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vendredi 16 avril 2010

Encéphale express

"Durant toute ma vie, je n’avais jamais eu peur de la mort. Mourir ne m’effrayait pas. Ce qui me terrorisait jusqu’alors, c’était de ne plus vivre. Mais à cet instant, regardant dans le miroir mon faciès livide qui me dévisageait, je n’avais plus qu’une seule peur : celle de continuer à vivre. Soudainement, sans aucune raison logique, une salve ininterrompue de questions improbables vint aussitôt encombrer les ruelles escarpées de mon encéphale." Extrait du livre

UN JOUR PAS COMME LES AUTRES...

Etre quelqu’un comme tout le monde, "un homme comme les autres", et se retrouver du jour au lendemain dans un hôpital psychiatrique, sans aucun souvenir de sa vie, c’est ce qui arrive à Jean-Louis, un jour pas comme les autres. Ne plus être un homme comme les autres, un jour pas comme les autres !

Comment tout peut basculer sans rien voir venir ? Sans s’en rendre compte ? C’est ce que nous allons découvrir dans ce roman.

Jean-Louis avait tout. Un métier où il gagnait bien sa vie, une femme qu’il aimait, une enfant qu’il adorait, une belle maison, une vie… alors ! Tout paraît lui sourire et pourtant…

Il est dans cet hôpital psychiatrique sans aucun souvenir de ce qu’il était avant, ni de ce qui lui est arrivé pour se retrouver là "assis sur un banc, en pyjama, en peignoir et en pantoufles, dans le jardin d’un hôpital psychiatrique […]en train de fixer, totalement immobile et impassible, le tronc d’un arbre."

Jean-Louis cherche à se souvenir mais les images de son passé ne lui viennent que par lambeaux. Il essaie de les mettre bout à bout dans une suite cohérente mais visiblement rien n’est simple.

LES RAISONS DE LA DÉRAISON NAISSANTE...

À longueur de journée cet arbre est son "ami". Il observe les fourmis cheminant sur le tronc, leur travail acharné : "Il est étonnant de constater que les fourmis, tout comme les abeilles, n’ont pour seule fonction existentielle que le travail […] Aucun divertissement, aucun loisir. […] Il y a en effet beaucoup plus à apprendre des insectes que des humains."

Jean-Louis est là, les yeux rivés sur cet arbre où rien ne peut lui faire dévier le regard. Pas même l’infirmier à quelques mètres derrière lui en permanence. Tout à son observation, Jean-Louis visite ses souvenirs et tente d’en extraire ce dont il a besoin pour se rappeler les événements qui l’ont amené ici, dans cet hôpital psychiatrique.

Lui reviennent en mémoire, furtivement et par bribes, la rupture d’avec sa femme, puis son divorce, la fin d’un mariage heureux aux yeux de tous, y compris aux siens. Puis, la venue d’un huissier de justice pour lui signifier que plus rien ne lui appartient : "Ce jour-là, par une intervention administrative et juridique, menée par une animalerie déchaînée, Aimé et Mérédith avaient définitivement coupé tous les liens élimés qui me raccrochaient encore à la vie sociale."

Statisticien de métier, Jean-Louis, après avoir tout perdu, allait entrer dans un jeu morbide uniquement conduit par lui-même où les statistiques étaient maîtresses. Gagner était le but final obligatoire de ce jeu. Perdre était une catastrophe qu’il n’acceptait pas, n’envisageait pas non plus, pourtant il avait perdu : "La statistique était plus forte que tout […] La défaite était aussi dure à avaler qu’une arête de sole meunière."

TOUT À UNE FIN, MÊME LES JEUX...

Jean-Louis, à force de chercher, se souvient avoir "joué", et beaucoup, après sa séparation d’avec sa femme. Joué certes, mais pas n’importe comment. Toujours en ayant à l’esprit les statistiques. De la prostitution sous plusieurs formes à la roulette russe avec son 357, il joue à l’extrême, voir même avec sa propre vie : "J’avais joué et j’avais gagné. Une victoire de plus sur les statistiques. J’étais passé entre ses filets pourtant impitoyablement tendus. Je n’étais pas devenu une statistique."

Puis, dans le temps, le jeu semble perdre de sa saveur première pour Jean-Louis. Il lui faut un autre jeu mais toujours dans le même contexte. Pour renforcer les sensations jubilatoires, il va vraiment mettre sa vie en péril mais ne réussira pas ce qu’il entreprendra.

Naviguant entre la raison et la déraison, il semble que la seconde prenne possession de lui. Jusqu’où vont le mener ses jeux, très morbides pour certains ? A l’hôpital psychiatrique certes, mais pas seulement !

La folie gagne du chemin peu à peu, tranquillement au point que Jean-Louis ne s’en soit pas rendu vraiment compte. Mais est-il bien en réalité celui qu’il pense être ? Et si cette vie qui parcourt son esprit n’était pas la sienne !

Une histoire qui fait parfois frissonner. Alors, allons-y, frissonnons !

Marie BARRILLON

Informations sur le livre :

Auteur : Anthony Vossovic
Editions : Persée
ISBN 13 : 9782352164258
Indisponible


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