"Tout le monde sait ce qu’est une oreille […] Ces deux pavillons
nous permettent d’entendre. Entendre ne veut pas dire écouter bien sûr. Dieu
que c’est complexe une oreille. Dans le désordre, et sans que je sache à quoi
chaque chose corresponde ou serve, je citerai : pavillon, conduit auditif
externe, tympan, marteau, enclume, caisse du tympan, étrier, trompe d’Eustache,
vestibule, canal semi-circulaire, nerf vestibulaire, nerf cochléaire, cochlée
ou limaçon. Tout cela répartit entre oreille externe, oreille moyenne et
oreille interne. En souriant, dans ce pavillon, pour rejoindre le vestibule par
le conduit auditif externe, il est possible de marteler, sur l’enclume, le
tympan qui résonnera comme une caisse, en se levant sur son étrier pour que la
trompe sonne, avant de faire, en ralentissant, le limaçon." Extrait du livre
Première partie…
À l’ouverture de cet
ouvrage, nous entamons un périple en compagnie de trois personnages : le
Créateur, "l’Evolutionchronohumaine" et le Petit Homme.
Selon le narrateur, le Créateur
(Dieu) sans occupation doit probablement s’ennuyer fortement, de ce fait,
pour remédier à cet ennui, il s’investit d’une tâche qui lui fournirait une
activité de loisirs à temps plein. Il s’investit "en architecte d’un système qui fonctionnerait tout seul, tant en
heur qu’en malheur. Il faudrait aussi des pantins qui s’agiteraient tout seuls…"
Néanmoins, comme cela ne lui suffit pas, le Créateur innove un peu plus en
ajoutant que "parmi les pantins, il
pourrait y avoir des bipèdes", et bien entendu pour étendre le "jeu",
"parmi les bipèdes, il serait bien
d’en choisir un, un tout petit, pour voir comment est son évolution."
Le jeu peut donc commencer
pour le Créateur avec son Petit Homme comme sujet qui comprendra que "la vie est extraordinaire de
contradictions".
"L’Evolutionchronohumaine" entre en jeu pour tenter d’instaurer
une suite cohérente dans le processus imaginé par le Créateur.
Le Petit Homme n’a plus
qu’à se débattre dans ce magma même si "l’idéal
serait de vivre complètement et parfaitement chaque période de la vie avant de
franchir l’étape suivante."
Nous assistons donc à la création d’un
petit homme dans un monde, le nôtre, puis à leur évolution. Et si Dieu, s’il
existe, avait vraiment fait les choses de cette manière ?
Seconde partie…
Dans la seconde partie
de l’ouvrage, nous découvrons un abécédaire relatif à la profession de notaire
et reprenant certains termes utilisés dans ce travail. Dans l’ensemble, et pour
la plupart, les mots relevés ne nous sont pas inconnus, cependant les
définitions écrites sous cette forme et les explications apportées par l’auteur
complètent certaines de nos "lacunes" parfois, quand d’autres nous
font sourire.
"Délire très mince" est un
ouvrage intéressant à lire, explorant quelque peu la profession de notaire,
personne fortement utile à certains moments de l’existence. Ce livre n’a rien d’un
délire et mérite d’être parcouru entre sérieux, humour et second degré.
Quelques phrases
relevées au cours de ma lecture :
"Le bonheur
dépend souvent de la terminologie."
"Quand on réussit
à se faire comprendre avec des mots simples ce qui est compliqué, on se remplit
l’âme de bonheur."
"Les excuses n’ont
jamais fait avancer le monde."
"La seule
certitude sur cette terre est de savoir que, lorsqu’un être naît, il est sûr de
mourir."
"Tout se transmet
du moment qu’une chose, une idée, une parole, un mot, existe."
"La différence
avec les anciens temps, c’est que les oubliés sont désormais visibles, avec
tous les moyens de communication actuels, alors qu’auparavant personne ne le
savait."
"Pour obéir à ses
supérieurs ou à la loi, il faut souvent accepter de ne pas obéir à ses
instincts, freiner ses envies et céder à la force ou à la nécessité naturelle."
"Ma conviction
est faite, il vaut mieux écrire que sous-entendre."
"La sagacité et
la sagesse s’allient pour devenir talent."
"La plupart des
gens n’écoutent pas. Ils entendent ce qui leur est dit, mais ils restent sur ce
qu’ils croient savoir."
"Le souci est que
l’actuel ne dure pas […] Le fait de ressentir à un moment donné est déjà fini
dans le dixième de second suivant."
"Souvent l’altruisme
peut n’être qu’un sourire, fait à la bonne personne, au bon moment. C’est un
geste gratuit qui donne beaucoup."
"Ce n’est pas la
quantité ou l’importance de la chose donnée qui compte, c’est juste le geste d’amour
qui en résulte."
"Dès qu’il y a un
souffle de vie, l’amour peut exister, c’est la matérialisation qui change."
"Pour aimer
vraiment, il faut tout donner et c’est là, la difficulté que tout le monde ne
surmonte pas, il reste souvent un tout petit peu d’égoïsme au fond de soi."
Marie BARRILLON
Informations sur le livre :
Titre : Déliretrès mince
Auteur : Jean-Louis Riguet
Editions : Editions du Masque d’Or
ISBN : 9782365250375
Prix : 24 €
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