Sac de nœuds, Luc Leens
En préambule de cet ouvrage, on
s’arrête sur l’avertissement en première page : « Ces histoires ne sont pas vraies... ni
fausses d’ailleurs. L’important est qu’elles soient de vraies histoires,
écrites à hauteur d’hommes et de femmes. Deux nouvelles, cependant, sont
directement inspirées de faits réels : L’effet boule de neige et La
gourde. Si celles-ci vous paraissent invraisemblables, n’en cherchez pas
ailleurs la raison ».
Grâce aux éditions Quadrature, une maison d’édition belge, que je ne remercierai jamais assez pour ce partenariat, je découvre Luc Leens, auteur de cet ouvrage « Sac de nœuds », et c’est une agréable découverte.
Au
fil de cet ouvrage, c’est la rencontre avec des histoires qui comblent nos
vies. Et qu’est-ce que nos vies en définitive ? À bien y regarder, quand
on met en pause notre quotidien, c’est véritablement un « Sac de
nœuds ». Je ne connais aucune vie fade où rien n’arrive, quelle que soit
l’importance d’un évènement ou un autre.
Dans la quinzaine de récits qui jalonne ce recueil, l’auteur met en exergue dans une écriture toute en élégance des tranches de vie parfois tristes, mais qui procurent une certaine émotion comme dans « Hannah » qui atteint notre sensibilité.
D’autres, parfois
drôles comme dans « Le chat, la souris et le petit oiseau » où on
vacille dans l’humour, la drôlerie avec une fin surprenante, mais bien mignonne
dont on ne s’attend pas.
Par exemple encore, à la toute fin de « L’effet boule de neige », une émotion inattendue vient emporter le cœur du lecteur. En tout cas, ce fut le cas pour le mien. Et quand je lis « Les livres font partie de ma vie autant que le ciel par la fenêtre ou le pain dans mon assiette », je me retrouve.
Avec un même écho, je ne peux
qu’admettre qu’« Avec l’âge, j’ai
compris que les romans ne sont pas des livres de recettes ou des modes d’emploi
pour mener sa vie. Ils sont mieux que cela. Grâce à eux, j’ai appris à
apprivoiser le chagrin, à dompter la peur, à savourer la mélancolie. Dans leurs
pages, j’ai pu faire l’expérience de l’angoisse, de l’effroi ou du désespoir,
sans en subir la violence ».
J’ai adoré « Trou d’air » qui a déclenché en moi une rasade d’empathie, le genre de sensation qui m’anime souvent, dès le début où l’homme qui parle dit sans détour : « Oui, je suis clodo. Il a suffi de pas grand-chose, juste d’un trou d’air ».
Dans « Notre père », non ce n’est pas une ou la prière que l’on pourrait imaginer. On y lit des évidences incontestables liées à l’éducation des enfants : « Le coup du sac à dos. Dès qu’un enfant vient au monde, ses parents lui enfilent en douce un sac à dos dans lequel ils vont fourrer tous leurs espoirs de surdoués [...] sans même s’en rendre compte ils y enfournent aussi toutes leurs frustrations, leurs illusions, leurs manies et leurs angoisses ». Je vous laisse découvrir la suite qui est tout aussi pertinente.
Des textes denses et ciselés, parfois fermes, puis graves, un style qui oscille entre fermeté et densité, douceur ou gravité. Des histoires de vie, d’hommes et de femmes, joliment écrits et décrits, brossés avec habileté.
Merci à l’auteur pour cet ouvrage agréable à lire !
Marie BARRILLON
Quelques phrases qui m’ont marquée au cours de ma
lecture :
- Ces histoires ne sont pas vraies... ni
fausses d’ailleurs. L’important est qu’elles soient de vraies histoires,
écrites à hauteur d’hommes et de femmes.
- Dans cette ville où je ne connaissais
rien ni personne, j’étais comme un naufragé qui retourne sur la terre ferme.
- Le sourire qu’elle m’a envoyé dans les
gencives a guéri d’un coup ma petite blessure d’amour-propre.
- où était le type sûr de lui derrière
lequel j’essayais de cacher mon irrésolution pathologique ?
- Je rêvais de sauver le monde et de
parcourir la planète, mais qu’avais-je accompli d’autre dans ma vie que le tour
de mon nombril ?
- Ma vie n’était encore qu’une ébauche. Un
brouillon.
- Ma vie n’était encore qu’une ébauche. Un
brouillon.
- Après la soupe, un coup de vin, c’est un
écu de moins pour le médecin.
- Je n’étais pas convaincue qu’offrir des
chaussures à la fille d’un cordonnier fût la meilleure façon de la séduire.
- il n’est pas sans risque de recommander
un livre pour soigner les maux de l’âme ou en apaiser les tourments. Certains
peuvent guérir. D’autres sont capables de tuer.
- D’une certaine façon, on s’aimait mieux.
On avait découvert ensemble que le contraire de dur, ce n’est pas mou. C’est
doux ».
- C’est impossible de mettre un bâillon sur
mon cerveau.
- Certaines personnes saturent
immédiatement l’espace de leur présence, des hommes surtout.
Marie BARRILLON
Informations sur le livre :
Titre : Sacde nœuds
Auteur : Luc
Leens
Éditions :
Quadrature
Format papier :
9782931080580

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