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mardi 15 mai 2012

Camille, regarde devant toi ! (Roman)

Camille, regarde devant toi ! mon dernier roman


Quatrième de couverture :

" Elle se pencha en avant afin de prendre appui de ses mains sur le fauteuil qui lui paraissait tellement minuscule à cet instant précis. Au moment de se laisser glisser vers lui, son corps se mit à glisser trop vite et à l'opposé. Camille ne put rien faire. Elle se retrouva étalée de tout son long sur le sol froid. Ce sol, elle le connaissait par coeur, à présent. Elle en connaissait presque les moindres détails et tous les défauts. Le carrelage mal aligné. Les jointures mal scellées. Les éclats et les fissures. Lefroid surtout. Le froid qui lui pénétrait les os en profondeur. La sonnette d'appel d'urgence se trouvait trop loin d'elle. Elle la regardait avec des larmes plein les yeux. Elle maudissait ce corps inerte. Elle maudissait ce jour où elle était sortie de chez elle deux mois auparavant. "

Préface réalisée par Robert AVEILLAN, auteur des romans "Les mémoires d'une carpe" et "Le fabuleux destin d'un cahier d'écolier".

Chronique sur le livre de Clément CHATAIN : Camille, regarde devant toi !
Vidéo de présentation de Robert AVEILLAN : Présentation vidéo

Jarwal le lutin

« Je t’ai déjà dit Rémi qu’il faut lire tous les jours si tu veux apprendre mais pas tes bandes dessinées ridicules, sacré bon sang, des vrais livres, des grimoires, des légendes, des épopées, des quêtes magiques ! Ces livres-là contiennent beaucoup plus de choses que ce qu’on voit. Il faut savoir écouter entre les lignes. Tous ces personnages mythiques sont éternels et leurs esprits virevoltent au cœur des mots. Ça se lit avec le cœur et pas qu’avec la tête. »
Extrait du livre

BALADE DANS LA MONTAGNE...

Marine et ses deux petits frères partent en promenade dans la montagne : "Les jeux habituels se mirent vite en place sous la houlette de Marine, organisatrice et chef incontestée du trio."
Tout à leur balade, une musique se fait entendre. Les deux garçons sont interrogateurs, alors Marine leur raconte la légende des Darmiens, un peuple transformé au fil des siècles, petit à petit en êtres rampants, par le mauvais sort jeté par un autre peuple, "et tous les vers de terre, limaces et escargots […] appartiennent sans doute à ce peuple maudit."

Evidemment, les deux petits frères l’inondent de questions auxquelles elle répond tout en leur reprochant de ne pas lire, car la connaissance passe aussi et beaucoup d’ailleurs par la lecture.

Marine partage avec eux son savoir au cours de cette promenade. Elle leur raconte également beaucoup la nature : "Il faut toujours écouter la nature. C’est elle qui dirige. Il y a toujours des signes quand on fait attention. Mais pour écouter la nature, il faut se taire dans sa tête et arrêter de penser en homme. Il faut devenir papillon par exemple."

Puis, au fur et à mesure de leur avancée, ils se remémorent les excursions tous ensemble en compagnie de leurs parents. Ces parents qui ont pris le temps de leur apprendre à aimer la nature mais également à la respecter comme une amie chère. Ils savent la respirer, l’observer plus que la regarder, la caresser du regard avec tendresse pour tout le bien qu’elle est capable de nous offrir, parler d’elle comme d’une déesse, fouler son sol sans jamais aucune brutalité. Malgré leur jeune âge, ils savent tout cela et bien plus encore.

Mais, leur flânerie va être subitement interrompue par "un petit être extraordinaire, coiffé d’un large chapeau vert aux bords écornés… […] Une voix étrangement posée, grave et profonde comme un gouffre sur un visage rieur, l’effet était percutant."

Les trois enfants se tenaient serrés les uns contre les autres, "nullement rassurés par cette apparition irréelle." Qui le serait d’ailleurs ?

ETRANGE RENCONTRE...


L’apparition en question n’est autre que Jarwal le lutin qui va leur conter son histoire ainsi que celle des siens. Cette histoire s’avère être triste car elle est subitement abîmée par le progrès toujours incessant des hommes : "On ne va pas commencer à énumérer toutes les folies des hommes, on n’en finirait jamais".

Cependant, l’histoire de Jarwal se suffisait à elle-même et à toutes les autres, dirons-nous ! Le progrès à certes de bons côtés mais pas que… ! "Il ne s’agit pas d’abandonner le progrès mais de savoir l’utiliser en toute conscience […] Il ne faut jamais laisser le progrès devenir le maître." Car effectivement, dans la vie de certains le progrès devient de plus en plus envahissant.

Il faut savoir parfois faire un juste retour aux sources. Etre capable de se passer du confort habituel et quotidien. Marine et ses frères ont été élevés de tel sorte que l’inconfort ne les dérange pas plus que cela. Ils savent écouter la nature, la regarder, la respirer, vivre avec elle tout simplement. Ils ne sont pas avides de tout posséder. Le progrès n’est utile que lorsqu’il est nécessaire et non pas à outrance.

Voici, une belle histoire qui parle aux enfants de l’équilibre entre le bien et le mal, de pouvoir abusif, de nature, et de bien d’autres choses encore…
Une aventure où le lutin n’est plus seulement qu’un personnage de conte mais un être qui aide à comprendre les raisons de la vie, l’intérêt de respecter la nature qui nous entoure avec tout ce qu’elle nous donne, le bonheur d’aimer ce que l’on a sans envier ce que l’on voudrait ou pourrait avoir.

Une belle histoire pour enchanter et ravir les enfants… mais également les plus grands qui ont su garder une âme d’enfant.

Quelques phrases relevées au fil des pages :

"J’apprends tout au long de ma vie. Ce qui est d’ailleurs le seul intérêt de prendre de l’âge."
"En quelque sorte, vieillir revient à naître un peu chaque jour puisque celui que nous devenons est un individu qui se découvre."
"Le progrès est une arme infaillible. Il entraîne les peuples dans l’avidité du confort."
"J’ai appris aussi que la Nature est une compagne et pas une adversaire à dominer."
"Le goût du pouvoir appartient aux hommes. La Nature n’a que le goût du partage."
"Je ne t’aurai rien appris si tu n’avais accepté de comprendre."
"Grandis mais sans te perdre en route. C’est sans doute ce qu’il y a de plus difficile dans une vie d’homme."
"La solitude est parfois un poison redoutable. Et l’amour, le plus puissant des remèdes."

On notera des explications de mots en fin de pages pour aider les jeunes lecteurs à une compréhension plus complète.

Marie BARRILLON

Informations sur le livre :

Titre : Jarwal le lutin
Auteur : Thierry Ledru
Editions : Laura Mare
ISBN : 9782918047780
Prix : 12€

MOP


« "Madame La Mort, passez votre chemin ou alors faites la queue. J’ai un rendez-vous important avec la vie…"
Mouna : "Oui, j’avais une grosse réserve de tendresse en moi pour l’enfant que Sarah n’avait jamais voulu me donner et cette tendresse, je la lui offrais, les yeux fermés, le cœur content. Je prenais aussi son affection, car elle me tenait debout"
 "Les beaux quartiers n’ont finalement que des inconvénients. […] Quel joli pied-de-nez tout de même : Plus un quartier est riche, plus il est mort. A croire qu’ici, la pierre taillée des immeubles est la même que celle utilisée pour les monuments funéraires." »
Extrait du livre

PIERRE-ANDRE, L’ACTEUR DECHU…

Pierre-André Tanguy n’était plus l’acteur connu et reconnu d’antan, "son nom avait glissé de l’affiche comme une bave descendant en rappel un mur de lamentations. Ce mur c’était la douce pente de sa vie".

Les années étaient passées, le laissant sur le bord du chemin à l’arrivée des plus jeunes. D’acteur, il n’en avait plus que les souvenirs. Pourtant, "longtemps, il avait été une de ces étoiles qui brille un peu plus que les autres". Et à présent, il "était le témoin d’une histoire qui dorénavant s’écrivait sans lui".

Marié à Sarah que trente ans séparaient, ils suivaient ensemble le bout de chemin qui restait à parcourir. Sarah aimait sortir et être belle, mais c’était aussi une femme de douceur et d’attention envers l’homme qu’elle avait épousé.

Cependant, rien ne l’empêchait de tromper son époux avec l’agent de celui-ci. D’ailleurs, Pierre-André, loin d’être dupe, connaissait ce secret qui n’en était plus vraiment un, mais dont Sarah savait avec élégance faire preuve de la plus grande discrétion. Et si Pierre-André gardait malgré tout cet agent sans succès, c’était uniquement pour ces "choses" qui unissait celui-ci à sa femme : "Si je le gardais, c’était par amour : Daniel Jouville était le plat préféré de mon épouse et je ne trouvais aucune raison objective de la priver de ces petites parties de jambes en l’air qu’elle affectionnait tant."

Cela dit, Pierre-André affublait son agent d’un quolibet évocateur sans s’en gêner : "C’est d’ailleurs parce qu’il n’hésitait pas à culbuter ma femme dès que j’avais le dos tourné que je le qualifiais d’agent "double".

MOUNA…

Lorsque Mouna, une belle jeune fille, fait son apparition sur le quai du métro, c’est un peu comme un rayon de soleil pour Pierre-André. Leur discussion tourne autour de l’art. Le métro, Pierre-André ne l’avait pas emprunté durant quarante ans, mais après sa rencontre avec la belle Mouna, il s’était mis à le redécouvrir. Ou plutôt le découvrir car tout y avait réellement changé : "Les dernières semaines, je les avais passées là, dans ce métro, changeant de ligne au gré de mes humeur et de mon inspiration… […] Ces vieux wagons poussifs ont charrié pas mal de souvenirs que j’avais totalement occultés."

Et c’est en parcourant le métro de long en large que Pierre-André a la sensation de revivre, réalisant non pas qu’il n’est plus rien aux yeux du monde, mais plutôt qu’il passe à côté d’une vie qu’il n’a jamais observée : celle des autres, des inconnus qui vivent, vivotent ou survivent : "Des idiots de mon genre qui, sous prétexte d’être connus, se croient l’objet permanent de toutes les attentions".

C’est alors que Pierre-André a une idée, non pas derrière la tête, mais bien précise. Accompagné de Mouna, il souhaite réunir un certain nombre de musiciens, tous issus du métro pour monter un orchestre. Assez hétéroclite comme idée. Cependant, le nom de cet orchestre est déjà trouvé, ce sera MOP (Métro Orchestra of Paris).

Le vieil homme n’en démord pas. Tout ce fait à l’insu de Sarah car il en est persuadé Pierre-André, sa femme ne prendra pas ce projet de la meilleure manière qui soit.

LE TEMPS DES REGRETS…

Bonne ou mauvaise idée, arrivera-t-il à réaliser ce qu’il souhaite ?
Mais, le vieil homme est rongé par l’absence de son meilleur ami, décédé quelques années auparavant. Rien ne lui permet d’oublier cette perte tragique : "En perdant Didou, j’avais presque tout perdu."

Néanmoins ses regrets ne s’arrêtent pas là. Il déplore également de ne pas avoir eu d’enfant, causant de ce fait un vide dans son existence. Un vide que rien ne remplira jamais : "J’aurai bien aimé couvrir d’un regard paternel une petite pétasse ou un bobo trentenaire. […] J’aurai renié ce rejeton chaque soir avant de me coucher et l’aurais aimé davantage le lendemain, au réveil. On aurait été en conflit permanent. […] Ah, ce que j’aurais aimé m’engueuler avec ce petit bout de moi-même."

Les jours passants apportent leur lot de surprises, parfois des plus étonnantes. Pierre-André en fait la découverte, tantôt heureuse, tantôt triste ou encore le projetant à mille lieux dans son passé, ses souvenirs.

En parcourant les rues avec Mouna, il découvre la vie ; la vie telle qu’il ne la connait pas.
De remise en question en élan de lucidité, il va comprendre que sa vie d’homme aisé à l’abri de tout besoin ne lui aura pas épargné certaines lacunes, probablement les plus importantes.

Il se détourne de toutes les festivités mondaines pour regarder de l’autre côté, là où se trouve le reste du monde, y compris et surtout la misère. Il ne s’en détachera plus. De Mouna non plus d’ailleurs ! 

Marie BARRILLON

Informations sur le livre :

Titre : MOP
Auteur : Mikaël Herviaux
Editions : Editions Kyklos
ISBN 13 : 9782918406099
Prix : 21,00 €