Nouveau roman : "Elles : le chemin des révélations" à découvrir, ici !

vendredi 17 décembre 2021

 Les coups 

Jean Meckert de son nom de naissance, publiait également des romans populaires sous différents pseudonymes jusqu’en 1946 comme l’indique Wikipédia : « John Amila » devenu « Jean Amila », car dira l’auteur : « je ne suis pas américain », « Édouard Duret », « Edmond Duret », « Guy Duret » (Duret étant le nom de jeune fille de sa mère), « Albert Duvivier », mais aussi « Marcel Pivert » et « Mariodile ».

En parcourant la Fiche Wiki qui le concerne, je viens à comprendre la teneur qui émane de l’ouvrage « Les coups », son premier roman. Ne dit-on pas qu’il y a une part de l’auteur dans les ouvrages qu’il écrit. Oui, cela me semble évident, même si part des effets de contour on cherche à se dévoiler le moins possible, il en reste tout même souvent des parcelles, des bribes et autres fragments. Jean Meckert est auteur de nombreux ouvrages de genre divers dont la plus grande partie n’est plus rééditée. Il est néanmoins à découvrir.

« Les coups » est un roman essentiellement axé sur la condition sociale en général et celle du narrateur et de son entourage en particulier à son époque. On y découvre des relations assez conflictuelles aussi bien dans le milieu professionnel que personnel, mais aussi le manque d’ambition du narrateur qui l’empêche d’accéder à une certaine ascension sociale et qui par effet d’un certain nombre d’éléments n’offre que des petits bonheurs éphémères. Des petits bonheurs qui parfois dérapent dans la laideur.

On a plaisir à découvrir la forme de langage populaire des années 30 avec l’argot de l’époque qui, pour certains, ne sera peut-être pas aisé à comprendre. Certaines expressions peuvent porter à sourire : « C'était bien beau, tout ça, très reposant. Tout le reste c'était du montage de cafetière », tandis que d’autres peuvent paraître biscornues, voire insolites, mais dans l’ensemble la lecture y est plaisante.

Félix est un ouvrier manœuvre parisien qui se sent incompris, quoi qu’il fasse et quoi qu’il dise. Sa rencontre avec Paulette, qui vit une difficile histoire qui se solde par une rupture, les mènera à un amour qu’ils vont croire indéfectible au premier abord et à une vie commune « Je la consolais, elle me racontait ses gros chagrins. C'était un point tellement culminant pour moi, j'avais des sentiments tellement jouisseurs que je me suis toujours demandé si c'était un sommet de volupté, de consoler une petite bonne femme comme ça ». Le futur en sera autrement.

Seulement, chez Félix la souffrance est latente, savamment dissimulée, et petit à petit elle fait son chemin pour anéantir le beau de cette petite vie commune d’amoureux tranquilles : « J'ai peur de la rendre banale ma belle histoire dont je ne suis pas très fier. Les mots ont tellement besoin de logique que vingt fois déjà j'ai eu le dégoût de la continuer, mon histoire », et il ne lutte pas pour contrer ce dont il a peur ni pour effacer ces souffrances au profit du bonheur que cette histoire nouvelle avec Paulette promettait.

La décomposition du couple est inévitable, lente et presque invisible au départ pour finalement s’achever dans la brusquerie, et même la brutalité, tant verbalement que physiquement : « Il fallait presque un peu de vacherie dans nos amours pour les rendre potables ». Le bouillon de rancœur se peaufine intérieurement rendant les silences difficiles avant d’éclater en termes crus et violents jusqu’à atteindre les summums de la folie par des volées de coups et d’insultes acerbes.

Les rencontres entre amis ou les repas de famille ne font pas exception et ne font qu’amplifier certains malaises tout en faisant naître des rancœurs supplémentaires à celles déjà présentes : « On parlait, bouche pleine ou vide, avec des sourires et des faux coups de gueule bien réglés. C'était cordial, familial, et toujours à un doigt pourtant de la fâcherie solennelle ».

Félix et Paulette qui auraient pu être des amoureux heureux se trouvent être aussi fissurés et incompris l’un que l’autre : « On se comprenait bien mieux par le silence, sans ce besoin de délayer chaque sauce avant de la servir ». L’une est passive dans un premier temps avant de se rebeller ensuite, l’autre rumine avant de devenir un bourreau brutal et molestant sans retenue.

Et même si Félix admet que dans leur histoire : « On a eu de vrais bons moments, à seulement vivre. Toutes ces petites secondes indécorticables qui s'appellent le bonheur, on les a repérées, par-ci, par-là, faites de petits égoïsmes, d'immenses oublis, bardées d'obscénité à force d'être heureuses, irracontables comme des injures à la face du monde », cela ne suffira pas à la sauver, à les sauver.

Finalement, je ressors de cette lecture avec une émotion difficilement qualifiable, tristement secouée et avec le cœur un peu lourd tant l’histoire se termine dans la noirceur. J’ai apprécié la lecture, les mots, les tournures de phrases, les sous-entendus, mais beaucoup moins apprécié le contexte, l’évolution, les situations et la sinistre finalité. Une chose est sûre, bien que ce roman date du siècle dernier, de nos jours ce sujet reste cruellement d’actualité !

Phrases relevées au cours de ma lecture :

- « C'est inouï ce qu'on peut se dire de choses, comme ça, pour ne rien dire. »

- « Je me trompe peut-être, mais je n'aime pas les gens qui causent. Tout comme la mode est faite pour les gens qui n'ont pas de goût, la causette c'est le paravent de ceux qui n'ont rien dans le ventre, c'est la grande recherche de l'impasse qu'on baptise infini, c'est la grande tromperie civilisée, ce qu'on aperçoit du dehors, du monté à graines, du loupé. »

- « Moi j'étais tout drôle, j'avais bien envie d'elle et je l'analysais pourtant, je décortiquais ses petites phrases sans fond, son panier à chagrin. »

- « Elle était pleinement amoureuse ma petite Paulette. Un peu tendre, elle agrandissait ses yeux à me regarder, elle avait une humidité de belle madone sous les paupières, elle était jolie. »

- « On embarquait dans des histoires grand siècle, on se fignolait le langage tout comme des cabots de province qui susurrent du classique. On se collait des tartines reluisantes de famille. On ne rigolait plus. On se versait des pleins radeaux de jabots et de crinolines et vertugadins. »

- « Ce qui sortait d'elle, ce qui poussait d'elle… je ne sais pas dire. Peut-être que je l'aimais au-delà de toute la basse vulgarité de sa coquille. Peut-être que la plastique n'est qu'un simple passe-temps d'intellectuel. »

- « On m'avait bien raconté son histoire, qu'elle était un peu putin et femme entretenue… si elle avait loupé le coche il n'y aurait pas eu assez de silences pour reprouver sa honteuse conduite. Mais étant donné le magot, on renversait alors des petits carrés de morale pour lui trouver des excuses. »

- « Elle s'est mise à me chercher des raisons sur ce que je n'avais pas le respect de moi-même. Elle pleurait sur elles, derrière le paravent des locutions et des proverbes qui découlaient de la situation. »

Détails du livre :

Titre : Les coups

Auteur : Jean Meckert

Éditions : Folio

ISBN : 978 2070 421688

Format poche : Les coups - Poche

Format Kindle : Les coups - Kindle

Plus d'ouvrages de Jean Meckert sur la librairie Galimard : Jean Meckert 




mardi 14 décembre 2021

 Elles : le chemin des révélations, Marie BARRILLON, TheBookEdition

Parmi les incontournables sorties de livres, il faut compter avec le roman « Elles : le chemin des révélations ». Oui, oui, je sais, les chevilles qui gonflent… les cheveux qui se tortillent… mais toujours avec une immense humilité. N’ai-je pas le droit d’y croire ?

Quel est l’auteur qui ne croit pas en ce qu’il a écrit, ce qu’il a créé, ce qu’il a imaginé, et pour lequel il a passé des heures à plancher pour vous offrir une belle histoire. Nombre d’heures qu’il ne compte jamais à rédiger d’une part, mais aussi lire, relire et relire encore.

Alors, quel est ce nouveau roman que j’ai écrit pour vous ? « Elles : le chemin des révélations » est un roman d’émotions, comme à mon habitude, dirons-nous. Mais, il n’a rien de similaire aux précédents. Ils sont chaque fois différents, leurs seules ressemblances ? La catégorie dans lesquels je les place « roman d’émotions », puis le fait que le personnage principal est toujours une femme.

Ici, il s’agit donc d’un roman d’émotions sous couvert de conflit familial où amour et désamour s’entrechoquent.

Le résumé :

Jayny, qui se retrouve seule après une sale histoire d’amour avortée, apprend par un notaire le décès tragique de ses parents avec lesquels elle n’avait plus de contact depuis sept ans. Que s’est-il passé ?

Quelles sont les causes de l’accident ?

Elle découvre la fortune dont elle est l’unique héritière. Pourquoi lui ont-ils tout légué, alors qu’ils auraient pu prendre des dispositions pour ne lui laisser que le minimum légal ? Qui étaient-ils vraiment ?

Dans le même temps, elle fait la connaissance de Jessy, une petite provinciale orpheline depuis l’enfance, qui vient d’arriver dans la capitale depuis sa province, et sortant tout droit de l’orphelinat où elle a été élevée par des sœurs. Qui est-elle ? Un ciment va les lier, mais lequel et pourquoi ?

À l’aube d’une nouvelle direction dans sa vie, elle va rencontrer Gaby, la meilleure amie de sa mère, qui va lui faire des révélations dont, pour la plus grande partie, elle est directement concernée. Des révélations chocs qui vont lui ouvrir les portes de la compréhension quant à ces relations compliquées et difficiles qu’elle avait entretenues avec ses parents. Toute famille ayant ses secrets, avouables ou non, Jayny ne fait pas exception à la règle, et l’apprendra dans un choc émotionnel qu’elle devra relever en gardant la tête haute.

Alors, tenté ?

N’hésitez pas à laisser un commentaire si le cœur vous en dit.

Titre : Elles : le chemin des révélations

Auteur : Marie BARRILLON

Editions : TheBookEdition

ISBN : 978 2954 145068



dimanche 7 novembre 2021

Ruse

 Ruse d’Éric NAULLEAU aux Éditions Albin Michel

Éric NAULLEAU est un critique littéraire français, chroniqueur sportif, animateur de radio et de télévision, mais aussi éditeur, traducteur, essayiste, entre autres… Multi casquettes en quelque sorte.

Alors qu'Éric NALLEAU est régulièrement attaqué ou malmené sur les réseaux sociaux, notamment sur Twitter, et loin d’être du genre à me faire un avis sur ces dires, parfois abjectes, j'ai souhaité lire son roman « Ruse ».

Je tiens à préciser avant toute chose que je ne parlerai ici que de ce roman, et que les relations personnelles, même si elles font débats et indisposent nombre de personnes, ne me regardent pas. Et qui plus est, elles ne sont pas l’objet de cette chronique que je souhaite la plus objective possible quant au contenu de l’ouvrage.

Éric NALLEAU ayant  lui-même été chroniqueur à la base, en l’occurrence dans « On n’est pas couché », l’émission de Laurent RUQUIER, il se positionne ici en « chroniqué ». Chacun son tour, dirons-nous !


Après quelques recherches sur l’auteur, comme je le fais en général, je lis que Europe 1 révèle que ce roman « semble avoir été plutôt apprécié de la critique », c’est déjà un bon point avant de commencer ma lecture. Et Éric NAULLEAU reconnaît, avec une petite pointe de surprise  que « le livre a été très bien reçu » selon ses dires, second bon point pour moi.

J’entre dans le vif avec la première question que je me pose : pourquoi « Ruse » ? D’une part, cela colle à l’histoire, et d’autre part, je découvre que Ruse est une des cinq plus importantes villes de Bulgarie, appelée également Roussé, et précédemment Roustchouk jusqu’en 1878, date à laquelle la Bulgarie a acquis son indépendance. Wikipédia nous informe à ce propos, entre autres choses, que cette « ville a émergé comme un site néolithique du troisième au deuxième millénaire avant notre ère », c’est dire qu’elle n’a rien de nouveau, mais qu’elle n’est pour ainsi dire pas (particulièrement) connue du public.

L’auteur nous fait de bien belles descriptions, dans de jolies tournures comme « des montagnes parlaient d’ailleurs et de pureté dans une langue secrète », de cette région du monde. Ou encore « La montagne avait pris ses distances, elle viendrait bientôt resserrer son étreinte minérale autour des humains ».

Dans ce roman, on y rencontre Deliana qui préfère jouer les stripteaseuses après avoir cessé ses études. Plus par rentabilité financière, visiblement. Malgré une scolarité des plus excellentes où elle « ne demeurait dans une classe que le temps de s’ennuyer avant de bondir sur l’échelon supérieur » et en parallèle « faisant un sort à tous les livres qui lui tombaient sous l’œil », elle coupe court à ses études où elle excellait pourtant. Deliana est instruite et intelligente, maniant et maîtrisant autant le bulgare que le français grâce à l’apprentissage prodigué par « une vieille voisine », mais aussi pour l’avoir largement pratiqué au cours de son union avec son ex-mari français.

Après dix années au club de striptease, elle est mise au rebut, à la retraite parce que les clients n’en pincent que pour les jeunettes de vingt ans. Deliana n’en est plus là, elle est donc remerciée, mais elle n’en reste pas là. Elle quitte Sofia pour Ruse… après avoir dérobé quelque chose qu’elle n’aurait jamais dû détenir.

Je découvre Serge, je ne peux m’empêcher de penser à (mon) Serge dans mon roman « Lavie est parfois une surprise », bien que tous deux n’aient semble-t-il rien de commun. Le Serge de Ruse était écrivain fantôme, ou comme le dit l’auteur « nègre de Narcisse » avant de devenir correspondant pour les Balkans pour un hebdomadaire français et pigiste pour une publication locale. Et, il est l’ex-mari de Deliana. Alors qu’il croyait ne plus avoir de sentiments pour son ex-femme, il la suit tout de même dans une fuite éperdue plus par obligation que par choix pour échapper aux sbires qui les poursuivent. Il réalise qu’il est autant en danger que peut l’être Deliana : « Avant, notre problème, c’était de vivre ensemble. Maintenant, c’est de ne pas mourir ensemble » !

Dans le style et le vocabulaire, je crains que ce roman ne s’ouvre pas à tous, non qu’il ne soit pas agréable à lire, bien au contraire, mais plus parce qu’il ne peut être à la portée de tous pour en saisir et apprécier le style véritablement particulier. Il peut donc déranger certains lecteurs qui de fait pourraient avoir un ressenti négatif, plus par manque de compréhension tant en termes de mots que de tournures de phrases.

Donc, comme je le disais, la lecture étant moins aisée qu’avec un roman de Christian SIGNOL, mon auteur préféré pour qui me connaît, ou de Marc LEVY plus ancré lecture détente, entrer dans Ruse est un petit défi, mais en la matière, rien ne me fait peur.

Mon ressenti final :

Sans dévoiler ou spoiler la teneur de l’histoire, ce qui vous empêcherait de vous jeter à corps perdu dans les pages, j’ai trouvé que dès le début je me sentais à l’aise dans la lecture. Oui, parfois j’ai dû faire preuve de réflexion, mais si peu finalement, toujours en ce qui concerne le style particulier dont je parlais plus haut, mais rien de rébarbatif, c’est une évidence. Les neurones travaillent un peu plus que la normale, ce qui n’est pas pour me déplaire.

J’ai beaucoup apprécié les descriptions des paysages et des environnements. Là aussi, pour ceux qui me connaissent, c’est une des qualités que j’aime chez Christian SIGNOL qui excelle sur ce point. Je ne pouvais donc pas ne pas l’apprécier dans ce roman d’Éric NAULLEAU.

J’ai trouvé dans Ruse un roman passionnant, si, si, n’en déplaise à certains, même si parfois il faut réfléchir un peu. Après tout, nous avons un cerveau autant qu’il serve à quelque chose, dixit feu ma maman. J’ai apprécié cette ambiance parfois glaçante et cette atmosphère particulière, même si je suis moins adepte de l’environnement que représentent les boîtes de striptease. J’ai également ressenti de l’affection pour les deux personnages, Serge et Deliana. J’émettrais juste un petit bémol quant à l’intrigue qui aurait peut-être mérité un peu plus d'énergie et de force à mon goût, mais cela ne dévalorise pas l’ouvrage pour autant et ce n’est qu’un ressenti personnel qui ne cadrera peut-être pas avec ceux des autres lecteurs. J’ai en tout cas passé un excellent moment de lecture avec ce roman.

Je vous souhaite une bonne lecture à toutes et à tous pour vous faire votre propre avis !

N’hésitez pas à partager votre ressenti, votre opinion ou votre sentiment en commentaire, si le cœur vous en dit.


Quatrième de couverture :

« En retrait de la route surgit un motel, seule bâtisse visible à des kilomètres à la ronde. Des tubes au néon d'un rouge vibrant soulignaient en plein jour le contour de ses fenêtres, comme une femme qui trainerait encore dans sa robe de soirée un lendemain de fête. Tout disparut avec le reste du paysage. Le soleil cognait toujours plus fort à la vire. Deliana tira le rideau comme une dérisoire protection contre la chaleur et les complots ourdis au plus hait des cieux vierges de tout nuage ».


Quelques phrases relevées au cours de ma lecture :

- « La dureté de son regard s’atténuait parfois d’une fugitive expression de bienveillance… »

- « À la manière d’un homme qui s’éclaircit la gorge avant de prendre la parole et décide pour finir de retourner au silence, une enseigne clignota brièvement, puis s’éteignit de nouveau. »

- « Rien de plus simple pour rompre le charme que d’emprunter un autre chemin… »

- « Je me demande toujours si elles croient un peu à ce qu’elles racontent, toutes ces chanteuses dont le prénom finit en « a ». Ou si c’est comme dire bonjour et bonsoir pour le reste de l’humanité. »

- « Le cri d’amour se fit chuchotement, le chuchotement expira dans un murmure… »

- « Kornelia répétait souvent qu’il en allait des romances comme des œufs à la coque, passées trois minutes de cuisson dans l’eau de rose, elles perdaient leur saveur. »

- « Il s’en fallait d’une légère inclinaison du buste pour que les unes contemplent leur passé et les autres leur avenir. »

- « Un peu de magie perdue ne se retrouvait que dans certains livres, surtout des recueils de poésie. »

- « Renoncer à parler et choisir de se taire chaque fois que possible contribuait du moins selon lui à ralentir l’usure des mots, à retarder l’échéance. »

Titre : Ruse

Auteur : Éric NAULLEAU

ISBN : 978-2226449320 

Éditions Albin Michel : https://www.albin-michel.fr/ruse-9782226449320

Amazon format Kindle, 12,99 € : Ruse Format Kindle

Amazon format broché, 208 pages, 18,00 € : Ruse Format papier