Entretien avec Jean-Michel BERARDI, auteur de "Lucienne",
Editions du Puits de Roulle
100% Auteurs : Lucienne, comment vous est venue cette idée de raconter l’histoire de cette femme septuagénaire, somme toute très sympathique ?
Jean-Michel BERARDI : C’est une très vieille idée. En allant travailler, je passais tous les matins devant le cimetière de mon village et un matin d’octobre, au volant de ma voiture un titre s’est imposé : « Les grilles du cimetière » et derrière ce titre, une vieille dame qui va tous les jours sur la tombe de son défunt mari pour lui tenir compagnie. J’avais écrit à l’époque, il y a plus de dix ans, les six premiers chapitres sous forme de pensées qui permettaient à Lucienne de philosopher gentiment et d’amoindrir le poids de sa solitude.
Voilà l’idée de départ, après, c’est Lucienne qui a pris les commandes !
100% Auteurs : Dans cet ouvrage, on ne peut que s’attacher au personnage principal. Elle pourrait être notre grand-mère pour certains, notre mère pour d’autres. Vous êtes parvenu à attirer les lecteurs dans son histoire avec beaucoup de tendresse. Est-ce que cela fut difficile au niveau rédactionnel de vous glisser dans sa "peau" ?
Jean-Michel BERARDI : Je ne me glisse pas, à proprement parler, dans la peau de Lucienne, je ne fais que la regarder vivre, imaginer ce qu’elle pense. Elle a décidé seule de beaucoup de chose dans cette histoire. J’ai souvent l’impression que mes personnages, une fois inventés, prennent le large et je ne fais que les guider.
Il faut vous dire aussi que j’ai côtoyé pendant toute ma vie des gens comme Lucienne, des gens de la campagne, les pieds bien sur terre avec le bon sens et la sagesse du Périgord. Alors, je n’ai pas eu beaucoup de mal !
100% Auteurs : J’ai adoré de nombreux passages et me suis prise de tendresse et d’affection pour Lucienne, comme beaucoup de lecteurs dont les témoignages vont dans ce même sens. Que ressentez-vous face à tous ces témoignages de sympathie ?
Jean-Michel BERARDI : De la surprise et de la gratitude. De la surprise car je n’imaginais pas que mon histoire puisse intéresser et plaire à tant de lecteurs. De la gratitude envers Stéphanie Lahana, mon éditrice, qui a pris sans hésiter le risque de publier Lucienne et qui, sans elle, n’aurait pas existé.
100% Auteurs : Nous souhaitons évidemment une longue route encore à Lucienne, cependant, y aura-t-il une suite ? Question que se posent certains lecteurs car effectivement la fin laisse entrevoir une possible suite.
Jean-Michel BERARDI : Je suis désolé, Il n’y a pas de suite prévue, mais sait-on jamais ! Avec un personnage comme Lucienne, on peut s’attendre à tout !
100% Auteurs : Sinon, en dehors de Lucienne, y a-t-il d’autres projets littéraires en préparation ?
Jean-Michel BERARDI : Oui, plusieurs autres sont en cours. Je termine actuellement le second tome d’un roman junior fantasy. « Les Colonnes du Mausolée » suivi par « Le Grand Carrefour » qui sont en recherche d’un éditeur. D’ici la rentrée, j’attaque la rédaction d’un nouveau roman adulte plein de rebondissements et de personnages attachants. Le plan est terminé, les idées sont en place, je n’ai plus qu’à écrire !
100% Auteurs : Votre rapport à l’écriture, vous le définiriez comme une passion, un loisir, un passe-temps… ?
Jean-Michel BERARDI : Ah ! Le piège ! Passion serait grandiloquent, loisir ne ferait pas assez sérieux, passe-temps serait je-m’en-foutiste. Réellement, je pense qu’il y a un peu de tout cela. J’adore écrire des histoires et ça me prend beaucoup de temps !
100% Auteurs : Pour mieux nous imaginer vos habitudes d’écriture, avez-vous quelques petites habitudes tenaces, des petites manies indispensables lorsque vous écrivez ?
Jean-Michel BERARDI : Depuis plusieurs années, je me suis convaincu que les mots viennent se poser plus facilement sur des ZAP book format roman et seulement sur les pages de droite... J’écris toujours au stylo Pilot V7 (pardon pour la pub) que je fais venir de France par les amis qui viennent nous voir. Il y a donc un moment où il n’existe qu’un seul exemplaire du manuscrit, ce qui fait trembler mon éditrice. Ensuite, je tape le texte sur mon portable ce qui me sert de réécriture, correction, mise en place des détails, des chapitres, etc. Je n’excelle pas au clavier donc j’y passe beaucoup de temps... et c’est là où je me ronge les ongles.
100% Auteurs : Et pour achever cet agréable entretien avec vous, vous imposez vous un rythme de travail ou au contraire laissez-vous l’imaginaire vous guider pour prendre sa place à sa convenance ?
Jean-Michel BERARDI : Je me laisse beaucoup guider par mon imaginaire, mes personnages font un peu ce qu’ils veulent, parfois trop, mais pas pour les horaires. Je pense très souvent à mon histoire au cours dans la journée, en faisant autre chose, en bricolant, en conduisant, mais je m’installe le stylo à la main tous les soirs (ou presque) de 21h à Minuit. Eh oui ! Je suis du soir !
100% Auteurs : Merci Jean-Michel pour cet échange.
Jean-Michel BERARDI : Merci à vous et aux lecteurs qui ont eu la gentillesse de me lire.
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