"Outres les persiennes étaient dorénavant ouvertes, comme autant de paupières qui laissent apparaître leur iris cristallin pour que viennent s’y refléter ces premiers instants de vie quotidienne."
"n’être qu’un cahier de brouillon n’était pas une de mes ambitions premières, mais bon, si tel était mon destin, il ne tiendrait qu’à moi de savoir en apprécier les meilleurs moments." Extraits du livre
UN DESTIN…
Au commencement de ces pages c’est une conversation que ce livre nous adresse : "Cette page noircie n’a à priori rien de particulièrement intéressant ou pour le moins rien qui puisse justifier qu’aujourd’hui, vous soyez en train de me lire." Eh bien oui, même si rien ne le justifie comme semble le signaler le livre lui-même, rien que le titre donne très envie d’en savoir plus et de poursuivre cette lecture.
Et qu’en bien même le livre s’en étonne : "J’eusse pensé qu’à la lecture de ces quelques lignes, vous m’ayez remisé, moi et mon auteur sur l’une de vos étagères !"
Eh bien non, nous ne le remiserons pas sur une quelconque étagère et encore moins oserons-nous l’utiliser pour caler le pied d’"une table, une commode ou une armoire qui serait heureuse de retrouver son équilibre d’antan."
Nous userons donc de notre temps de loisir et de tranquillité pour nous laisser porter au fil des pages et ce jusqu’à la 162ème, la toute dernière.
Pour les lecteurs habitués à mes chroniques, d’aucun se souviendront que nous avons précédemment découvert Robert Aveillan à travers son roman "Les mémoires d’une carpe" dont vous pouvez (re)lire la chronique ici : Les mémoires d'une carpe
C’est donc avec enthousiasme et plaisir que nous nous lançons dans cette nouvelle lecture qui déjà, uniquement par son titre au premier abord, nous porte vers l’envie.
C’est donc avec enthousiasme et plaisir que nous nous lançons dans cette nouvelle lecture qui déjà, uniquement par son titre au premier abord, nous porte vers l’envie.
MAIS, QUEL DESTIN !
Contre toute attente dans "Le fabuleux destin d’un cahier d’écolier", c’est le cahier lui-même qui conte au lecteur son histoire et non son jeune propriétaire, Jules, adolescent de seize ans.
Qu’à cela ne tienne ! Nous continuons car que ce soit Jules ou le cahier, l’important reste bien l’histoire elle-même et la narration entamée ne nous permet pas une seconde l’abandon tant elle nous tient avec aisance.
Nous découvrons donc en ce début de parcours du cahier que nous nous trouvons en Algérie.
Celle d’avant l’indépendance bien que celle-ci soit assez proche tout de même. Le cahier d’écolier est heureux d’être dans les mains de ce tout jeune propriétaire : "Je sentis sa main se crisper, à tel point que le battement de son pouls vint s’imprégner sur toutes mes pages comme le témoignage d’une très forte émotion."
Puis, il va de découvertes en découvertes en explorant les alentours, à la main de son jeune adolescent. Des découvertes pas toujours très sympathiques certes, cependant, parfois cloisonné dans la besace de Jules, notre cahier converse avec les autres occupants.
C’est ainsi qu’il a appris par le livre de grammaire qui lui-même l’avait su de "l’Echo d’Oran" que : "L’histoire de notre pays est en train de changer." Il fut également un peu malmené et même moqué par "Bab El-Bled", surnom vous l’aurez compris du livre de conjugaison.
Notre cahier, à son arrivée dans la besace, était encore tout neuf donc "vierge" au dire des autres occupants, ce qui prêtait à rire tout ce petit monde de la besace.
LE DESTIN N'EST PAS TOUJOURS SI TRANQUILLE…
Les jours passent et notre cahier perçoit tout du monde extérieur à la main de son jeune propriétaire, bien qu’il n’en comprenne pas forcément toute la réalité. Tout ce qu’il ne lui avait pas été donné de voir sur l’étagère de la boutique où il avait bien failli moisir après une vie morne.
Plus on avance dans la lecture, plus les choses se précisent et les événements se révèlent et plus on se familiarise avec le ton du cahier. Il deviendrait presque un ami au cours de ces pages.
Puis, il y a eu la guerre d’Algérie, tout se précipite, la "fuite" vers le continent, déracinement… on pourrait presque ressentir la douleur dans les mots de ce cahier pas comme les autres.
Et si toutes ces choses matérielles avaient un véritable ressenti ? En serions-nous plus respectueux ? Indubitablement la réponse en serait pour le moins affirmative.
Voici donc un livre qui se lit entre sourires et sérieux avec la plume de Robert Aveillan qui est toujours aussi agréable à parcourir.
"Le fabuleux destin d’un cahier d’écolier" est à lire sans hésitation. Qui plus est comme l’auteur est entier, il nous a même gratifiés d’une illustration superbe qu’il a lui-même réalisée.
Un livre à s’offrir et à offrir sans crainte aucune !
Marie BARRILLON
Informations sur le livre :
Auteur : Robert Aveillan
Editions : Praelego
ISBN : 9782813101303
Format broché : 16,00 €
Format Kindle : 7,99 €
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Merci pour votre lecture et pour votre commentaire. N'hésitez pas à partager cet article.