Noble
succession en famille(s), Lisa Giraud Taylor
Pour ceux qui ne connaîtraient pas
Lisa Giraud Taylor, cette auteur (pas de e à auteur, de grâce ne m’en voulez
pas, c’est un dilemme pour beaucoup de monde) voue une véritable admiration
pour « Sa Majesté Élizabeth II »
qu'elle nomme solennellement « The
Queen », elle nous avait charmés avec son roman « Noble semaine(s)
en famille(s) », il y a quelques années. Voilà qu'elle revient sur cette
épopée familiale avec « Noble succession en famille(s) ». Et j'imagine
pour lire assez régulièrement cet auteur, et pour la connaître personnellement
depuis longtemps, que je vais passer un bon moment.
Indication de l'auteur...
L’auteur précise que « Les personnages et les situations de ce roman étant purement fictifs, toute ressemblance avec des personnes ou des situations existantes ou ayant existé ne saurait être que fortuite. » dans les premières pages. On se doute bien qu’il ne s’agit pas de la vraie famille royale, ici, mais... sait-on jamais, mieux vaut donc être clair.
Le ton est donné dès le départ avec
la chute de cheval mortelle d'Alistair et l'appel paniqué de la Comtesse.
Charlotte transmet toutes ses consignes « la liste de courses » à Élizabeth, bien que la suite ne
s'annonce pas si simple quand on sait que cette famille sombre souvent dans des
crises d’hystérie hallucinantes.
Tout ce beau monde va être amené à
se retrouver au vu des circonstances ; Comte, Comtesse, Duchesse, Marquis, ainsi
que tous les autres... et puis, Taggart, le notaire, ce qui n'est pas pour
emballer la chère Charlotte qui ne mâche pas ses mots, car au fil des ans, il
semble qu'elle ne se soit pas vraiment assagie sur ce point. Nous retrouvons
son langage, châtié parfois, le ton acerbe souvent et elle garde même la pointe
d'humour (sarcastique) qu'on lui connaissait déjà : « C'est un accident bête, mais bête » auquel Charlotte répond
sur un ton plaisantin « Pour une
chute de cheval, oui, c'est bête, en effet », ce qui fit souffler
Philip peut enclin à partager ce genre de propos à l'endroit de son père.
Pauvre Alistair... quoi que...
Feu Alistair en prend plein pour
son grade et régulièrement traité de « trou
du cul ». Charlotte tire les vers du nez, y compris de Mary, la
gouvernante, de tout ce petit monde de la famille Witman-Burke et la sienne
qu’elle avait soigneusement évité durant dix ans. Monsieur le Comte débarquera
avec la petite cousine de la Reine.
On découvre qu’au cours de ces
années Charlotte est devenue une maman d’adoption d’un petit Sebastian plein de
promesses et de qualités dont elle est particulièrement fière.
Les problèmes ne tardent pas à se
montrer pour la succession, laquelle mettra en évidence des bizarreries, des
cachoteries pour ne pas dire des mensonges comme il en existe dans de
nombreuses familles. Les Witman-Burke ne font donc pas exception à la
« règle ». Déjà la veille de l’ouverture de la succession, un dîner
de famille turbulent avec des invectives acides en présence du notaire poussé
au malaise. On assiste à des règlements de compte (comme sait les tourner
l’auteur) pour le moins cinglants, mais drôles à lire tout comme à imaginer
avec « un Taggart à la limite du
cercueil ». Les efforts de Charlotte sont-ils sans
arrière-pensées ?
De conflits en conflits...
Les uns se chamaillent quand
d’autres se placent en entremetteurs. De règlements de compte en disputes et
autres velléités ou insultes, de jalousies en colères non dissimulées, tout est
ici réuni pour une succession et ses réunions familiales sans limites, le tout
semant la zizanie dans la (les) famille(s) de manière générale et dans les
couples en particulier, y compris dans celui de la « sublimissime » Charlotte qui à un moment perd ses nerfs
face à son mari qu’elle fini par « souffleter »
avant qu’il claque la porte.
Comme on ne change pas les bonnes
habitudes, Lisa Giraud Taylor nous emporte une fois encore dans cette histoire
au style toujours aussi tranchant, franc et direct, voire même acide. Cette
auteur ne prend pas de gants, ne badine pas, laissant le verbe parfois cinglant
à ses personnages invitant ainsi ses lecteurs à la suivre sans même qu'il soit
nécessaire de les inviter ni de les prier.
Alistair avait pris soin, au vu de
la succession, de faire en sorte que se déroule une véritable mascarade risible
malgré le sérieux de la situation.
On appréciera les notes en bas de
pages expliquant certains éléments pour gagner en connaissance, c’est toujours
utile.
Ce roman garde son côté drôle, déjà
présent dans le précédent, nous entraîne dans une épopée entre tragique et
cocasseries, mais savamment contée et amusante, où l'on retrouve l’amour, la
haine, la colère, l’humour… et la belle plume de Lisa Giraud Taylor.
À lire incontestablement pour tous
les lecteurs qui cherchent à passer un bon moment.
Marie Barrillon
Informations sur le livre :
Titre : Noble succession en famille(s)
Auteur : Lisa Giraud Taylor
Éditions : Thebookedition
Sortie le 2 février 2025
ISBN : 9791095081341
Prix : 17 €