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dimanche 15 juillet 2012

De mort et d’eau fraîche

« Des flots de larmes font des soubresauts dans tout mon corps, ne sachant plus par où sortir. Les nœuds se défont à l’intérieur de moi, l’un après l’autre. Je les perçois. Des nœuds de marins, difficiles, ancestraux. J’ai mal à l’incertitude, au cœur qui s’emballe et se déballe au premier vent venu, à la première caresse. Mes colères sortent, avec leurs habits du soir. Je cherche les raisons et les torts. Il y a tant d’ancres qui m’empêchent de remonter à la surface. »
Extrait du livre

NOUS SOMMES QU'UN POINT DE SUSPENSION DE L'HISTOIRE !

La vie, cette succession de scènes où rares sont les moments où l’on prend conscience de son importance, même si pourtant nous sommes finalement : "qu’un point de suspension de l’histoire" de ce monde dans lequel nous évoluons.

La vie cette "chose" qui parfois nous encombre, nous brutalise et qui malgré tout est notre seul vrai trésor, tout en ayant conscience que même si : "c’est peut-être pas original […] il n’y a pas d’erreur dans la vie. Il n’y a que des leçons". Des leçons qui sont censées nous orienter afin de ne pas reproduire de mauvaises expériences sans omettre que "en reconnaissant l’autre on se reconnaît soi-même, dans la meilleure version de soi" donnant en cela à la vie une plus douce saveur à chaque jour qui passe.

L’amour est une de ses saveurs et qu’il faut apprendre à l’assaisonner pour le rendre digeste, savoureux… parce que de l’autre "on n’aime rien si on n’aime pas tout". Tout comme "pour aimer, il faut accepter d’être vulnérable", parfois.

L’amour est l’ami de la vie ou tout comme je le dis souvent son frère aîné, mais il peut aussi devenir son pire ennemi car "l’amour meurt toujours de mort lente", ce qui donne à l’existence ce goût amère, aigre quelque soit le temps : "Rien n’a la même résonnance quand il pleut", rien n’aura plus non plus la même résonnance lorsque l’amour fuit ou que la vie se détourne de ses beautés.

Adam en est là, tel un coup de massue invisible, une catastrophe qui s’abat sur sa vie, donnant à ses heures les instants d’interrogations les plus sombres, les remises en question inévitables, réalisant l’impensable de son passé : "Je repense à toutes ces petites choses que j’ai laissé me pourrir la vie, quand j’avais encore cette certitude prétentieuse d’avoir le temps".

AVEC DES SI…

Il nous arrive parfois de nous dire à nous-mêmes ; mais qu’ai-je fait de ma vie ? En tant d’années… si peu de choses en définitive ! Adam réalise qu’il est "dans ce microcosme, cet échantillon de vie où les années passent, identiques aux autres, dans ses saisons d’hypocrisie." Et puis, les minutes passent, puis les heures, les jours pour finalement laisser cette question existentielle pour plus tard.

Sauf que s’il y a un moment où elle ne s’éclipse plus, prend toute la place en nous, certes mais aussi autour de nous, se fait plus collante qu’un bout de velcro, un morceau de sparadrap, c’est bien lorsqu’on apprend comme Adam que les jours sont désormais comptés parce qu’une tumeur a souhaité élire domicile dans son cerveau. Il tourne en rond dans ce qu’il lui reste à vivre : "Si j’avais eu le temps, j’aurais dès aujourd’hui mis toute mon énergie à découvrir ce que j’aime vraiment et ensuite j’aurais passé ma vie à le faire".

Pour ces instants qu’il lui reste, il décide alors non pas de rattraper le temps passé après lequel il est inutile de courir sous peine de se perdre encore plus vite et plus sûrement mais sous peine aussi de perdre ce peu de temps restant devenu si précieux. Non, il se décide "à vivre au rythme de ses péchés capitaux. A réaliser ses rêves dans une courses effrénée et sans tabou, sans regret, ni concession".

Il va reconquérir sa femme, (ré)apprendre l’amour sous toutes ses formes : amoureux, filial, amical…
En définitive pourquoi attendre un tel moment aussi tragique pour (re)faire cet "apprentissage" ? Par ce que la vie, inconsciemment, nous nous l’imaginons tellement acquise à notre cause que nous en oublions que nous n’en sommes pas les maîtres et le simple fait que tout peut s’arrêter à n’importe quel instant : "Une vie à l’oreille coupée où tu deviens sourd. Où tu deviens aveugle. Où tu te ronges tellement les ongles que tu finis comme la Vénus de Milo. Où si tu souris t’as l’air de vivre à Disneyland. T’as l’air d’un con."

Alors, on laisse courir le temps, on se laisse surmener, envahir par tout et tous, et la remise en question… eh bien, ça attendra ! Ça attendra… le moment critique, tragique ou fatidique suivant les circonstances de chacun.

Il vaut mieux être serein pour cette lecture, bien que, sans en dire trop, la fin est totalement inattendue. C’est cependant tellement bien raconté qu’on se demanderait presque si c’est vécu ou imaginé.

Marie BARRILLON

Informations sur le livre :

Titre : De mort et d’eau fraîche
Auteur : Layticia AUDIBERT
Editions : Editions Kirographaires
ISBN : 9782917680971
Prix : 18,45€

1 commentaire:

  1. Pour ceux que cela intéresse, la maison d'édition n'existant plus, le livre est dispo sur commande auprès de l'auteur : layticiaaudibert@gmail.com

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