Nouveau roman : "Elles : le chemin des révélations" à découvrir, ici !

vendredi 30 octobre 2009

La fille dévastée

« Elle est ma plaie. Elle est ma blessure de vie. Mais on ne peut forcer une mère à prendre soin de son enfant à avoir un instinct maternel. Puis j’ai pris peur parce que l’école avait signalé au service social que cette enfant avait des bleus et des cicatrices en permanence. J’ai eu peur qu’on m’accuse de maltraitance. Même si c’était vrai, c’était plus compliqué que cela. Je ne la frappais pas. C’était plus sournois et particulier. Comme si elle avait intégré ma haine. »
Extrait du livre

NAISSANCE INDESIREE…


Au début de la vie, un bébé abandonné dans un buisson par une mère déboussolée, « elle a accouché toute seule. […] Elle est partie dans la nuit avec son fardeau. […] Elle m’a enroulée dans un drap ensanglanté et m’a emmenée. »
Dès les premières lignes le ton est donné, froid, douloureux, perçant. On craint le pire, mais on n’imagine pas ce qu’il peut être. Pourtant, on est encore loin sur les traces de « La fille dévastée ».

« La fille dévastée » c’est une vie complètement secouée, déstabilisée, torturée avant même la naissance. Si, si c’est possible ! Le tragique est déjà présent dans le ventre et « même quand elle sautait enceinte, même quand elle mettait ses mains et frappait son ventre et buvait du whisky pour dégager tout ça. » Comment imaginer que cela puisse exister et pourtant…

La narratrice nous percute de son cri de douleur et de haine. Comment aimer une mère qui blesse de manière indélébile mais pas n’importe comment non plus, et malgré tout l’aimer tout de même. Cette mère qui fait mal en prenant tant de plaisir parfois. Sans frapper, sans porter de coups, c’est plus insidieux et malsain, « pas trace sur le corps. Je vous parle d’autres blessures. Mère était professionnelle en autres blessures […] Blessures de l’intérieur que rien ne soigne. » Des blessures qui ne se voient pas à l’œil nu, ni au microscope, qui ne se décèlent pas ou alors bien trop tard lorsqu’elles ont atteint l’équilibre mental en mettant le tout en péril. Une véritable torture morale et psychologique pour cette enfant mal née.

POUR UNE VIE MALTRAITEE…


Dès son premier jour, la fillette subit l’inacceptable, endure l’inconcevable jusqu’au moment où plus rien ne passe. La coupe est pleine : Aujourd’hui ton regard fait déborder un vase de trente ans d’existence. » Malgré tout aimer, malgré la haine s’accrocher à ces sentiments-là, aimer cette mère dévastatrice, tortionnaire, bourreau. L’aimer à s’en détruire soi-même « et vous êtes attachée comme un petit koala à celle qui vous maltraite. […] Plus l’autre vous rejette plus vous vous agrippez. Plus vous hait plus vous aimez. Et la force se multiplie par deux : l’autre dans la rage vous dans l’adoration. Elle vous tue tous les jours mais vous ne mourez pas. Et vous lui pardonnez. » C’est désolant à dire et impossible à comprendre mais une grande majorité des enfants maltraités ont tendance à pardonner leurs parents de tous mauvais traitements. Ils cachent, camouflent leur souffrance. Ils culpabilisent en pensant être responsable de ce qu’ils subissent, injustement pourtant.

La mère est sur le point de partir, vivant ses dernières heures. La fille est présente et reste là malgré tout. Tout à une fin mais ne veut pas dire qu’il y aura libération de la prisonnière de cette tragique existence. La fille est là mais se refuse à aider sa mère. Une force l’en empêche : l’indescriptible emprunte de la souffrance accumulée au fil des années. C’est purement compréhensible : « Maintenant qu’elle va mourir je ne veux pas lui tenir la main […] J’aurai peur de la frapper encore et encore […} Ca serait si peu en comparaison de ce qu’elle m’a fait et de son pouvoir. Dans son combat pour me vaincre c’est elle qui est ruinée. Alors non je ne lui tiendrai pas la main ni la tête pour ne pas les lui arracher dans ma rage. »

Peut-on pardonner ? Est-ce que notre côté humain est en mesure de nous accorder cette possibilité ? Doit-on accorder cette faveur au bourreau sous prétexte que sa vie s’en va ? Alors qu’il n’a eu aucune pitié, aucune raison qu’il en reçoive.
Après tant de brutalités, l’être psychologiquement en grande souffrance le restera et devra composer sa vie avec cet état et les traces indélébiles.

Un roman très brutal. Le titre lui-même annonce la couleur. Nous sommes en présence d’un énorme cri de douleur tout au long des pages.


Une lecture pour tous ceux qui aiment les sujets dramatiques.
Tout au long de l’ouvrage, le récit compte trop d’énumérations dépourvues de virgules, de points, alors que cela s’avère nécessaire, ce qui rend la lecture difficile. Exemple : « Toute vie toute mort et comment quand et où. » « Tout ce que vous vivez c’est du rab vous avez bien de la chance oui une chance inouïe. »

Il y a également des points qui laissent à penser que la phrase est terminée mais ne l’est pas en réalité. Ce qui rend, là aussi la lecture mal aisée et chaotique. Exemple : « Peut-être a-t-il choisi. De disparaître et vivre autre chose ailleurs. »

Marie BARRILLON

Informations sur le livre :

Titre : La fille dévastée
Auteur : Rozenn Guilcher
Editions : Sulliver
ISBN 13 : 9782351220597
Prix : 15,00 euros

samedi 10 octobre 2009

La vie, en gros

« Vous avez quarante-six ans… Alors pour vous, l’enfance, l’adolescence, tout ça ce n’est plus qu’une étape qui vous a amené jusqu’à votre âge d’aujourd’hui… Mais moi, j’ai quinze ans, et je passe pas mon temps à me dire que je suis en train de devenir adulte et que donc, ce qui m’arrive n’est pas grave ! J’ai quinze ans, et je vis ! L’enfance, l’adolescence, c’est tout ce que j’connais, c’est pas un souvenir, c’est ma réalité ! Pour vous, la vraie vie, c’est l’âge que vous avez… C’est l’âge adulte ! Pour moi, la vraie vie, c’est maintenant, et si elle est triste, je suis triste ! »
Extrait du livre

PREMIER TRIMESTRE : VISITE MEDICALE FUNESTE…


Benjamin a quinze ans, il est en troisième. Dans le couloir, il attend son tour pour la visite médicale. Sa seule pensée à ce moment c’est d’espérer que l’infirmière soit « un boudin », une moche, pour éviter le plus possible d’être inondé par la honte. Il n’est pas à l’aise avec les filles à l’heure où au contraire les amourettes commencent à se déclarer. Rougissements et bafouillages sont de rigueur lorsqu’une fille vient lui parler en particulier.

Alors là, ça tombe bien, Nathan sort de l’infirmerie et lui confirme en douce que c’est bien « un boudin » qui fait la visite médicale. Dans la classe de Benjamin, il y a « deux catégories de garçons, ceux qui l »ont fait et les autres. » Benjamin fait partie de la seconde, bien qu’il ne l’avouerait pour rien au monde.

Il rentre à son tour à l’infirmerie et là, tout se complique dans sa tête. Se mettre en slip est loin d’être une partie de plaisir mais rien de trop grave dans la mesure où, comme nous l’avons vu, l’infirmière est loin d’être une beauté fatale. La prise de mesure sur la toise usée par les années, là aussi tout va bien. Mais lorsqu’il faut monter sur la balance, c’est bien moins évident. C’est une de ces anciennes machines, pour ne pas dire une relique, « une machine diabolique avec des poids et des contrepoids sur des barres de métal chromé. » Lorsqu’il monte sur la balance, pourtant avec délicatesse, les barres cognent brusquement faisant un boucan qui ne passe pas inaperçu.

Benjamin sent la sentence sous ses pieds car pour lui, les balances sont ses pires ennemies. L’infirmière annonce un mètre soixante-sept pour quatre-vingt neuf kilos six cents grammes. Les choses se gâtent encore pour lui lorsque « la dame boudin » lui dit de faire trente génuflexions. Impossible d’y échapper. C’est à bout de souffle, en sueur et démoralisé que benjamin arrive au bout de la série : « A chaque génuflexion, comme elle avait dit, je voyais mon ventre faire un pli épais sur mes grosses cuisses. »

La visite terminée, Benjamin ressort avec, à la main,  une lettre de l’infirmière destinée à ses parents. Benjamin ne tient pas, il ouvre la lettre et la lit. Il en prend un sérieux coup au moral : « Ca m’a foutu les boules. C’était comme une colle, une mauvaise moyenne ou un conseil de classe ; un truc qui vous pourrit la vie alors que tout allait bien trente secondes plus tôt. »
Benjamin aime bien manger c’est vrai, non qu’il soit affamé en permanence mais il aime simplement manger « juste pour le plaisir de sortir une assiette, une poêle, le beurre, le sel » et ainsi se faire « un micro-repas. » Il aime beaucoup faire la cuisine presque une passion : « J’ai un don pour accommoder les restes et il est bien rare que je n’arrive pas à concocter une petite recette à la va-vite avec les fonds de casseroles. »

Au collège, les regards sont moqueurs. Les autres ne s’imaginent pas le mal qu’ils sèment avec leurs sarcasmes. Le meilleur copain de Benjamin, Eric, est tout son opposé. Il est grand, très grand et très maigre. Les moqueries sont encore plus frustrantes mais c’est Benjamin qui en souffre le plus car « les gros sont jugés par les autres, toute la différence est là » contrairement à ceux qui sont grands ou petits ou difformes et qui n’y sont pour rien. Les gros dans l’esprit des gens pourraient maigrir en faisant des efforts. Ce qui est loin d’être aussi simple. Que leur état soit volontaire ou non, qu’il provienne de la gourmandise ou pas, quelle que soit son origine, l’obésité est trop souvent la risée des gens et des regards moqueurs qui en disent long sur les pensées qui courent dans les esprits de ses personnes malveillantes.

La nature n’est pas égale et ne distribue pas le même jeu à tous à la naissance. Quelles que soient les cartes que nous recevons, nous devons bien faire avec. Etre gros ne veut pas dire que l’on n’est pas quelqu’un de bien mais tous les regards ne portent pas cette pensée-là.

Lorsque sa mère décide de lui acheter un pantalon c’est un véritable supplice pour Benjamin. Un supplice qu’il connaît bien et qu’il n’a pas envie de vivre. Pourtant, bon gré, mal gré, maman l’a décidé, il la suit. Comme un fait exprès, la vendeuse qui les accueille n’a pas plus de vingt ans et est une véritable beauté, ce qui donne au jeune garçon une honte profonde. Ressortant du magasin déprimé, abattu, mais surtout profondément humilié, « sans oser croiser les jolis yeux bleus » de la vendeuse.

DEUXIEME TRIMESTRE : LES EFFORTS…


Suite à la lecture du courrier de l’infirmière scolaire, la mère de Benjamin décide de l’emmener voir un nutritionniste-acuponcteur. Après une bonne séance d’aiguille, des conseils et un régime adapté à sa croissance, Benjamin et sa mère ressortent du cabinet délestés d’un gros chèque, bien entendu non remboursable par la sécurité sociale. C’est un mercredi, et Benjamin décide de commencer son régime le lundi suivant. Durant ces quatre derniers jours de « liberté alimentaire », il se goinfre en pensant aux restrictions à venir : « Le mercredi est trop près du week-end et de ses tentations pour s’y mettre sérieusement, et tant qu’à me priver à partir du lundi, j’ai mangé en quatre jours autant qu’en huit habituellement. Une sorte de bouquet final, d’enterrement de ma vie de gros. »

Benjamin entame son régime, mais son ami Eric, mis dans la confidence ne peut s’empêcher de le raconter à tous les élèves de la classe. A la fin de la journée, dans le bus du retour, Claire vient s’asseoir près de lui. Pensant se faire charrier comme dans la journée par les autres, il reste sur la défensive parce que : « C’est quand même incroyable que les personnes qui se moquent de vous parce que vous êtes gros soient les mêmes que celles qui vous rient au nez quand vous vous mettez au régime ! » La nature humaine a cela de cruelle, ces contradictions qui animent une grande partie des êtres et tant d’incompréhension face aux différences.

Mais Claire a l’air sincère, elle l’encourage même dans son défi et les efforts qu’il tente de réaliser. Comme un fumeur, un alcoolique, un gros mangeur a le même problème d’addiction à éliminer. Les produits sont différents, les raisons peut-être aussi mais le « sevrage » face à la dépendance est tout aussi difficile.
Claire lui parle amicalement, même s’il préfèrerait que ce soit plus profond, c’est déjà bien car il aime beaucoup la jeune fille.

Les jours s’additionnent et Benjamin tient la ligne de son régime avec détermination. Les efforts commencent à payer. Au bout de deux semaines, un week-end chez son père lui fait faire un écart. Celui qu’il ne faut pas. Un restaurant en famille, une crème brûlée et le reste du week-end effacent les efforts et les bonnes résolutions.

Le lundi suivant, la reprise du régime est très chaotique. Le goût des aliments lui manque soudain terriblement. Le sucre, le sel, le beurre…tout ce qu’il doit éviter ou alors en très faibles quantités lui titillent les neurones tout autant que les papilles et l’estomac. Alors à la cantine, il craque chaque  midi et chaque midi un peu plus que le précédent. Le soir la fadeur des repas à la vapeur le désespère, allant jusqu’à calculer, par rapport à l’espérance de vie, le nombre de repas de régime sur toute une vie, la sienne bien entendu : « Il me reste approximativement soixante et une années à vivre, et donc plus de vingt-deux mille dîners ! Ca en faisait des courgettes et des carottes, des aubergines et des navets ! »

Mais Claire est de plus en plus présente. Et lorsque les sentiments s’en mêlent, on pourrait déplacer des montagnes, dans le bon sens comme dans le mauvais, tout dépendant de la réciprocité.

DERNIER TRIMESTRE : DU PIRE AU MERVEILLEUX…


L’adolescence est un passage certes inévitable mais parfois difficile dans la vie de l’enfant qui grandit. Sans être un adulte et pourtant plus un enfant, bien souvent il ne sait plus où se placer. Ses repères, il a le sentiment qu’ils disparaissent puisque qu’ils changent mais il ne les reconnaît pas encore sous ce jour nouveau. L’enfant est déstabilisé et cherche son identité. Et lorsque les sentiments viennent mettre leur grain de sel avec les premiers bouleversements amoureux, tout se complique.

Benjamin n’échappe pas à la règle et son surpoids en fait les frais. Tout se dérègle en lui, donnant naissance à un être inconnu que même ses parents ne comprennent pas. Ces derniers réalisent cependant que leur fils est face à des problèmes difficilement gérables même s’ils n’en connaissent pas la teneur.

L’adolescence est un cap malaisé également pour les parents qui se sentent impuissants devant les divers tourments que traversent leurs enfants et que, de surcroît, ils ignorent bien souvent puisque l’adolescent à tendance à se renfermer.

Benjamin trouvera-t-il les solutions qui lui permettront de remonter la pente de ses soucis, alimentaire, amoureux… ?

Un petit roman très agréable pour les adolescents de 11 à 14 ans mais également pour les parents. Il est de lecture très agréable et on se laisse facilement prendre de tendresse pour ce gamin sympathique.


Pour les enfants à partir de 11 ans, mais les grands ne s’y ennuieront pas.
A noter également, un prix tout petit.
Un petit format souple adapté aux adolescents, pour un transport facilité.
Couverture illustrée par Frédéric Rébénna.
Un très bon moment à passer avec Benjamin et qui nous permet d’entrevoir ce qui se passe dans la tête de nos ados, même s’ils sont tous différents, avec des soucis personnels tout aussi différents.

Marie BARRILLON

Informations sur le livre :

Titre : La vie, en gros
Auteur : Mikaël Ollivier
Editions : Gallimard jeunesse
ISBN 13 : 9782070624478
Prix : 4,90 euros

vendredi 9 octobre 2009

La rupture avec l'anévrisme

« Alors là, c’est la douche froide, une pression très violente qui s’abat sur nous. Sidérés par cette soudaine précipitation, nous ne savons pas quoi dire. Nous sommes mouillés jusqu’au cou. Son bulletin d’alerte nous a mis en vigilance orange. Nous passons d’un temps calme en « un temps péri ». Les intempéries agitent nos nerfs. Combien de temps l’eau va-t-elle couler encore chez les grands pontes. »
Extrait du livre

LA FIN DES VACANCES…


Voilà un retour de vacances d’été qui aurait du se dérouler en douceur pour cette famille presque comme les autres. Presque ! Ce retour qui aurait du être celui d’un retour quotidien tranquille ne l’est pas. Loin de là !

Nicolas a neuf ans, il tombe malade sans sommation, une angine mais... Un ganglion imposteur fait son apparition et vient se nicher dans son cou. Comme toute mère aimante, Nathalie s’inquiète plus que nécessaire. Quoique ! S’inquiète-t-on vraiment plus que nécessaire lorsqu’il s’agit de la santé de nos propres enfants ? Non, je ne le crois pas. Dans mon constat quotidien, je remarque, sans en faire un reproche, que les hommes temporisent souvent plus vaillamment que les femmes.

Victor et Nathalie déposent les enfants, Nicolas et Victoria, chez leurs grands-parents paternels. Pour ces derniers, les vacances continuent tandis que leurs parents retournent à la vie de tous les jours. Mamie promet d’emmener Nicolas chez son médecin traitant si son état ne s’améliore pas. Ce qu’elle fait deux jours plus tard. Un ganglion mal placé et suspect, une analyse de sang et des résultats qui ne sont pas inquiétant rassurent Nathalie.

Mais, nous ne sommes jamais complètement rassurés, nous les mamans poules, hyper protectrices, à l’affût du moindre fait suspect concernant nos petits loups. Le bien-être de nos chères petites têtes d’amour est notre souci majeur et leur bonheur notre élément indispensable, plus que ne l’est n’importe quel autre sujet du quotidien. Notre énergie vient des pulsations de leur cœur. Ils sont nos moteurs de vie, notre carburant, notre oxygène, notre source vitale.

RIEN DE GRAVE ?


La rentrée s’impose comme après chaque fin de vacances. Rentrée des classes. Retours aux courses quotidiennes. Roule, roule ma poule, dirait bien l’auteur. Le ganglion de Nicolas est toujours là, et s’impose lui aussi dans cette rentrée. Il semble avoir élu domicile dans son cou comme si cet espace lui appartenait. Il prend racine et ne paraît pas décidé à s’expatrier ailleurs.

En vue des inscriptions pour les activités sportives chacun a droit à sa visite médicale afin d’obtenir des certificats à jour. Nathalie en profite pour évoquer l’angine de Nicolas à leur retour de vacances puis le ganglion malfaisant. Docteur « Joyeux », comme le nomme la narratrice, réfute l’idée d’un simple ganglion, « ce n’est pas un ganglion […] Il faut passer une échographie d’urgence. »  L’angoisse de Nathalie, qui s’était endormie au fond du ventre, refait surface dans un bond fulgurant.

D’examens en examens, d’un grand professeur à un autre, la sentence tombe sous le nom d’anévrisme. Rien que le mot réveille des frayeurs profondes et fait couler les perles de sueur dans le dos, une à une comme le goutte à goutte d’un robinet endommagé. Nathalie reçoit cette annonce comme un coup d’épée en plein ventre qui vient lui déchirer les entrailles. Elle perd pied, se bat et souffre de tout son être car sa chair est atteinte : « J’ai trop mal. J’ai le cœur qui s’emballe. Je frise l’arrêt cardiaque. » Dans cet état, on le serait à moins lorsque la chair de notre chair se trouve en perdition.

LE CHOC !


L’anévrisme est une dilatation localisée de la paroi d’une artère aboutissant à la formation d’une poche de taille variable, son diamètre pouvant atteindre plusieurs centimètres. La rupture d’anévrisme représente environ 10% des accidents vasculaires cérébraux (AVC). (source Wikipédia)

La famille se met à vivre au rythme de la souffrance intérieure à laquelle elle est confrontée en tentant d’épargner tant bien que mal et autant que possible les enfants. Après maints examens encore et toujours, maintes visites médicales qui s’accumulent avec différents professeurs, ils finissent par connaître l’hôpital Necker par cœur : « Depuis un certain temps, j’ai l’impression que nous avons pris un abonnement à Necker », mais au fil des pages, on s’aperçoit qu’il en va de même de celui de La Pitié Salpetrière, puis du Kremlin Bicêtre.

Après une énième IRM, Nicolas annonce lui-même, à sa maman avec en prime le sourire aux lèvres, qu’il a un deuxième anévrisme. L’annonce est doublement violente pour Nathalie qui voit son monde s’ébranler un peu plus : « Nicolas ne se rend pas compte de la gravité de ce qui lui arrive. Il rajoute cet anévrisme à son palmarès comme s’il rajoutait une pièce dans sa tirelire. Voici la preuve que les enfants ne vivent pas les épreuves de la même manière que les adultes. » L’enfance, c’est bien connu, c’est l’innocence. Les enfants n’ont pas forcément conscience des dangers alors comment pourraient-ils imaginer qu’ils en sont si proches ou pire encore, victimes. Nicolas n’est pas différent, bercé dans cette innocence, il ne se rend pas compte du drame qui se joue en lui. Je dirais presque heureusement, ce qui lui évite en plus d’être victime de s’effondrer.

LUTTER OU SOMBRER ? CHOISIR LE COMBAT COMME UNE EVIDENCE...


Nathalie lutte, lutte autant qu’elle le peut, les ressources maternelles sont infinies : « J’essaie juste de lutter pour sauver mon petit doté de deux pétards dans le ciboulot prêts à lui faire disjoncter la cervelle à tout instant, à tout jamais ! »

D’examens en IRM encore, d’opérations programmées puis annulées car « le deuxième anévrisme, l’intracrânien, est très préoccupant. Installé lui aussi sur une artère principale fragilisée. » C’est la douche écossaise à tout va. Les parents dans de telles situations se morfondent en désespérances. Nathalie et Victor tiennent chacun un bout de la vie de leur fils. Seul Nicolas paraît à mille lieux de ce fil tendu à l’extrême sur lequel il est pourtant suspendu, accroché à sa Game Boy, « de bonne qualité, Nicolas rebondit sans cesse. » 

Les médecins se rendent-ils compte de la terreur, de la douleur qu’endurent les parents pour jouer au yo-yo à ce point avec eux. Tels des tambourins, ils sont secoués dans tous les sens alors qu’ils tentent tant bien que mal de maintenir la barre. Sans parler du charabia que ces grands professeurs imposent comme le dit si clairement Nathalie : « Qu’est-ce qu’on peut se prendre dans la tronche avec les scientifiques ! Pour lui, c’est peut-être logique, fluide et cohérent, mais pour nous c’est du chinois. » Mais, il est vrai qu’on ne peut pas leur jeter la pierre non plus. Mettons-nous à leur place, eux qui en voient des vertes et des pas mûres, des nuits noires et des heures sombres. Sont-ils vraiment si détachés ou feignent-ils de l’être. Ces médecins sont là pour sauver leurs patients, c’est leur but et il faut bien avouer aussi que s’ils laissaient leurs sentiments les envahir ce ne serait pas une bonne chose. Ils se doivent d’avoir les idées claires. Même s’ils paraissent insensibles, ils ne le sont probablement pas.

Mais tentent-ils de leur côté de se mettre à la place des parents torturés, ces médecins qui essaient de sauver des vies certes, et de faire perdurer nos heures dans ce monde, qu’ils tentent donc, de réaliser à quel point, nous, parents, nous avons besoin de réconfort, de paroles positives et surtout compréhensibles. Qu’ils réalisent la longueur de nos nuits désertées par le sommeil mais envahies par nos angoisses. Que nos jours représentent un tel chaos auquel nous devons faire face en la gardant justement, la face, devant nos bambins si chers à notre cœur.

Pour cette maman au seuil de chaque jour sombre, la seule chose de fluide c’est la souffrance qui s’écoule dans tout le corps. Aucune douleur au monde ne peut être plus importante que la notre. C’est comme une évidence lorsque nous somme cernés par la souffrance, seule celle-ci a de l’importance, les autres deviennent invisibles. Nathalie ne s’en cache pas : « Ma douleur est tellement forte que je me sens seule au monde avec cette souffrance. Je deviens jalouse du bonheur des autres, de leur bonne humeur et de leur insouciance. »

Ce livre est un témoignage fort où la sensibilité est à fleur de peau. Les yeux piquent, les larmes viennent les border, le cœur se serre à maintes reprises mais on sourit aussi face à la plume pleine d’humour et de jeux de mots.


Une belle présentation de l’ouvrage et une couverture sobre mais très belle, réalisée par Franceza Malcor.
Un témoignage fort qui mérite d’être lu et relu, connu et reconnu.
Une multitude de jeux de mots allègent le côté difficile de la situation.

Marie BARRILLON

Informations sur le livre :

Titre : La rupture avec l’anévrisme
Auteur : Nathalie Guillermin et Christophe Mangelle
Collectif d’auteurs indépendants
Editions : La Crevette
ISBN : 9781234567897
Prix : 20,00 euros

jeudi 8 octobre 2009

Aquarium

« J’ai plongé dans l’imaginaire
Et m’y suis endormi
Il est devenu ma sphère
Et ravive mes envies

J’ai plongé dans les vers
Et en vient la rime
Mais je le vis à l’envers
Et renie le sublime »
Extrait du livre

AMOUR D’UN JOUR…


Comme les bulles d’air qui s’échappent des poissons, les mots qui parsèment joliment ce recueil nous font frémir doucement. Laissons-nous aller à la magie des sentiments distillés en mille émotions. Laissons-nous envahir par les couleurs inconnues mais si douces seules les émotions peuvent offrir.

« Quel étrange pouvoir
Que celui des muses
Qui sans le savoir
De nos sentiments s’amusent

Je croise la mienne le soir
Alors coulent mes mots
En noir sur mon grimoire
Vertige vers le beau »

A bien lire, on surprend une douleur enracinée, l’amour échappé au gré des contrées. Et le cœur palpitant s’en va déraisonnant pour avoir tant vibré de mille et un sentiments envoyés par « Cupidon. »

« Il pleut sur ma vie des fleurs d’insomnies
Il goutte dans mon lit des brouillards aussi
Mon imperméable filtre l’eau de mes rêves
Lorsque je l’aime et que j’en crève. »

Mais « Cupidon » toujours comme un fervent larron vient semer ses flèches multiples sur notre horizon, juste histoire de nous montrer qu’il ne nous oublie pas et tiens fermement à toucher sa cible. Petit malin, il nous fait don d’amour joli et de folles saisons, heureux ou tristes, c’est selon.

« Etrange Cupidon
Pourquoi tes flèches de poison
Aveugle mon cœur de frissons
Et obscurcissent ma raison

Etrange Cupidon
Pourquoi tes flèches de poison
Coulent en mon cœur déraison
Je vis dans la nuit hors saison. »

AMOUR TOUJOURS…


Et quand l’amour si bien ancré nous mène à la perte de l’être tant convoité, que reste-t-il de nos étés ? Rien que des larmes salées et des souvenirs aimés sur notre cœur où tout a brûlé.

« Si d’amour je suis condamné
Si d’aimer m’a tué
Que je sois enfin protégé
De m’être un moment égaré. »

L’amour, c’est bien connu, est la première maladie des cœurs fanés, tremblant de leurs larmes écoulées. L’amour, en silence, reprend ce qu’il a semé en nous laissant désespéré jusqu’au prochaines flèches tirées.

« Elle est venue te voir
La maladie du malheur
Elle est venue sans y croire
Et t’a arraché le cœur
[…]
Elle redessine tes miroirs
Et chacun de tes contours
Elle s’écrit dans ton histoire
Et tes folles nuits d’amour. »

Ne cherchez pas à réparer ce qui est déchiré, de long en large, comme des bouts de papiers. Même recollé, le cœur reste fatigué, d’aimer encore et d’adorer aussi. Un cœur qui sait aimer n’est jamais satisfait. Et quand il pleure, il pleure pour de vrai. Mille raisons le feront succomber parce que l’amour ne fait pas de quartier.

« Aucun fil de couture
Ne réparera mon cœur tissu
Il a trop de déchirures
Pour être un jour recousu. »

Un très joli recueil pour se laisser emporter au hasard des pages ou dans la continuité. C’est au choix de l’intéressé et du regard porté. La douleur est mille fois exposée, et l’amour toujours y est conté. Un vrai plaisir que ces pages à tourner.

« Le jour sur la colline
Démaquillera la nuit
Adieu vie sans bruit
Qui s’écrit sur mes ruines. »


Un ouvrage pour tous, mais les amoureux de poésies seront comblés.
Un prix légèrement élevé mais compensé par une belle présentation et une belle qualité de l’ouvrage tant de l’ensemble que des poésies.

Marie BARRILLON

Informations sur le livre :

Titre : Aquarium
Auteur : Julien Lucas-Cornuault
Editions : Julien Lucas-Cornuault
ISBN 13 : 9782953453508
Prix : 13,00 euros

mercredi 7 octobre 2009

Prête-moi ta rime

« Exprimer ses pensées
Par des phrases assemblées,
Assembler ses idées
Par des expressions sensées. »
Extrait du livre

LES FORMES DE L’AMOUR…


Karim Bellil récidive avec ce second recueil de poésies dans des phrases peut-être un peu longues parfois mais avec tout autant de saveur.
Réparti une fois encore en différents thèmes, tout en chantant l’amour cela même lorsqu’il commence en douceur.

« Tout a commencé un vendredi soir.
Les étoiles brillaient pour mieux te voir.
Levant ma tête au ciel,
J’ai senti comme une étincelle. »

Ces mots écrits à la pointe du cœur laissent parfois transparaître certaines douleurs. Peut-être même celles de l’auteur lui-même. Comme des cris qui ne font pas de bruit, sortant du tombeau du cœur où ils se sont enfouit.

« Je reviendrai, mes amis, vous hanter.
Mais plus jamais, vous ne me verrez.
Seule ma petite voix, vous entendrez
Vous répéter : mort d'avoir trop aimé. »

L’amour au fil du temps se plait et se complait à nous malmener, changeant de cap pour se détourner et trouver d’autres horizons en cherchant une meilleure destinée, pour finalement nous lacérer traitement, parfois.

« Comme un poème que tu liras dans l’obscurité,
Avec une chandelle juste pour l’éclairer,
J’apparaîtrai quand tu auras les yeux fermés,
Je m'envolerai dès que tu déchireras ce papier. »

QUAND LE CŒUR SAIT PARLER…


Et comme un cœur évincé n’a pas encore tout dit, dans les mots, il offre ses maux ensevelit, dans les pages du grand livre de la vie où nous savons que « C’est écrit. »

« Finalement c’est un autre qu’elle a choisi.
Elle l’avait rencontré dans un bar à Paris.
Et si regardant les étoiles, je suis seul aujourd’hui,
Je pense que dans les livres c'était écrit. »

Puis, comme chacun, tant de personnes traversent notre univers, parfois sans faire le moindre bruit tout en laissant des empruntes indélébiles. Dans ce second recueil, nous parcourons « Les prénoms en rimes », d’amour, d’amitié ou même si rien n’est défini, quelques vers leur sont ici contés.

« Pascale, ton prétendant te réclame,
Il attend le retour de sa dame,
Il brûle de toi et s’enflamme,
Votre chanson lui fait couler une larme. »

Tous mots d’amour ont forcément une source, une origine ou une destinée, écrits, chantés ou à peine dévoilés, lorsqu’ils viennent du cœur, nul doute, ils sont plein de vérités tout en étant adressés comme un « Cadeau du ciel. »

« Je cueillerai des fleurs en son honneur,
Pour la remercier de mon bonheur,
Je lui réciterai des poèmes appris par cœur,
Et ensemble, nous oublierons les heures. »

Préface d’Aurélien Giradin.
On notera parfois des phrases un peu longues pour des poésies.

Marie BARRILLON

Informations sur le livre :

Titre : Prête-moi ta rime
Auteur : Karim Bellil
Editions : Collection les chemins verts
ISSN : 1778574x
Prix : 13,00 euros

mardi 6 octobre 2009

Mon copain Antoine

« Alors que je m’apprête à recevoir un boulet en pleine tronche, alors que je vois la balle lentement, mais irrémédiablement, arriver, Antoine jaillit de je ne sais où et la fait dévier. Le ballon s’échoue au-dessus du but. Tout est allé tellement vite que j’en reste bouche bée. J’aurais juré qu’il y a deux ou trois secondes, Antoine se trouvait à l’autre bout du terrain. Sans lui, c’est sûr, je me retrouvais dans les vapes… »
Extrait du livre

ANTOINE…


« Mon copain Antoine » est posé sur la table, devant moi. Ce petit bonhomme sur la couverture me fait déjà sourire. Sa grosse tête au visage bien pâle, ses grands yeux empli d’affection, le sourire en coin sous son petit nez retroussé et ce tout petit corps le rendent bien attendrissant. Il a une coupe de cheveux qui fait penser qu’il a toujours le vent de face et son cartable coloré est aussi gros que son corps.

J’ouvre le livre, l’appel se fait immédiat. Antoine est là, on voit bien son image s’imposer dans les méandres de notre esprit. Le petit Manu nous parle de lui et nous décrit tout ce qui fait ce petit bonhomme pas plus haut que trois pommes et surtout, pas comme les autres.

Alors que les copains de Manu se défoulent aisément sur Antoine en tentant de le faire couler à la piscine, Manu vient prendre sa défense. Une « mandale » a chacun et un « coup de boule » pour le dernier. Mais après un instant qui leur paraît une éternité, Antoine réapparaît à la surface de l’eau, « tranquillement, sans haleter, comme si de rien n’était. » C’est d’un large sourire qu’Antoine gratifie de reconnaissance Manu pour l’avoir sorti des griffes de Gaétan.

PREMIERS PAS AMOUREUX…


Parmi les élèves, Manu découvre Adriana, et les sentiments amoureux enveloppe soudain son cœur. Il est littéralement subjugué par cette jolie jeune fille. Toutes ses pensées vont vers elle et cela même lorsqu’il ne le faudrait pas. Elle accapare son esprit. Il finit par le lui avouer et c’est un poids immense qui s’échappe de lui. C’est l’envol, lorsque pour toute réponse, elle pose « ses lèvres douces et fruitées » sur les siennes.

L’amour apaise ses colères et lorsque Gaétan lui fait un croche-pied, Manu chute avec son plateau au réfectoire, il se dit que « trop c’est trop » Près à réagir, il rencontre le regard d’Adriana : « ses yeux sont pleins de douceur, ils me conjurent de ne pas riposter. » Alors, la tension s’apaise d’elle-même.

Mais l’amour a d’autres forces également comme celle d’ouvrir la porte des mots pour écrire de jolis poèmes à la jeune fille, qu’elle reçoit avec beaucoup d’émotions.

A eux trois, Manu Adriana et Antoine forment un trio hors pair, y compris en classe où ils se suivent dans les meilleures moyennes.

LA FORCE DE L’AMITIE…


Mais, quelque chose chagrine Manu, profondément. Il ne parvient pas à avoir la moindre information sur son copain, Antoine. Celui-ci ne dévoile rien. Aucun mot, aucun geste ne permet d’en savoir plus. Des événements étranges se passent autour d’eux et tout aussi étrangement Manu est persuadé qu’Antoine n’y est pas pour rien.

Tous ces éléments étonnants viennent perturber Manu. Il veut savoir, connaître ce drôle de petit gars qu’est son copain. Lorsqu’on apprécie quelqu’un, il est tout à fait normal de vouloir le connaître et cela pour plein de raisons…qui ne sont pas toujours explicables.

Manu va faire son enquête tout en prenant des risques. Il va découvrir qui est vraiment Antoine et il l’en aimera que plus encore. L’amitié n’a pas de frontière et encore moins de limite tant qu’elle est entière et sincère.

On passe un vrai bon moment avec ces adorables personnages. La découverte du petit Manu sur son ami Antoine est bien imaginée. Il fallait y penser !


Polyvalent dans l’écriture, l’auteur nous fait naviguer dans l’univers de ces enfants comme il avait déjà su le faire avec « Solitudes », son recueil de nouvelles.

Marie BARRILLON

Informations sur le livre :

Titre : Mon copain Antoine
Auteur : Emmanuel Parmentier
Editions : Edilivre
ISBN 13 : 9782353352012
Prix : 13,00 euros

vendredi 2 octobre 2009

Ailleurs et si près

« La personne qui lira ces mots,
Dira qu’il existe bien d’autres maux.
Mais quand il nous manque l’essentiel
La vie n’est pas aussi belle. »
Extrait du livre

L’AMOUR COMME UN HYMNE…


« Déclaration d’amour » est le thème de la première partie de ce recueil de poésies. De nos jours, cette forme d’aveu et cette belle action se perdent un peu trop souvent.
Comme il est agréable au cœur et à l’oreille d’entendre de telles déclarations, comme par exemple dans certains anciens films ou encore dans les belles pièces de théâtre.

Karim Bellil nous offre ici de jolis vers et nous montre qu’une déclaration d’amour a toujours sa place au sein de nos vies. De simples aveux en déclarations profondément touchantes, il nous emporte avec délectation à nous imaginer destinataire de telles jolies rimes.

« Elle m’a séduite par sa grâce et sa pureté.
Sa vue me fait perdre la face,
Dans mon cœur laisse des traces.
Qui saurait que je l’aime en secret ?

Cette femme me mène à la perte.
Mon âme est toujours en alerte.
Un jour, peut-être mon rêve se réalisera.
Une nuit, elle sera entre mes bras. »

DES MOTS POUR LE DIRE…


L’amour au présent, souvent, se rempli de souvenirs, de bons moments qui permettent à l’esprit de s’envoler pour mieux rêver sur les instants heureux partagés. Le rêve fait partie de la vie, et il comble souvent de plaisir. Rêver apporte tout aussi souvent les mots de la poésie.

« Ta démarche hautaine et altière,
De te voir me rend fier.
Dans la lueur du ciel étoilé,
Ma vie n’est plus qu’un rayon de baisers. »

D’instants magiques en pensées, une seconde chance voudrait être plus que cela. Quelques titres de ce recueil, à peine transformés, forment une jolie phrase aussi agréable que le sont les vers posés sur les pages.

« Regarde mes jours,
Ils passent sans amour,
Mais déjà la ville tu parcours,
Et même si mes mots courent,
Ils sont sincères
Ils sont nécessaires
Et ils ont vocation
A demander pardon.»

LES SENTIMENTS A TOUS LES TEMPS…

D’amour en amitié, ces poésies, vous l’aurez compris, nous font voyager, rendant hommage au passage à « L’amitié remarquable. » Parlant de beauté, de sentiments, de douleurs mais toujours d’amour, même pour un « cœur en sursis ».

« Marie, la gloire, tu voulais tu as réussi.
Tu as oublié en chemin l’amour et la fantaisie.
Ils sont présents au fond de ton cœur meurtri.
Vole vers ton amoureux, il se languit. »

Mais, les rimes ne s’arrêtent pas là, d’autres sont aussi présentes pour honorer notre regard. Les mots continuent à éclore sur fond de « Maux de société » en traversant peut-être « un départ définitif. »

« Un poème que tu liras peut-être de l’autre côté.
Que tu déposeras sur ta table de chevet.
Comme une goutte d’eau dans un désert en été.
Pour te rappeler d’un jeune homme resté sur le quai. »

Laissons-nous bercer par la tendresse offerte au fil des pages. Ce recueil est un petit plaisir à parcourir sans modération, à toutes les saisons. Le cœur s’en réchauffe et palpite doucement.
Karim Bellil est un jeune auteur, poète dans l’âme.


Un prix sans exagération pour ce recueil auto-édité, dont l’accent a également été porté sur la qualité du papier et la présentation de l’ensemble de l’ouvrage.
Dans sa préface, l’auteur nous parle de Mallarmé et nous cite un joli poème de Jacques Jacquin.

Marie BARRILLON

Informations sur le livre :

Titre : Ailleurs et si près
Auteur : Karim Bellil
Editions : Collection les chemins verts
ISSN : 1778574X
Prix : 13,00 euros