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mercredi 3 juin 2009

L'île berceau

« Sur la plage, elle hurle. Un cri grave terminé par un aigu. L’océan lui répond en la giflant d’une vague. Les larmes se mêlent à l’eau de mer sur son visage. Elle rit, elle pleure. Trouve un abri entre deux rochers roses, face à la mer. S’y calfeutre. Sa respiration est calme. Son drame intime se dépose. Elle chante à la mer et l’eau porte sa voix. » Extrait du livre


MARA...


Elle, c’est Mara. Elle a la quarantaine, elle quitte un homme Antoine, son mari. En perd un autre Hugues, son amant. Hugues qu’elle suit jusqu’au cimetière, sa dernière demeure, « ils ne se parlaient presque plus. Ils étaient au-dessus des paroles. Un lien par-delà les mots. Un amour révélé dans la souffrance. »


Puis, la douleur qui pénètre, la lassitude qui s’incruste, les doutes qui s’installent.


Elle s’en va et ne reviendra pas avant un bon moment. Elle s’exile pour aller déposer sa peine quelque part. Une petite maison sur une île. La solitude comme un besoin pour trouver l’accalmie. La mer pour échapper aux profondeurs de la noirceur et y mélanger sa peine, pour s’en débarrasser. Mais, peut-on vraiment s’en débarrasser ?


JONATHAN...


Lui, c’est Jonathan.
Il part, il quitte Anne. Il a vingt ans et déjà blessé par l’amour. Une femme, une seule, Anne comme une obsession. Il ne la regarde pas, s’éloigne envahit de douleur, de rancœur. Et, il ne se laisse pas retenir par les mains qui s’agrippent.  Les mains de celle qu’il a tant aimée. « Il sent la gravité de l’amour. Qu’il croyait jusqu’alors léger. »


Il prend le premier train en partance. Ce train ne va pas loin, il aurait préféré partir plus loin, très loin. Mais c’est toujours comme ça, c’est le premier train qui compte. Alors, il ira tout de même où le train le mènera. Et c’est au bord de la mer.


Il marche sur le sable, même en pleine tempête cela ne lui fait pas peur. Quand on souffre, la peur n’a plus de raison d’être, seule la douleur prend tout l’espace. Il veut crier dans la tempête mais n’y parvient pas. « Le cri c’est le silence. Le silence de la douleur. »


ENSEMBLE...


Mara et Jonathan vont se trouver. La vie regorge de concours de circonstances. Ils vont faire connaissance, se porter à bout de bras l’un, l’autre. Retrouver un mince sourire ensemble. De rapprochements en rapprochements, ils vont se laisser aller à la tendresse. Puis, un peu plus. Le lien s’y prête, celui de la douleur conjuguée. Le lieu convient aussi pour tenter d’oublier, au moins un instant. L’île déserte n’est que pour eux.


Ils portent en eux chacun une histoire mais au fond la teneur en est la même : La douleur d’un amour perdu. Alors, ils se comprennent.


Ici, la détresse se lit à grandes enjambées. Fidéline Dujeu s’affirme avec des mots qui pèsent. Qu’ils soient de tendresse, d’émotion, de douleur mais en tout cas toujours d’amour. Elle nous parle du paysage, nous raconte la mer. Nous pouvons fermer les yeux quelques secondes et nous voilà sur l’île berceau. On y voit l’étendu bleue, infini telle qu’elle y est décrite au fils des pages.


Le texte nous empoigne et nous serre le cœur. Fidéline Dujeu pose le doigt sur la profondeur de la douleur de l’amour.

Un prix un peu élevé pour un si petit format, mais il est de taille passe-partout. Une belle couverture, un papier de qualité et une agréable prise en main.


Après « Coquillages », son premier roman, Fidéline Dujeu récidive et nous transporte agréablement et sans lassitude dans la lecture une fois encore.


De belles descriptions, tant du paysage que des sentiments, des émotions... On aurait aimé que l’histoire soit un peu plus longue.


Marie BARRILLON
 
Informations sur le livre :

Titre : L’île berceau
Auteur : Fidéline Dujeu
Editions : Somnambule équivoque
Collection : Fulgurances
ISBN 13 : 9782930377087
Format broché : 7,46€


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