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dimanche 15 décembre 2013

Au coeur des forêts

"Il fallait vite aller dormir, car le Père-Noël n'aurait pu déposer devant la cheminée le seul présent qu'il déposât jamais pour ma sœur et moi : un petit savoir en chocolat avec un Jésus en sucre blanc à l'intérieur. Je le découvrais le lendemain matin, n'osais pas le manger, Je le conservais précieusement avant de m'y décider, puis je partais au hameau frapper à la porte des maisons où l'on recevait une orange, un gâteau où un bonbon, dérisoires présents qui me paraissaient de magnifiques trésors." Extrait du livre

Un roman sans fausse note...

Inutile d'imaginer une quelconque déception avec cet ouvrage, vous n'en aurez pas !

À travers ce parcours au cœur de la terre parmi les arbres, Bastien nous transporte dans la nature ; celle qu'il aime, qui l’a vu grandir puis vieillir, celle qu'il choie depuis sa tendre enfance, et enfin celle qui l'a fait souffrir au détour des grosses tempêtes. 1999 demeure pour lui une profonde blessure intérieure tant les dégâts furent importants.

À l'arrivée de Charlotte, sa petite-fille qu'il n'a pas vu depuis plusieurs années et qui, atteinte d'une tumeur, a besoin de « repos », la transmission de cet amour pour la (sa) forêt se fera naturellement.

Malgré que Charlotte soit une enfant des villes, elle va découvrir, aux côtés de son grand-père, un univers qu'elle va finalement aimer profondément.

Elle va se battre contre la maladie, mais aussi pour la forêt. De son côté, Bastien va continuer à se démener pour sauver sa forêt : "Cette forêt violentée, déchiquetée, meurtrie jusque dans son cœur, désormais, pour moi, elle aurait le visage de Charlotte", tout en souhaitant que sa petite-fille survive à la maladie parce qu'il ne peut en être autrement pour lui : "Pour moi, la maladie ne doit venir qu'avec la vieillesse.  Avant, elle est inacceptable, injuste, intolérable...".

Au cœur de la nature et... des Hommes !

En définitive, leurs objectifs ont le même horizon pour fil conducteur l'amour qu'ils se portent mutuellement. Dans cette fusion toute nouvelle qu'ils se découvrent, Bastien partage son passé aux innombrables souvenirs avec Charlotte, dévoilant ses plus profond secrets, y compris les plus douloureux, car l'existence n'est pas toujours une partie de plaisir et que le vieil homme a essuyé quelques lourds revers.

Ses confidences l'amènent à de profondes introspections, revivant intérieurement des moments heureux ou malheureux tour à tour, mais : "Dans la solitude on ne rencontre que soi-même [...] Et il vaut mieux entretenir de bonnes relations avec soi, ne pas avoir trop de reproches à se faire..." sans oublier que "l'excès de conscience est une dangereuse maladie".

Charlotte apprendra beaucoup près de son grand-père et sans le savoir, elle lui apportera l'essentiel oublié depuis la disparition de sa femme tant aimée. La solitude est une chose, mais revivre est indispensable pour empêcher que "les années viennent nous priver d'un temps où chaque instant était un enchantement".

Comme à son habitude Christian SIGNOL sait nous émouvoir avec tendresse et poésie. Il nous touche là où l'émotion se calfeutre pour nous offrir un pur moment de bonheur, entremêlant les hommes à la nature, les sentiments à la poésie, la force à la douceur.  Rien ne manque ! Est-il vraiment nécessaire de le préciser ?

Quelques phrases relevées au cours de la lecture :

"La fidélité au-delà de la mort témoigne à les yeux de la droiture et de la force. Celles des arbres comme celles des hommes."

"Le dépit est le pire des châtiments."

"Je repars seul en pensée, souvent, pour revivre ces heures où tout pouvait arriver."

"J'ai appris à m'accommoder de tout, même de l'absence de ceux qui m'ont accompagné toute ma vie. La souffrance de leur disparition ne s'est pas estompée."

"Il ne faut jamais renoncer à une éclaircie."

"Pour se battre, il faut savoir contre quoi..."

"Quelque chose m'a retenu, m'empêchant de m'en aller. C'était le regret de n'avoir pas trouvé les mots..."

"La lanterne des autres ne sert qu'à nous égarer."

"Je cherchais inlassablement dans ma mémoire le signe, l'évènement, même bénin, qui aurait pu expliquer l'inexplicable."

"Si nous continuons à vivre, c'est uniquement parce que nous avons commencé."

Marie BARRILLON
 
Informations sur le livre :

Auteur : Christian SIGNOL
Editions : Livre de poche
ISBN : 9782253175698
Format Broché : 21,80 €
Format relié : 19,90 €
Format poche : 7,20 €
Format Kindle : 6,99 €

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