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mardi 28 avril 2009

Le soir autour des maisons

« Brune-Olive n’avait pas tout dit à propos de Roland. Celui-là était de ces amants qui quelquefois font naître une chanson dans le cœur des femmes. Irrésistiblement, elles se mettaient à chanter, et alors, il dansait. Et quelle danse ! Brune-Olive en avait gardé le souvenir contrit sur son front. Une cicatrice en forme de Y au-dessus du sourcil. Le schéma de sa chute. »
Extrait du livre

BRUNE-OLIVE, SOLANGE ET LES AUTRES…

A La Garde, petite bourgade tranquille, « un quartier, pour se donner une idée par rapport aux mandarines. » La vie y coule simplement, sereinement, sans grande surprise, voir même apaisante, « même citadine, La Garde était restée bucolique car autour des maisons, pour faire joli, on avait laissé de l’herbe. » Dans ce hameau, devenu « un huitième de ville », vivent des habitants si différents mais tellement sympathiques, attachants.

Il y a Solange, femme discrète, soumise et dévouée à son mari Paulet, imbu de lui-même, pédant aussi. Puis, il y a Josefa qui est partie vivre chez Diane, sa voisine d’en face. Diane est une femme un peu loufoque. Elle profite du fait que Josefa a un peu les méninges à l’envers pour la garder chez elle sous prétexte qu’elle est encore fragile après une catastrophe qui a endommagé sa maison. Mais, l’époux de Joséfa aimerait bien que sa femme rejoigne le nid familial. Ce n’est que parce que Joséfa fait tout dans sa maison que Diane refuse de la voir partir. Et puis, il y a Roland et Brune-Olive.

Roland, ancien taulard, trop gentil et qui se laissait emporter par de louches camarades, se retrouvait régulièrement derrière les barreaux, lui qui ne peut s’empêcher d’ouvrir toutes les portes pour voir ce qui se trouve de l’autre côté. Toutes les portes, même celles des coffres-fort, « car c’était cela, surtout, qui le captivait, l’horizon qu’elle scellait, et était-ce le même horizon à chaque fois ? » Un peu niais le Roland, mais tellement gentil.

Brune-Olive est tout son opposé. Une femme volontaire, qui sait ce qu’elle veut. Les choses en ordre, la langue au bord des lèvres plutôt que dans sa poche. Toujours prête à exprimer le fond de sa pensée, à n’importe quel instant.
Brune-Olive et Solange sont les meilleures amies du village, du monde peut-être aussi, du moins le leur en tout cas. Inséparables, bras dessus, bras dessous, chaque fois que cela leur est possible.

QUAND LE DESTIN S'EMMELE !

Ce roman porte une très belle histoire qui ne laisse souffler son lecteur qu’à la dernière ligne. Tendrement azimuté, d’une légèreté qui fait sourire. Ni folledingue, ni excessif, tout simplement drôle. Mais…

Brune-Olive apprend qu’un mal la ronge, incurablement et qu’elle n’en a plus pour longtemps. Alors, elle s’active et emploi son temps à écrire des tas de lettres parce que justement celui-ci lui est compté, « Le temps n’est pas un jouet qu’on offre aux petits garçons qui veulent faire le monde. » Des cartons pleins de ces lettres que Roland devra envoyer après sa mort pour lui rendre un semblant d’existence aux yeux de tous, malgré son absence.
Brune-olive est aimée de tout le monde, et elle le sait.

Tout au long des pages, les sentiments sont là, au bord du cœur et le sourire sur les lèvres. L’auteur, de son style bien personnel, caresse les mots avant de les poser. Les personnages sont pleins de couleurs. Tous deviennent attachants. On se laisse prendre par cette folie douce, par la tendresse, ça fait du bien au cœur et quel plaisir pour l’esprit. Une comédie bien sympathique à lire d’une traite et sans retenue.

L’auteur nous emporte dans un tourbillon de tendresse, de douceur.
Le ton est léger et la lecture n’en est que plus agréable.

Marie BARRILLON

Informations sur le livre :

Titre : Le soir autour des maisons
Auteur : Murielle Levraud
Editions : Julliard
ISBN 13 : 9782260017615
Prix : 17,00 euros

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