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samedi 25 avril 2009

Tout est toujours possible

« Dans la cuisine, entre mon jus d’orange où il reste deux pépins et mes toasts insuffisamment grillés, je guette le premier silence pour lancer mon pavé dans la mare. Comme un fait exprès, Agnès, qui laisse toujours la parole à l’Homme, aujourd’hui l’accapare sans vergogne. Telle une amoureuse au début d’une idylle, elle ne peut s’empêcher d’évoquer le nom de l’élu. »
Extrait du livre
 
QUAND LES STATISTIQUES VIENNENT METTRE LEUR GRAIN DE SEL !

Après trente-quatre ans de mariage, d’amour, de concessions et de bonheur, Agnès se rend compte qu’il y a autre chose à vivre que cette petite vie bien rangée, certes agréable, mais sans surprise, avec un mari macho.
Trente-quatre de mariage, la cinquantaine passée et c’est la bascule qui se met en marche lorsque, Agnès tombe sur une statistique dans le journal : « Le nombre de couples de cinquante ans et plus qui se séparent a augmenté de 52 % en quatre ans. Et le phénomène est en train de gagner les couples appartenant à des générations plus avancées. »

Une profonde réflexion s’engage dans son esprit provoquant un grand remue ménage l’amenant une fois de plus à démontrer que sa devise est d’une réalité constant : « Tout est toujours possible ».
Face à une telle statistique, on ne hausse pas les épaules pour ensuite faire l’ignorant. Pierre, son mari, l’apprendra à ses dépends. Agnès bouleverse leur vie, leur intimité, leur couple pour laisser derrière elle ces trente-quatre années de sourire, d’efficacité, de disponibilité pour son couple, ses enfants, sa famille. Une irréprochabilité à toute épreuve et un amour sans condition, tel un petit soldat. Elle décide de refaire sa vie.
Pierre ne comprend pas comment Agnès peut passer d’une irréprochabilité hors pair, et un amour sans faille à une vie d’écrivain puis un amant pour finalement le quitter sans difficulté, dans une aisance presque parfaite, en douceur et sans cri comme elle l’a toujours fait en toute occasion.

LA REALITE EST SI EVIDENTE...

Tout aurait pu continuer ainsi s’il n’y avait pas eu cette statistique dans le journal comme une sonnette d’alarme, un signe et si son cher mari n’avait pas fait preuve d’autant d’indifférence. Un manque d’intérêt exaspérant. Lorsque Agnès la lui a lu, il aurait pu montrer une certaine importance à cette lecture, même minime au lieu de cette réponse contredisant systématiquement la statistique et la logique de sa femme. Puis cette réflexion pleine de désinvolture : « oh, tu sais…les statistiques… », comme s’il n’y avait pas lieu d’en discuter.

De sa rencontre avec Domani, un éditeur, Agnès est sous le charme mais qu’importe, il l’envoûte. Elle voyage, trouvant ainsi la possibilité de mettre des distances entre elle et son mari et lui permettant dans le même temps de réfléchir à grandes enjambées. Mais, Domani n’est jamais bien loin.
Les réflexions d’Agnès sont-elles objectives ? Peut-être pas. Eloignée de son mari tout en étant proche de son amant, l’objectivité ne peut être présente. Finalement, elle quitte son mari pour de bon alors que sa meilleure amie, Aline, a déjà quitté le sien quelques temps avant.
D’ailleurs, les deux hommes sont les meilleurs amis du monde au même titre qu’Agnès et Aline. imperceptible

... QUELLE EST PARFOIS IMPERCEPTIBLE !
 
Tous deux se retrouvent seuls à patauger dans une vie qu’ils n’ont jamais imaginés vivre eux-même un jour tels deux machos se croyant à l’abri au sein du mariage et des conquêtes successives extérieures. Le moindre petit acte de la vie quotidienne se révèle être le parcours du combattant, comme faire fonctionner une machine à expresso à cinq heures du matin. Comment mettre le café ? Sur quel bouton appuyer pour la mettre en marche ? Puis, être heureux comme des enfants à la première goutte passée, tel un exploit.

Ils réalisent que malgré leur position sociale bien assise, ils ont chacun partagé la vie de leur femme respective sans les regarder vraiment. Leur petit équilibre s’ébranle nous faisant découvrir leurs défauts, leur faiblesse, leur colère face à la libération tardive et volontaire de leurs épouses. Mais aussi, leur fragilité au point pour Pierre de l’écrire pour oser l’avouer : « Je t’écris pour te dire mes regrets, ma honte, mon chagrin de t’avoir hier si injustement blessée…une fois de plus.» […] « Je t’écris pour te dire enfin ce mot que tu n’as jamais entendu : Merci » Voilà, une belle leçon pour ceux qui campent sur leurs positions de machos, se reposant sur leurs épouses qui ne sont pas les bobonnes devant leurs fourneaux. Car effectivement, la réalité est telle que : Tout est toujours possible.

L’auteur raconte de manière drôle et émouvante un fait devenant de plus en plus courant mais sans déchirure, ni bataille.
Le texte est clair, léger ne torturant pas l’esprit.
Ce n’est pas un roman intellectuel mais il se laisse lire avec plaisir et sourire. Voir nos hommes dans des postures indélicates par manque d’usage prête à rire parfois. Mais ils parviennent avec réflexion et logique à s’en sortir bon gré, mal gré.
A lire au second degré !

 
Marie BARRILLON

Informations sur le livre :

Titre : Tout est toujours possible
Auteur : Françoise Dorin
Editions : Plon
ISBN 13 : 9782259198929
Prix : 19,00 euros  



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