"C’est absurde de croire que l’on est heureux parce qu’on est
jeune. L’élan vital, c’est superbe. Ça ne suffit pas à vous dire ce que l’on fait
sur terre. L’idée d’écrire ce livre m’est venue un jour où je pestais contre de
petites infirmités de vieillesse et où j’ai laissé tomber un carton plein de
photos. J’en ai accumulé en tous genres… […] Une Polaroïd m’a accroché l’œil. Elle
fixait un moment que j’avais complètement oublié et qui résonnait avec le
présent. J’ai pensé que j’allais m’en emparer et, à partir de là, voyager dans
le passé en zigzags, au gré des photos qui me tomberaient sous la main. C’est
une façon peu orthodoxe de construire un livre, mais elle est plus proche de la
mémoire que ne le sont… les mémoires !" Extrait du livre
Un récit autobiographique
Cet ouvrage est un
récit autobiographique qui, comme le montre l’extrait ci-dessus, prend sa
source à partir de vieilles photographies sur le point d’être jetées. L’auteur
se remémore les rencontres qui ont jalonné son existence, en grande partie des
personnalités, mais pas seulement...
De toutes ses
rencontres qu’elles narrent, l’auteur passe rapidement de l’une à l’autre, ne s’attardant
que très peu sur elles finalement. De l’après-guerre à l’environnement
politique en passant par les journalistes ou encore ses amis, ses amants et l’homme
de sa vie, elle décrit ce qui s’extrait de sa mémoire photo après photo sans
aucune chronologie. D’ailleurs, ce n’est pas le but de l’ouvrage.
Ce carton de vieilles
photographies fait émerger des sentiments que l’auteur n’aime pas
particulièrement à côté d’autres qu’elle chérit. Elle n’a pas peur de mourir,
ce n’est pas cela qui la dérange, mais plutôt le fait de vieillir qui lui est "pur scandale […] C’est la
vieillesse que je déteste, la mienne et celle des autres, la dégradation
physique, le sentiment d’être devenue superflue, le regard que certains vous
jettent comme à des objets mis de côté à l’intention d’un brocanteur - ça ne
vaut plus grand-chose, mais on ne peut tout de même pas les jeter."
vaut plus grand-chose, mais on ne peut tout de même pas les jeter."
Dans ce récit, on sent
le temps, non pas qui passe, mais celui qui est passé, révolu et qui ne refait
surface que parce qu’il est titillé, que ce soit à partir d’une photo ou de
toute autre chose comme un souvenir qui en appelle un autre.
Est-ce que l’auteur
revit chaque moment en oubliant momentanément le présent, la vieillesse, le
temps perdu ? Peut-être, néanmoins elle partage "bons et mauvais
jours mêlés". Le titre est explicite et d’une terrible véracité. Parce qu’il
nous faut trouver le bonheur, le chercher, le provoquer et lorsqu’il est là, ne
surtout pas négliger de l’apprécier à sa juste valeur : "On ne peut pas être heureux tout le
temps. On peut seulement décrocher sa part de soleil et ne pas oublier de la savourer".
Les chances ne sont
certes pas très bien réparties, toutefois il est à chacun possible de contrer
les inégalités, les combattre. Françoise GIROUD l’exprime en ces mots : "C’est dur de vivre, mais c’est toujours
moins dur quand on a l’impression de se gouverner plutôt que d’être l’objet des
autres", et c’est tellement vrai !
Marie BARRILLON
Informations sur le livre :
Informations sur le livre :
Titre :
On ne peut pas être heureux tout le temps
Auteur :
Françoise GIROUD
Editions :
Fayard , puis Livre de poche (4,55€)
ISBN :
978225315390
Format broché : 20,90 €
Format Kindle : 10,99 €
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