« Tous mes sens étaient sollicités, flattés, fêtés. Ce n’était pas
le vin qui m’enivrait, c’était eux. Eux deux. Cette escalade, ce jeu entre eux,
cette façon qu’ils avaient de se couper sans cesse la parole en me tendant la
main pour me hisser à bord, à leur bord, et me faire rire de nouveau. J’adorais
ça. J’avais l’impression d’être un morceau de barbaque qu’on aurait mis à
décongeler au soleil. Je ne me souvenais plus que j’avais tant de répartie, que
j’étais si poreux, si tendre et à ce point digne d’attention. Oui, je l’avais
oublié. Ou peut-être ne l’avais-je jamais su… » Extrait de la seconde
nouvelle du livre
Deux vies différentes… Mais,
avec des points communs
Cet ouvrage regroupe
deux longues nouvelles sur la vie de deux personnages paumés ou écorchés, emplis
de désillusions. Elles sont différentes (ces vies) tout en ayant pour point
commun le mal-être des personnages principaux de ces histoires.
Ce mal-être que nous
pouvons constater autour de nous dans le quotidien de certaines personnes,
parfois même dans notre propre entourage. Un emploi non valorisant, sans
objectif, une insatisfaction latente, et où la superficialité agrémente les
jours.
Dans la première
histoire, c’est Mathilde, 24 ans, que nous suivons. Engoncée dans un travail
sans intérêt, monotone et ennuyeux, malgré des études d’art : « J’occupais les mains pour tromper l’esprit ».
Elle vit en colocation avec deux sœurs et alors qu’une mission lui est confiée,
un incident fâcheux va malmener son quotidien. Elle va donc réaliser à quel
point sa vie n’a que peu de sens, auréolée de grisaille : « Maintenant, et même si ça ne se voit
pas à l’œil nu, je suis recroquevillée sur le bord de la vie et j’attends qu’elle
passe ».
Dans la seconde, Yann
qui est visiblement en recherche d’un sens à sa vie et qui en prendra
conscience en faisant la connaissance de ses voisins est attachant et
sympathique. Ses voisins, un couple atypique, fantasque, mais chaleureux, très
proche et très amoureux, et leurs deux petites filles. Chez eux, la vie
explose, ça respire le bon air, la fantaisie et le bonheur sans pour autant
passer à côté de petits coups de gueule pour mieux se réconcilier. Chez eux, on
discute de tout, on rit… on vit !
Yann comprend que sa vie à lui est bien différente, voire à l’opposée, qu’il passe largement à côté de tout, notamment du bonheur, en l’occurrence en amour : « Je n’aime pas l’idée de faire de la peine. […] Je ne l’aime plus assez pour continuer à jouer la comédie du gentil petit couple, mais j’aime trop les gens pour prendre le risque de blesser l’un d’entre eux ». Il prend conscience que sa petite amie n’est pas celle qu’il lui faut, lui rappelant sans cesse qu’elle est d’une certaine classe sociale, une « classe supérieure », montrant mépris et mésestime pour ceux qui ne seraient pas de « son rang ».
Yann comprend que sa vie à lui est bien différente, voire à l’opposée, qu’il passe largement à côté de tout, notamment du bonheur, en l’occurrence en amour : « Je n’aime pas l’idée de faire de la peine. […] Je ne l’aime plus assez pour continuer à jouer la comédie du gentil petit couple, mais j’aime trop les gens pour prendre le risque de blesser l’un d’entre eux ». Il prend conscience que sa petite amie n’est pas celle qu’il lui faut, lui rappelant sans cesse qu’elle est d’une certaine classe sociale, une « classe supérieure », montrant mépris et mésestime pour ceux qui ne seraient pas de « son rang ».
Ces deux histoires
mettent en avant les problèmes liés à la société actuelle, où l’individualisme,
voulu ou non, prend le pas sur un quotidien qui ne trouve pas forcément de but.
Réaliser et se réaliser devient difficile dans la course de l’existence que
chacun doit mener. Un état qui, malheureusement, tend à se généraliser.
Mon avis
Bien que ces histoires
reflètent une certaine réalité, j’ai noté des maladresses, de l’incohérence
dans la première histoire également. J’ai été quelque peu dérangée par une
incontestable vulgarité, parfois virulente, en voulant le faire passer pour un « parlé
branché » ou « à la mode », même si dans la seconde histoire les
réflexions sont plus sensées, clairvoyantes ou judicieuses. Cette vulgarité était-elle
vraiment nécessaire ? À mon sens, cela amoindrit l’effet recherché.
Dans cet ouvrage, nous
sommes loin de la plume que nous connaissions de l’auteur au travers de « Je
l’aimais » ou « Ensemble, c’est tout », et j’ai trouvé cela fort
dommage. Trop de parenthèses jalonnent ces histoires rendant la lecture encore
moins agréable. Un peu d’humour tout de même relève ce constat (personnel). Mais,
l’attrait Gavalda n’y est pas !
Quelques phrases tout de même retenues au cours de ma lecture :
« L’amour, on le reconnaît au souk qu’il fout en débarquant. »
« Il n’y a pas besoin de suivre les cours d’une école de design pour reconnaître l’importance des détails. »
« Si tu tiens vraiment à quelque chose dans la vie, eh bien, fais ce qu’il faut pour ne pas le perdre. »
« Mon seul talent, c’est de reconnaître celui des autres. »
« Il arrive toujours un moment où il faut aller chercher sa chance par la peau du cou et essayer de l’émouvoir en misant le tout sur le tout. »
« Que c’est difficile d’être soi quand soi ne vous inspire pas. »
« À défaut d’être grand, restons décents. »
« J’avançais de plus en plus vite pour essayer de semer mes objections. »
« Certaines fois, certaines larmes servent à amorcer toutes les autres. »
Marie BARRILLON
Informations sur le livre :
Titre : La vie en mieux
Auteur : Anna Gavalda
Éditions : Le Dilettante
ISBN : 9782842637965
Prix : 17,00 €
Poche : J’ai lu
Prix : 7,80 €
ISBN : 9782290115015
« L’amour, on le reconnaît au souk qu’il fout en débarquant. »
« Il n’y a pas besoin de suivre les cours d’une école de design pour reconnaître l’importance des détails. »
« Si tu tiens vraiment à quelque chose dans la vie, eh bien, fais ce qu’il faut pour ne pas le perdre. »
« Mon seul talent, c’est de reconnaître celui des autres. »
« Il arrive toujours un moment où il faut aller chercher sa chance par la peau du cou et essayer de l’émouvoir en misant le tout sur le tout. »
« Que c’est difficile d’être soi quand soi ne vous inspire pas. »
« À défaut d’être grand, restons décents. »
« J’avançais de plus en plus vite pour essayer de semer mes objections. »
« Certaines fois, certaines larmes servent à amorcer toutes les autres. »
Marie BARRILLON
Informations sur le livre :
Titre : La vie en mieux
Auteur : Anna Gavalda
Éditions : Le Dilettante
ISBN : 9782842637965
Prix : 17,00 €
Poche : J’ai lu
Prix : 7,80 €
ISBN : 9782290115015
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