemble ils vont quadriller Marseille. Cette ville n’aura plus de secret pour Antoine.

QUAND L’AMOUR NOUS GUIDE, PLUS RIEN N’EST IMPOSSIBLE...

De déguisements en filatures, avec Jacky le caïd et Tania la pute, Antoine va retrouver Marie au prix d’efforts surhumain. Allant jusqu’à perdre la raison, jusqu’à tuer. Jacky en est témoin lorsqu’il « regarda le tas de viande qu’était devenu le gourou. L’autel dégoulinait de son sang. » Il pensa : « Tu n’y vas pas de main morte, Antoine. »

Son enfant de nouveau dans les bras, Antoine il n’aspire plus qu’à une chose : Rentrer chez lui.

L’auteur nous livre la force incalculable que l’Homme est capable de montrer face à la douleur. Les émotions montent au fil des mots.
Un livre poignant face à la douleur d’un père près à tout pour retrouver sa fille.
D’une vie tranquille aux bas-fonds de Marseille, il n’y a qu’un pas que nous n’imaginons pas.

Marie BARRILLON


Informations sur le livre :

Titre : On ne s’endort jamais seul
Auteur : René Frégni
Editions : Editions Denoël
ISBN 13 : 978-2207250952
Prix : 13,57 €

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