Nouveau roman : "Elles : le chemin des révélations" à découvrir, ici !

mercredi 26 novembre 2014

Au nom de mon frère

Au nom de mon frère, Tifany CAPLIEZ, TheBookEdition
« Des séances de chimiothérapie et radiothérapie seront mises en place prochainement. Seulement, les effets secondaires seront nombreux et pas des plus agréables. La fatigue commence, puis viennent les nausées. Après cela les cheveux tombent, c’es l’alopécie. C’est l’effet secondaire le plus redouté par les patients, le plus visible, le plus choquant. Beaucoup vivent ce symptôme comme un stigmate de leur maladie, une perte de leur identité, une baisse d’estime de soi. » Extrait du livre
Une leçon à apprendre...
Il ne faut pas attendre de ce livre qu’il vous apporte la plume remarquable d’un écrivain chevronné, au verbe éprouvé, parce que ce n’est pas son but. Une correction et une mise en page professionnelle auraient été un plus. Il est rédigé dans un langage simple, presque enfantin parfois pour exprimer la souffrance face à la perte d’un être cher et la lutte qui lui a précédé.
Alors que nombreux sont ceux à se plaindre du moindre petit bobo, du plus petit souci sans grande conséquence, mais juste un peu désagréable, de la petite guéguerre entre amis ou voisins, ou à se mirer constamment le nombril sans jamais ôter les œillères qui obstruent leur champ de vision sur le monde extérieur à leur petite personne, autour d’eux s’en trouvent d’autres qui endurent l’inacceptable, l’insoutenable, l’invivable dans un courage empreint d’exemplarité sans s’apitoyer sur eux-mêmes ou geindre devant les difficultés qui s’accumulent devant eux. Les premiers se croient peut-être à l’abri alors que « contrairement aux idées reçues, les mauvaises choses n’arrivent pas qu’aux autres ».
Clément a 7 ans lorsqu’il tombe malade. Il est atteint d’une « Tumeur rhabdoïde tératoïde atypique », une maladie grave, rare et fulgurante qui aura raison de son combat. Celui de vouloir vivre à tout prix malgré l’absence totale de traitement pour l’enrayer. C’est Tifany, sa sœur, qui témoigne avec toute la peine que l’on peut imaginer, car « rien ne remplace l’irremplaçable ».
Il n’est jamais simple de voir souffrir un proche, a fortiori un proche fusionnel avec soi-même. Tifany le décrit sous ces mots : « Ton sourire fait le mien, ton bonheur aussi. Ta tristesse fait ma peine et ta joie fait la mienne ». Et il n’est pas pire douleur que celle que l’on subit et lorsqu’on y est confronté, nous ne voyons plus qu’elle. Tifany est dévastée par ce qui arrive à son petit frère et même si « l’espoir ne meurt jamais certes, mais ici il se fait vite oublier », la maladie n’en a pas fini de faire des siennes parce qu’elle veut s’imposer en « maîtresse des lieux » en s’accaparant le moindre espace de l’être qu’elle investit et de tous les proches qui l’entourent : la famille.
...dans l'espoir de ne jamais la vivre !
Et comme il n’y a pas de maladie sans souffrance, tous les jours elle se montre un peu plus cruelle. Dévastatrice et dévoreuse, elle engloutit l’espace, le temps, la patience que l’on peut avoir, les forces que l’on déploie, pour mener le patient et son entourage sur le chemin de l’impuissance.
Ce livre montre, avant tout, la force qu’ont les enfants, mais cela vaut pour l’être humain en général, face à la maladie, leur détermination dans un combat injuste, leur acceptation des soins indispensables, et néanmoins si douloureux, leur résignation face à un état qu’ils ne peuvent contrôler dans une résistance inimaginable.
Je conseille ce livre dans une solidarité affective et pour que l’on garde à l’esprit que Clément n’est qu’un enfant parmi tant d’autres à avoir combattu de toutes ses forces dans une lutte sans merci, mais dans laquelle il n’aura pas eu la chance d’avoir le dernier mot. Et comme tant d’autres personnes qui se battent tous les jours, parfois dans le silence pour épargner leurs proches, tout en étant dans l’incertitude de ce que sera leur lendemain.
Que tous ces êtres de courage reposent en paix dans la douceur des cieux parce qu’ils le méritent amplement. Et c’est à Tifany que je laisserai le mot de la fin, ici, avec ceux destinés à son frère : « Tu es semblable à une étoile, on ne te voit que quelques instants mais ta beauté est si intense que l’on s’en souvient toute notre existence ».
Informations sur le livre :
Titre : Au nom de mon frère
Auteur : Tifany CAPLIEZ
Editions : TheBookEditions
ISBN : 9782746661509
Prix format papier : 15€
Prix format PDF : 8€

samedi 22 novembre 2014

Le clodo


Le Clodo, Jean-Pierre BRINET, TheBookEditions
« Non Rêveur, c’est comme tu l’as dit : ta vie. Si tu veux nous la raconter, c’est parce que tu as confiance en nous. Alors je ne veux pas salir notre amitié. Je ne veux pas que des centaines de gens sachent ton histoire. Ils ne la comprendraient certainement pas. Un jour ou l’autre, je le ferai ce reportage sur les clochards. Je ne sais pas où tu seras à ce moment-là, mais sois certain que j’aurai une pensée pour toi. En souvenir de toi, je parlerai de ces gens non pas comme s’ils étaient des pestiférés, mais des êtres humains. Je t’en donne aujourd’hui ma parole. » Extrait du livre
Le reportage
Philippe, journaliste, doit faire un reportage à la demande de son patron, « un reportage sur les clochards de la ville de Lyon ». Alors que Philippe aurait plutôt souhaité faire « un reportage sur les anciennes, et nouvelles Halles qui se trouvent à la Part-Dieu maintenant ».
Le patron lui suggère donc d’associer les deux sujets puisque « dans les années soixante, les halles des Cordeliers regorgeaient de clochards qui se nourrissaient des restes de cette énorme concentration de bouffe qu’étaient les halles à cette époque ». Le sujet n’est pas banal, le patron y voit donc un double intérêt.
Quant à Philippe, il va devoir se surpasser, redoubler d’efforts et de patience pour parvenir à dégoter LE personnage à même de lui permettre d’alimenter son reportage. Ses recherches vont l’amener à faire la connaissance de Benjamin, patron d’un bistrot faisant face aux halles.
Le journaliste apprend qu’il y a bien un clochard qui vient dans le coin. Il s’installe parfois dans le bistrot, toujours à la même table, laissant couler le temps en observant les halles durant des heures sans jamais dévier le regard.
Qui est cet homme ? Quel passé renferme-t-il ? Pourquoi est-il devenu un errant de la rue ? Tant d’interrogations auxquelles Philippe aimerait bien avoir les réponses ! Mais, comme les choses se passent rarement comme on le voudrait, le « clodo » n’apparaît pas. Philippe perd espoir de le trouver, abandonnant même l’idée de réaliser le reportage. Toutefois, le journaliste sera récompensé
pour avoir fait preuve de patience et de persévérance.
La patience, une alliée
Et la patience paie toujours ses dettes d’autant plus si elle est associée à la persévérance. Bien que le reportage ne sera pas celui attendu par son patron, Philippe et ses nouveaux amis découvrent un homme d’exception dans ce « clodo » que tous appellent le « Rêveur ».
Le reportage ne sera plus qu’un souvenir pour laisser place à une amitié intègre. Une amitié véritable et sans aucun calcul. De celle qu’on ne cumule pas dans une vie, comme le dit le dicton, les véritables amis se comptent sur les doigts d’une main.
Le « Rêveur » racontera son histoire à ses amis parce qu’il n’y a qu’à eux qu’il peut parler de son passé, dévoiler l’inavouable, en laissant son cœur s’épancher librement. Le cœur a besoin d’intimité et de sincérité pour parvenir à ouvrir ses persiennes et laisser échapper les souvenirs, surtout lorsqu’ils sont douloureux.
« Le clodo » est une belle histoire d’amitié, de solidarité, de partage, sous couvert de souvenirs tragiques. Une belle histoire qui finit bien, comme devrait s’achever toutes les histoires, c’est-à-dire dans la joie, le bonheur, l’amour quel qu’en soit le degré !
Informations sur le livre :
Titre : Le clodo
Auteur : Jean-Pierre BRINET
Editions : TheBookEditions
ISBN : 9782953898972
Prix : 12€

mardi 18 novembre 2014

Ce que j'aimerais te dire

Ce que j’aimerais te dire, Nikos ALIAGAS, Editions Nil

« Ce que j’aimerais te dire ma fille, c’est qu’il n’y a pas de mal à être ambitieux pour sa vie, pour soi et les siens, à condition de ne pas s’emballer et de ne jamais oublier d’où l’on vient. L’ambition peut être positive, si l’on veille à se préserver de la cupidité et de l’arrogance qui te fait mépriser l’autre. Il ne faut pas oublier qu’avoir pour avoir n’a pas le moindre sens. « Tout ceci restera sur terre », disait ton arrière-grand-père Nikos dont je porte le prénom. « Tout ceci appartient à la terre, poussière il redeviendra. » Et l’éphémère de nos vies fait que rien, en effet, ne nous appartient jamais définitivement, à part notre dignité. Privilégie toujours l’équilibre entre action et modération : si l’une ne doit pas mener au sentiment de toute-puissance, il ne faut pas non plus laisser l’autre nous conduire à tout accepter. Sache rester relax et faire preuve de mètis. » Extrait du livre
Préface
La préface de cet ouvrage est signée Jean-Christophe RUFIN de l’académie française, dont il est le membre le plus jeune depuis son entrée en 2008. Plusieurs fois décoré, comme Chevalier des Arts et des Lettres, Officier puis Chevalier de la Légion d’honneur entre autres et pour ne citer que ceux-là (source Wikipédia). Il a plusieurs facettes ; médecin, historien, écrivain, diplomate, et sa notoriété est pour le moins incontestable.
Jean-Christophe RUFIN entame cette préface en déclarant que l’auteur, Nikos ALIAGAS, est « comme Diogène, il conçoit la sagesse comme la force de résister au monde ». Il nous décrit la vision qu’il a de l’auteur dont il réalise la préface de l’ouvrage, son ressenti face à l’homme qu’il connaît en exprimant qu’« il faut connaître Nikos pour savoir qu’en la matière, l’essentiel pour lui est la générosité. Ce qu’il a reçu de la tradition grecque, il veut en faire profiter tous ceux qu’il croise ».
D’après Jean-Christophe RUFIN, en rédigeant ce livre pour sa fille, dans un premier temps, il n’en demeure pas moins que « c’est à une génération de jeunes sans repères qu’’il s’adresse ». Tout en continuant à révéler son ressenti, il nous informe que Nikos « parle d’une voix douce, avec humilité mais ses paroles sont fortes et elles peuvent épargner bien des souffrances »
Pour achever cette préface, Jean-Christophe RUFIN nous dévoile que « ce livre offre la chance de découvrir l’autre face de cet être infiniment attachant, sa profondeur, sa fragilité qui est toute humaine ».
L’introduction
Dans l’introduction du livre, Nikos ALIAGAS précise : « Cet ouvrage ne se veut en aucun cas moralisateur, ou donneur de leçons. Mon propos est par nature subjectif », cela sera effectivement le cas tout au long des pages.
Ce livre s’adresse en premier lieu à Agathe(*), sa fille, mais pas seulement… nous l’avons vu. Les mots sont ceux d’un homme qui se découvre soudain dans le regard de cet enfant qu’il a conçu, ce trésor qu’il a lui-même créé. Il s’adresse également à tous ceux qui en comprendront les préceptes ou qui y trouveront des réponses à leurs interrogations. Nikos ALIAGAS formule son idée ainsi : « En vérité, je n’ai pas écrit ce livre pour ma fille ou pour moi, mais pour nous, pour ce que nous sommes et ce que nous allons devenir. Comme une bouteille lancée à la mer de notre avenir ».
L’ouvrage
Cet ouvrage nous fait voyager à travers la mythologie et la philosophie dont toutes les citations renvoient à des notes de bas de pages, permettant d’en savoir plus, si tant est que ce soit nécessaire, et pour les avides de savoir. Mais, il nous fait voyager également au cœur de l’histoire familiale, proche et plus lointaine, de l’auteur. Un héritage familial se doit d’être partagé, plus encore avec nos enfants, parce qu’il apporte, mieux que les livres d’histoire, et transmet ce fil par lequel nous sommes venus, tenus, et qui perdurera après nous.
Au fil des pages, nous découvrons un père qui parle humblement et tout en sagesse, laissant loin derrière lui l’homme de télévision que l’on connaît. D’ailleurs, au cours de la lecture on oublie ce dernier pour ne plus voir que l’homme, le père avec toute sa sensibilité et sa simplicité. Il partage les valeurs qu’il a reçues et qui le régissent, dans lesquelles on se retrouve, même si trop souvent la société actuelle les perd de vue.
L’auteur parle de son enfance, de ses parents, de ses ancêtres, de ses origines dont il se sent, se sait, habité en citant des bribes de la mythologie pour mieux imager ces valeurs qu’il souhaite offrir à sa fille, mais aussi, par ricochet, à nous lecteurs en nous offrant le pouvoir de nous identifier au sein de ces mêmes valeurs.
Les valeurs primordiales
De l’amour, sentiment dans sa globalité, il dit que : « Aimer les autres sans rien attendre en retour est évidemment bien plus fort que d’attendre coûte que coûte d’être aimé, que ce soit pour de bonnes ou de mauvaises raisons ». De l’amitié, il nous explique qu’elle « se construit, avec, pour alliés, la sincérité et le temps », entre autres. Il expose aussi son sentiment sur l’apparence dont l’importance ne se trouve pas dans le visuel ou le paraître qui en dénature la substance véritable, mais plutôt en ces termes : « Chez les Grecs, on ne sacralise pas le corps pour la plastique, on le respecte comme une entité sacrée ». Il expose à sa fille de ne pas « craindre l’affrontement, crains surtout de ne pouvoir te battre », tout comme l’importance de se détacher des regrets, car « les regrets n’engendrent qu’amertume et frustrations », (ce que je dis, d’ailleurs, dans mon dernier roman) ou encore : « Ne regrette que ce que tu n’as pas encore entrepris ».
Il n’oublie pas qui il est et d’où il vient, ce que chacun devrait garder en soi pour savoir apprécier ce que la vie nous donne, car rien n’est jamais acquis : « Chez nous, on avait peu mais on était heureux… […] Dans notre famille, on ne regrette jamais nos décisions. On avance comme on peut, mais on avance ». Quant à la notion de père, elle ne s’acquière que lorsqu’on devient père, l’auteur le montre parfaitement par sa lucidité à travers cette phrase forte : « Depuis que je suis père, je suis obligé de me projeter pour la chair de ma chair ! Et mon exigence est décuplée : je me découvre critique, méfiant, prêt à bondir, comme je ne l’ai jamais été auparavant ».
Toutes ces notions, et celles présentes dans l’ouvrage, ne pouvant toutes les citer, je les ai moi-même reçues de mes parents et grands-parents, et j’ai tenté de les inculquer à mes enfants. Elles m’apparaissent comme une évidence quand pour d’autres c’est une hérésie, mais pour autant elles sont criantes de vérités.
Nikos ALIAGAS nous offre ici une plume légère, malgré le sérieux de la démarche et des propos, mais aussi constructive. La lecture est aisée, car le verbe est authentique. Le style reste simple comme s’il était tout simplement, là, en train de nous parler, tel un huis clos entre le lecteur et lui-même.
Un ouvrage à lire absolument !
Quelques phrases relevées au cours de ma lecture parmi tant d’autres :

- « Nous sommes tous porteurs d’une histoire, d’un héritage connu ou méconnu, conscient ou inconscient, qui régit nos vies et nos envies. »
- « Le Kairos, c’est l’instant fugace que l’on est appelé à reconnaître ou non, tel Orphée, un rendez-vous entre le visible de notre vie et l’invisible des Dieux, le moment décisif qui active notre libre-arbitre. »
- « Ce qui compte, c’est moins le résultat final que le dépassement de soi. »
- « La perception qu’on a du temps qu’il nous reste à vivre n’est plus la même quand on a un enfant. »
- « Le « toujours plus », c’est ne pas respecter la part qui revient à chacun, outrepasser ses droits et faire preuve de déraison. »
- « La reconnaissance véritable sanctionne nos actes, et certainement pas le paraître. »
- « L’ambition peut être positive, si l’on veille à se préserver de la cupidité et de l’arrogance qui te fait mépriser l’autre. »
- « La meilleure façon de se débarrasser d’une étiquette, c’est d’en coller plein d’autres dessus ! »
- « L’idée n’est pas de tromper l’autre à tout prix, mais de pouvoir continuer son chemin face à un supérieur. »
- « Si on ne peut atteindre la perfection, on peut aspirer à devenir meilleur, en phase avec les autres et soi-même. »
- « Si ce que tu éprouves pour l’autre n’est pas teinté de la certitude du cœur, alors passe ton chemin et garde une distance pour te protéger. Tu as le droit de te tromper, mais essaie de ne jamais te mentir. »
- « Au terme du chemin, il ne restera rien de nos vanités humaines, juste le souvenir d’avoir un jour essayé d’être meilleurs et d’avoir aimé. » 

Marie BARRILLON
* Signification du prénom Agathe : Agathe possède une nature sensible, même si elle ne montre pas toujours ses émotions. Éprise d'équilibre et d'harmonie, c'est une esthète. Souvent marquée par la famille, elle peut vivre cette empreinte familiale dans le bon sens comme dans le mauvais. Elle n'est pas dépourvue d'une certaine force intérieure qui la rend efficace face aux dures réalités de la vie. Ne manquant pas de sens pratique, friande d'indépendance et capable de prendre des responsabilités, elle est ambitieuse et montre une grande confiance en elle-même. Enfant, elle n'est pas forcément docile, notamment lorsque les parents font preuve d'un autoritarisme auquel elle est allergique : c'est un « caractère » ! Son sentiment de justice est exacerbé. Aussi, à la moindre attaque inique à ses yeux, se révoltera-t-elle, se dévoilant ainsi agressive et ingouvernable. En revanche, en favorisant son sens des responsabilités et en considérant son individualité, ses parents sentiront son besoin d'être valorisée et son souci de bien faire, qui est certain. C'est ainsi qu'on peut la voir tour à tour conciliante, sensible, active, disciplinée, perfectionniste, même, lorsque l'harmonie règne au sein de sa famille. Puis rebelle, révoltée, agressive, prenant facilement le chemin de l'inactivité, de l'indolence ou de la paresse lorsqu'elle manque de motivations affectives. Lire la suite…
Informations sur le livre :
Titre : Ce que j’aimerais te dire
Auteur : Nikos ALIAGAS
Editions : Nil
ISBN : 9782841116874
Prix : 17,50€

samedi 15 novembre 2014

13 à table

13 à table, Collectif d’auteurs, Editions Pocket
 
« C’est quand on croit que tout est perdu que s’ouvre parfois la seule porte par où on peut passer. Il  avait lu ça, autrefois, quelque part. Et cette porte magique, il buta dessus le lendemain matin. » Pierre LEMAITRE, Extrait de « Une initiative ».
« Et puis, il avait cette sagesse qui lui permettait de tout relativiser, pour ne gérer comme grave que ce qui l’était vraiment, de mettre le futile au premier plan quand il était doux de s’attarder sur les petits plaisirs. » Agnès LEDIG, Extrait de « Un petit morceau de pain ».
 
C’est avec le concours et la plume affutée de 13 auteurs renommés que Pocket a publié cet ouvrage. Un recueil de 13 nouvelles inédites autour du thème du repas. Chaque exemplaire vendu permettra de distribuer 3 repas : « Toutes la chaîne du livre s’est mobilisée autour de ce projet entièrement bénévole dont les profits seront reversés aux Restos du Cœur… (suite de l’article.
5€ l’ouvrage pour une bonne action et en prime l’assurance de découvrir (ou redécouvrir) des auteurs de qualité, il n’y a donc pas d’hésitations à avoir. Et comme je l’ai écrit récemment :
« N’attend pas d’avoir faim
Pour offrir ton soutien
N’attend pas d’avoir froid
Demain, ce pourrait être toi
La misère n’est pas un choix
Elle te prend quand tu ne t’y attends pas
Quand tu crois en être loin
C’est là qu’elle te prend la main
Alors, n’attend pas pour ouvrir ton cœur
Et partager un peu de ta chaleur. »
©Marie BARRILLON
Ce recueil ouvre le bal en vous invitant à table avec pour commencer Françoise BOURDIN pour s’achever avec Bernard WEBER en passant dans l’ordre par Maxime CHATTAM, Alexandra LAPIERRE, Agnès LEDIG, Gilles LEGARDINIER, Pierre LEMAITRE, Marc LEVY, Guillaume MUSSO, Jean-Marie PERIER, Tatiana DE ROSNAY, Eric-Emmanuel SCHMITT, Franck THILLIEZ. Je n’ai pas la notoriété de ces excellents écrivains, néanmoins si l’on m’avait proposé de participer à un tel projet, j’aurais volontiers accepté de me prêter au jeu en me pliant à cet exercice avec pour leitmotiv, la solidarité.
Chacun des 13 auteurs nous emmène tour à tour dans son univers. De retrouvailles en repas de famille en passant par des intrigues policières, nous traversons toutes les émotions ; tendresse et sensibilité, humour et drôlerie, humanité et espérance, réflexion aussi… Tout est fait pour satisfaire le(s) lecteur(s).
Pour le plaisir des yeux, uni au bien-être d’une lecture tout en se prêtant à une belle action humaine, acquérir cet ouvrage ne pourra que vous apporter un rayon de soleil dans le cœur et adresser un peu de bonheur à ceux qui en ont cruellement besoin à l’approche de ce nouvel hiver sans complaisance pour beaucoup d’entre eux.
C’est si peu faire, mais qui leur offre tellement !
Informations sur le livre :

lundi 3 novembre 2014

Délire très mince

Délire très mince, Jean-Louis Riguet, Editions du Masque d’Or

« Tout le monde sait ce qu’est une oreille […] Ces deux pavillons nous permettent d’entendre. Entendre ne veut pas dire écouter bien sûr. Dieu que c’est complexe une oreille. Dans le désordre, et sans que je sache à quoi chaque chose corresponde ou serve, je citerai : pavillon, conduit auditif externe, tympan, marteau, enclume, caisse du tympan, étrier, trompe d’Eustache, vestibule, canal semi-circulaire, nerf vestibulaire, nerf cochléaire, cochlée ou limaçon. Tout cela répartit entre oreille externe, oreille moyenne et oreille interne. En souriant, dans ce pavillon, pour rejoindre le vestibule par le conduit auditif externe, il est possible de marteler, sur l’enclume, le tympan qui résonnera comme une caisse, en se levant sur son étrier pour que la trompe sonne, avant de faire, en ralentissant, le limaçon. » Extrait du livre
 
Première partie…
 
À l’ouverture de cet ouvrage, nous entamons un périple en compagnie de trois personnages : le Créateur, l’Evolutionchronohumaine et le Petit Homme.
 
Selon le narrateur, le Créateur (Dieu) sans occupation doit probablement s’ennuyer fortement, de ce fait, pour remédier à cet ennui, il s’investit d’une tâche qui lui fournirait une activité de loisirs à temps plein. Il s’investit « en architecte d’un système qui fonctionnerait tout seul, tant en heur qu’en malheur. Il faudrait aussi des pantins qui s’agiteraient tout seuls… » Néanmoins, comme cela ne lui suffit pas, le Créateur innove un peu plus en ajoutant que « parmi les pantins, il pourrait y avoir des bipèdes », et bien entendu pour étendre le « jeu », « parmi les bipèdes, il serait bien d’en choisir un, un tout petit, pour voir comment est son évolution. »
 
Le jeu peut donc commencer pour le Créateur avec son Petit Homme comme sujet qui comprendra que « la vie est extraordinaire de contradictions ». L’Evolutionchronohumaine entre en jeu pour tenter d’instaurer une suite cohérente dans le processus imaginé par le Créateur.
 
Le Petit Homme n’a plus qu’à se débattre dans ce magma même si « l’idéal serait de vivre complètement et parfaitement chaque période de la vie avant de franchir l’étape suivante. » Nous assistons donc à la création d’un petit homme dans un monde, le nôtre, puis à leur évolution. Et si Dieu, s’il existe, avait vraiment fait les choses de cette manière ?
 
Seconde partie…
 
Dans la seconde partie de l’ouvrage, nous découvrons un abécédaire relatif à la profession de notaire et reprenant certains termes utilisés dans ce travail. Dans l’ensemble, et pour la plupart, les mots relevés ne nous sont pas inconnus, cependant les définitions écrites sous cette forme et les explications apportées par l’auteur complètent certaines de nos « lacunes » parfois, quand d’autres nous font sourire.
 
Délire très mince est un ouvrage intéressant à lire, explorant quelque peu la profession de notaire, personne fortement utile à certains moments de l’existence. Ce livre n’a rien d’un délire et mérite d’être parcouru entre sérieux, humour et second degré.
 
Quelques phrases relevées au cours de ma lecture :
 
« Le bonheur dépend souvent de la terminologie. »
« Quand on réussit à se faire comprendre avec des mots simples ce qui est compliqué, on se remplit l’âme de bonheur. »
« Les excuses n’ont jamais fait avancer le monde. »
« La seule certitude sur cette terre est de savoir que, lorsqu’un être naît, il est sûr de mourir. »
« Tout se transmet du moment qu’une chose, une idée, une parole, un mot, existe. »
« La différence avec les anciens temps, c’est que les oubliés sont désormais visibles, avec tous les moyens de communication actuels, alors qu’auparavant personne ne le savait. »
« Pour obéir à ses supérieurs ou à la loi, il faut souvent accepter de ne pas obéir à ses instincts, freiner ses envies et céder à la force ou à la nécessité naturelle. »
« Ma conviction est faite, il vaut mieux écrire que sous-entendre. »
« La sagacité et la sagesse s’allient pour devenir talent. »
« La plupart des gens n’écoutent pas. Ils entendent ce qui leur est dit, mais ils restent sur ce qu’ils croient savoir. »
« Le souci est que l’actuel ne dure pas […] Le fait de ressentir à un moment donné est déjà fini dans le dixième de second suivant. »
« Souvent l’altruisme peut n’être qu’un sourire, fait à la bonne personne, au bon moment. C’est un geste gratuit qui donne beaucoup. »
« Ce n’est pas la quantité ou l’importance de la chose donnée qui compte, c’est juste le geste d’amour qui en résulte. »
« Dès qu’il y a un souffle de vie, l’amour peut exister, c’est la matérialisation qui change. »
« Pour aimer vraiment, il faut tout donner et c’est là, la difficulté que tout le monde ne surmonte pas, il reste souvent un tout petit peu d’égoïsme au fond de soi. »

Marie BARRILLON

Informations sur le livre :

Titre : Délire très mince
Auteur : Jean-Louis Riguet
Editions : Editions du Masque d’Or
ISBN : 9782365250375
Prix : 24€