"Des coups retentirent à la porte du salon,
les invités venaient d’arriver, n’ayant aucune réponse, ils entrèrent en riant
et en appelant Laura. […] Mais, on eut beau l’appeler, elle ne répondit jamais.
En pénétrant dans la chambre, les enfants hurlèrent en voyant un homme presque nu assis sur le tapis
de leur tante en train de lire d’un regard hébété les dernières lignes qui
s’inscrivaient dans le livre qu’il tenait entre ses mains." Extrait du livre
D’une histoire…
Djaban,
jeune garçon fougueux et intrépide, "futur
chevalier encore en apprentissage", appartient à la civilisation des
Dobinites, "peuple venant de l’Est,
chassé par la rudesse du climat et de violents phénomènes naturels à une époque
où la terre était en constante évolution". L’harmonie règne entre les
Dobinites et les peuples des elfes disséminés dans les fougères des forêts.
Djaban et Morean, son elfe, sont en symbiose, car
ce dernier n’est autre que "l’autre facette de la personnalité"
du jeune garçon. De ce fait, ils sont censés être complémentaires.
Quittant le Collégium pour un parcours à étudier,
Djaban et Morean se retrouve dans un piège d’où ils auront du mal à se sortir.
Néanmoins, ils vont faire des découvertes pour le moins étonnantes, voire
cruciales qui domineront la suite de leur avancée et même leur avenir : "La
grotte d’un mage […] Tu as vu ces livres ; ils traitaient tous du Morpheum
[…] Regarde ces runes, je reconnais le signe du Morpheum… […] Peut-être un mage
noir…"
Jusqu’au moment où Morean, petit elfe peureux, mais
qui suite à un rêve étrange, trouve la force "obscure du désir"
de se rendre seul à la montagne de Quartz. Celle-là même où il va "traverser
la porte du temps des livres, la porte du Morpheum".
Laura égrène les rayonnages de la grande
bibliothèque Pétrarque à la recherche d’ouvrages traitant et pouvant l’éclairer
sur les rêves étranges qu’elle fait depuis quelques nuits.
Elle y rencontre un
bibliothécaire qui lui remet un livre surprenant où le comble est qu’il y
manque la fin de l’histoire : "Sur l’ultime page, une seule
phrase sibylline était inscrite et aux formes déliées : A toi de finir l’histoire
que tu as commencée". De quoi agacer furieusement la demoiselle.
À son retour à la bibliothèque, stupéfaite, elle
apprend que le bibliothécaire n’a jamais existé, et pour cause : "Pour
la dernière fois, je vous répète qu’il n’y a plus de bibliothécaire depuis des
années, seulement des androïdes qui rangent les livres…" lui déclare
la vieille secrétaire.
Les rêves de Laura demeurent persistants, mais elle
y découvre quelques similitudes avec sa dernière lecture du livre sans fin.
Elle vit des évènements qui lui permettent d’éclairer quelque peu ses songes
mystérieux, mais inondant d’innombrables questions.
Sa rencontre avec l’elfe Morean en fait partie, et
ce dernier l’aiguille : "Quelques fois les mondes se rejoignent,
à la croisée incertaine de l’imaginaire et du réel, où plus personne ne
s’aventure, dans les rêves et les chimères, c’est rare, seuls des êtres
particuliers y parviennent et Djaban a compris tout de suite que tu étais l’un
d’entre eux".
Mais, ce que Morean ignore c’est que pour passer
d’un monde à l’autre, le prix est cher payé et que pour garder l’équilibre des
mondes, il y a une condition sine qua none à laquelle il n’échappera pas, donc "pour
ne pas basculer dans le chaos, l’équilibre entre les deux mondes doit toujours
être respecté et que pour un être vivant passé dans le monde des contes un être
merveilleux doit rester sur terre".
C’est ainsi que Laura se retrouve dans le monde
féérique de Djaban laissant derrière elle Morean qui perdu dans le monde des
humains fera une rencontre étonnantes d’une part, dangereuse et décisive
d’autre part : "Ne vous en faites pas, je suis un ami,
suivez-moi…".
Tant pour Morean que pour Laura, le temps n’a plus
la même valeur, car chaque monde a ses propres notions qui diffèrent des autres :
"Le temps ne s’écoule pas de la même manière entre ces deux
mondes…".
Après avoir transgressé toutes les lois, elfiques
et humaines, Morean, petit elfe transformé en humain, se retrouve donc piégé et
prisonnier dans le monde des humains, perdant ses pouvoirs tout autant que ses
jolies ailes.
Le jeu d’écriture de cet ouvrage n’a certainement
pas dû être aisé, cependant l’auteur y est parvenu avec brio emportant son
lecteur dans la féérie des elfes. Un conte apaisant dans un style agréable qui
offre aux lecteurs la sensation de voyager sans réfléchir et dans une lecture
pour le moins fluide.
À offrir ou à s’offrir, assurance garantie de
passer un excellent moment sans l’ombre d’une déception. Ni aucune lassitude, bien
au contraire !
Marie BARRILLON
Informations
sur le livre :
Titre
: Cœur d’elfe
Auteur
: Valéria JOURCIN-CAMPANILE
Editions
: Rêves de livres Editions
ISBN
: 9782954305400
Format broché d'occasion : 24,28 €
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